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Nejib Chebbi: La Tunisie a-t-elle besoin d'un nouveau parti politique?
Publié dans Leaders le 30 - 04 - 2016

La Tunisie a-t-elle besoin d'un nouveau parti politique ?Assurément non, répondraient à l'unisson tous ceux à qui on poserait la question ! Dans leur courte pratique de la Démocratie, les Tunisiens n'ont trouvé auprès des partis que cupidité, déchirements et querelles intestines pour le partage du butin. Ils se sentent floués et trahis. Et à voir de près, Ils n'ont pas tort : à deux reprises ils se sont rendus aux urnes avec entrain et à deux reprises ils ont été largement déçus. Il en est résulté un certain abattement et le rejet du politique en lui-même !
Mais pouvons nous nous arrêter à ce niveau de réactions ? Deux considérations s'y opposent.
Sur un plan général, les Tunisiens ne vont pas réinventer la roue : aucune démocratie au monde ne peut fonctionner sans les partis. Seuls, 5% des Français font confiance aux partis et pourtant la démocratie continue à s'articuler autour de ces instruments!
Sur un plan plus spécifiquement tunisien, la crise et l'éclatement de Nida-Tounes ont provoqué un retour au statu quo ante 2012,lorsque face à un parti islamiste hégémonique se présentait une pléiade de petits partis incapables de représenter une alternative crédible.Un tel éclatement, avait dit à l'époque le fondateur de Nida-Tounes ne permettait ni à la démocratie de fonctionner, ni à l'alternance de survenirun jour. Aussi s'était-il proposé de fédérer le camp des démocrates. La suite des évènements allait lui donner raison, mais les faiblesses inhérentes à la construction n'ont pas tardé à provoquer son effondrement.
Aujourd'hui, comme en 2012, le fonctionnement de la démocratie passe par la reconstruction du pôle démocrate et social.
La seconde considération se rapporte à l'échec politique de l'équipe au pouvoir. C'est une équipe qui peutse targuer d'une légitimité électorale incontestable mais qui, ne peut citer en sa faveur quelque succès politique que ce soit, 18 mois après son accession au pouvoir. Certains ministres l'avouent publiquement, cependant que d'autres tentent simplement de le justifier. Et l'opinion se trouve plongée dans la peur du lendemain !
La crise de Nida Tounes est venue ajouter des éléments de complications supplémentaires à cette situation déjà confuse. Par le fractionnement de Nida, la coalition gouvernementale s'est trouvée fragilisée et le jeu des institutions quelque peu paralysé. Privé du soutien du premier groupe parlementaire,Le Président de la république a perdu de son ascendant sur le gouvernement et sur le Parlement.Et le Premier ministre, affaibli à son tour,se trouve acculé à accorder plus d'audience au parti Nahdha, devenu premier parti parlementaire.
Seul, dans ces conditions, un sursaut de la société civile peut provoquer un redressement de la situation.Un tel redressement passe nécessairement par le rééquilibrage des forces, le réajustement des institutions et forcément parla formation d'un gouvernement compétent, conscient des priorités du pays et capable de tenir le gouvernail d'une main forte.
Si donc les Tunisiens ne semblent point dans l'attente d'une offre partisane nouvelle, la situation de la Tunisie et le bon fonctionnement de la démocratie semblent paradoxalement l'exiger.
Cette situation compliquée et potentiellement dangereuse pour l'avenir du pays, a amené des personnalités politiques à se concerter au cours des trois derniers mois sur l'opportunité d'une initiative politique. L'accord s'est rapidement réalisé sur la nécessité d'un grand rassemblement politique nouveau. Ce rassemblement répondrait à trois critères essentiels:
Le premier tient à la diversité de ses composantes. Aucun groupe politique aujourd'hui constitué ne peut prétendre détenir à lui seul la clé de la crise, ni avoir la capacité de mobiliser autour de lui l'opinion. Aussi ces consultations ont-elles réuni dès le premier jour de hauts cadres de l'Etat et d'autresfigures du monde politique qui ont porté le flambeau de la liberté et de la démocratie.
Le second critère est celui de la crédibilité, toutes ces personnalités jouissent grâce à leur probité et leur compétence d'un grand crédit auprès de l'opinion.
Le troisième critère est relatif aux propositions programmatiques capables de sortir le pays de sa crise. Aussi ces personnalités ont-elles donné la priorité à la rédaction d'orientations programmatiques qui sont en cours de discussions.
Ces consultations ne sont qu'à leurs débuts et les initiateurs ne sont pas pressés d'annoncer la constitution de leur mouvement. Ils souhaitent au contraire profiter des quelques mois qui nous séparent de la prochaine rentrée politique pour élargir les consultations à d'autres secteurs, notamment dans les régions et auprès des jeunes et des femmes.
Si ce projet de Rassemblement politique aspire légitimement à représenterl'alternative, il ne se considère point comme devant supplanter les formations politiques existantes. Bien au contraire, les initiateurs de ce projet sont conscients que, par delà ses insuffisances et ses défauts, la scène politique tunisienne s'est structurée à la faveur d'une consultation populaire et pour une période s'étendant à l'horizon 2019. Aussi, pour son succès,ce rassemblement doit-il s'armer dès le départ d'un esprit de dialogue et de fédération.
Avant d'écrire cet article et en vu de tester mes idées, j'ai posé à deux jeunes filles de 27 et 30 ans la question: de quoi, selon vous, le pays a-t-il besoin ? La première a répondu : d'un nouveau parti avec des personnalités crédibles qui rassemble les Tunisiens. La seconde a dit : d'un vrai gouvernement qui soit porté par un mouvement citoyen non par un parti politique. Je crois qu'elles ont toutes les deux raison et qu'elles ont exprimé des aspects différents mais complémentaires d'une même problématique.


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