Sondages ou pas, intentions de vote ou pas, cela ne change rien à l'affaire. En 2019 ou dans cent mille ans, je voterai Bourguiba. C'est comme ça, et il n'y a rien à changer. Un peu comme pour la France: le temps s'est arrêté avec Chirac. Une certaine idée de la France aussi. Après, il faut faire des efforts pour se convaincre qu'il faut bien que le changement advienne. Vaille que vaille, ou cahin-caha, il faut se rendre, le cœur lourd et les pieds à la traîne, à une certaine évidence, ou à l'évidence certaine, qu'un passé regarde toujours son avenir. Le problème c'est lorsqu'il ne sait pas qu'il a besoin de lunettes pour corriger sa myopie. Il marche alors dans le tas, et avance avec l'élégance d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. On vous laisse imaginer les conséquences. Et tout ce qui va avec dans la foulée. A l'échelle d'une nation, toujours, il faut alors craindre le pire, histoire de l'anticiper pour corriger le tir. Il faut être à plusieurs. Certes. Mais pour le capitaine, il faut qu'il la joue en solo pour ne pas pédaler dans la semoule en s'emmêlant tous les pinceaux. S'il ne veut pas que l'embarcation finisse par tanguer dangereusement dans les flots déchaînés, le gouvernail piégé par trop de mains inutiles pour pouvoir garder le cap... Pour autant, cela ne change rien à l'affaire: je vote pour Bourguiba...