Les images de cette petite fille d'à peine une dizaine d'années, traînant un chariot de courses et un paquet de produit pour machine à laver recouvrant presque sa moitié, sont la preuve que sur cette Terre, des personnes n'ont d'humain que l'apparence. Aussitôt publiées, les photos ont fait le tour des réseaux sociaux. On y voit une petite fille dans un supermarché, foulard sur la tête, revêtue d'habits quelconques, suivant de près une dame âgée et portant ses courses. Mais ce qui attire le plus l'attention, c'est son regard triste, presque creux. Ses yeux d'enfants qui devraient pétiller d'innocence et briller de malice sont recouverts d'un voile de chagrin qui ne trompe personne. Cette fillette est indéniablement une aide ménagère, une « bonne » comme disent ceux qui méprisent avec dédain ce métier. Cette fillette a certainement été vendue comme du bétail par l'un ou ses deux parents pour aller servir une famille embourgeoisée de la capitale. Une famille de «gens bien» qui n'a que faire de son jeune âge ni de son enfance volée et encore moins de ses droits bafoués. Une famille qui choie sûrement ses siens et notamment les plus jeunes mais qui ne s'offusque pas de faire travailler une fillette. Une fillette dont le destin semblait jusqu'à hier tout tracé, entre la misère, la privation et l'esclavagisme. Heureusement, un citoyenne anonyme a eu l'excellente idée et surtout la conscience de dénoncer cette injustice en prenant des photos et en les publiant aussitôt sur les réseaux sociaux. Des images choc qui ont provoqué l'ire des internautes et cette vague d'indignation générale n'a pas manqué de parvenir jusqu'aux oreilles des responsables et notamment celles du Délégué à la Protection de l'Enfance qui a assuré dans plusieurs médias que ses services avaient pris en charge ce dossier et qu'une enquête était en cours pour déterminer l'identité de l'enfant ainsi que de la dame qui l'exploite. On ne peut, dans ce cas, que souhaiter un rapide aboutissement de cette affaire et un heureux dénouement pour la fillette qui a droit, à l'instar de tous les enfants de son âge, à une éducation et à une vie décente. Quant à ceux qui ont violé son innocence, on leur souhaite un rapide et impitoyable rendez-vous avec la justice.