- La lutte contre le phénomène des étalages anarchiques a tardé à être engagée, ce qui a donné l'impression qu'il n'y avait pas une volonté de les déloger les contrevenants et d'imposer le retour à la normale, pour donner à la capitale un visage plus attrayant et permettre aux commerçants du circuit légal, qui paient leurs impôts et fournissent des postes d'emploi, de travailler normalement. Le cri d'alarme des commerçants ayant pignon sur rue dans la capitale a finalement été attendu et le gouverneur de Tunis a pris les choses en main pour imposer une solution qui ne semble pas du tout plaire aux vendeurs squatteurs des trottoirs. Certes, tout le monde a constaté que, durant le mois de Ramadan, les autorités avaient fermé les yeux sur ces étalages anarchiques, mais, après une semaine de repos, à l'occasion de la fête de l'Aïd, le centre-ville de Tunis a connu un début de semaine agité, surtout avec la mobilisation de la police municipale, soutenue par les agents du district de la sûreté de Tunis, pour mettre fin aux étals anarchiques , ce qui nesemblait pas être du goût des marchands ambulants et autres vendeurs à la sauvette qui se sont opposés de rude manière à l'interdiction d'exposer leurs marchandises qu'on cherche à leur imposer. Pour protester contre cette intervention des forces de l'ordre, une marche de protestation a été organisée en début de matinée en direction du siège du gouvernorat de Tunis et la situation a dégénéré transformant le mouvement « pacifique » en affrontements entre les manifestants et les agents de l'ordre. Les marchands ambulants ont fait pleuvoir des pierres en direction des forces de l'ordre présentes sur les sites interdits aux étals anarchiques, mais leurs velléités ont été mises à mal par les policiers qui ont riposté à coups de gaz lacrymogène pour réussir, enfin, à rétablir l'ordre et devenir maîtres des lieux. En début d'après-midi, un calme précaire régnait dans les zones tension, notamment les rues El Jazira, Sidi Boumendil, Charles de Gaulle et les espaces près de la place Barcelone et la Porte de France, sans que l'on sache si ces marchands de fortune vont se résigner à se soumettre à la loi et s'installer dans les sites qui ont été aménagés spécialement pour qu'ils puissent exercer leurs activités.