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L'UGTT voit rouge...
Publié dans Le Temps le 19 - 12 - 2017

Face à l'incurie de la classe politique, l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), acteur incontournable de la scène politique et vigie des valeurs de la révolution, commence à sortir de ses gonds. Le secrétaire général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi, a brocardé le week-end dernier les promesses non tenues de l'ensemble des partis politiques qui se sont succédé au pouvoir depuis la révolution.
«Sept ans après la révolution, il existe toujours plus de disparité, de marginalisation et d'exclusion dans la région», a-t-il déclaré dimanche lors de la célébration du 7ème anniversaire de la révolution du 17 décembre 2010, par l'Union Régionale du Travail, à Sidi Bouzid.
«Sept années se sont écoulées et aucune réponse n'a été apportée aux attentes des habitants de Sidi Bouzid alors que les sentiments de déception, de frustration et de colère animent les jeunes de la région, des facteurs qui les incitent à la violence et à la migration clandestine. Toutes les élites politiques et tous les partis qui ont visité la région n'ont pas tenu leurs promesses », a-t-il ajouté.
M. Taboubi a également indiqué dans ce même chapitre que plusieurs responsables des divers gouvernements et des dirigeants de partis ont perdu la confiance des habitants de Sidi Bouzid et d'autres régions intérieures, indiquant que ces responsables ne pensent qu'à se cramponner à leurs douillets fauteuils.
Il a, d'autre part, précisé que la situation s'est détériorée dans les régions de l'intérieur en raison de l'adoption du même modèle de développement qui incarne plus d'injustice et de disparités régionales.
« J'espère que la visite effectuée, récemment, dans la région par certains ministres contribuera à la concrétisation de projets, au service du développement régional », a-t-il dit, indiquant qu'un le climat de tension règne encore à Sidi Bouzid, en témoigne les sit-in observés par plusieurs jeunes à Menzel Bouzaiene, Regueb, Sidi Ali Ben Aoun et Meknassy.
L'homme fort de l'UGTT a aussi critiqué vertement les voix critiquant le rôle politique que joue l'organisation et son attachement à défendre les objectifs de la révolution. « Ces voix ne nous empêcheront pas de s'intéresser à la politique et ne nous plierons pas aux pressions qui souhaitent nous cantonner à un rôle strictement syndical », a-t-il fait savoir. Et d'ajouter : « nous continuerons à exercer des pressions sur le gouvernement pour qu'il place le pays sur l'orbite du développement et à défendre le respect de la Constitution et à œuvrer à préserver le modèle social tunisien et les libertés publiques et individuelles. »
Elections anticipées ?
Le secrétaire général de l'UGTT a par ailleurs estimé que le pays souffre d'un climat d'instabilité politique en raison des tiraillements entre les partis et la logique du partage du butin. «Ce climat d'instabilité politique risque d'impacter négativement tous les domaines », a-t-il affirmé, notant que son organisation n'hésitera pas à appeler à des élections législatives anticipées au cas où cette situation perdurerait. C'est la première fois que la centrale syndicale évoque la possibilité du recours à des élections législatives anticipées, ce qui signifie que l'organisation qui a joué un rôle majeur dans le dialogue politique ayant permis de résoudre la crise politique de 2013 est à bout de patience.
L'UGTT qui revendique 750 000 adhérents a toujours joué un rôle politique central, en sus de ses activités syndicales. Partenaire du Néo-Destour de Habib Bourguiba durant la lutte pour l'indépendance, elle a été associée à la construction des nouvelles institutions du pays. Elle a en effet formé une coalition électorale avec le Néo-Destour dans le cadre d'un «Front national» regroupant aussi l'UTICA (patronat) et l'UNA (Union nationale des agriculteurs) pour rafler la totalité des sièges à l'Assemblée constituante chargée d'instituer la première République. Plusieurs personnalités issues de l'UGTT sont ainsi devenues ministres. Mais par la suite, les relations de l'UGTT avec le pouvoir ont oscillé entre soumission au parti-Etat et rivalités, dont le point culminant fut la grève générale du 26 janvier 1978.Suite à l'accession de Ben Ali au pouvoir, la direction de l'UGTT s'est progressivement inféodée au pouvoir, mais la base a continué à manifester des velléités d'indépendance. L'organisation ouvrière était en effet la seule organisation nationale, avec l'Ordre national des avocats, à ne pas soutenir la candidature de Ben Ali aux présidentielles. Cette tendance s'est poursuivie jusqu'aux derniers jours avant la fuite de Ben Ali.
L'UGTT a pesé lourd lors de la révolution de décembre 2010-janvier 2011. Au début des manifestations contre le chômage et la marginalisation à Sidi Bouzid, l'organisation avait soutenu timidement le mouvement avant d'appeler, sous la pression de ses cadres radicaux, à des grèves générales qui ont précipité la chute de Ben Ali. Cela a permis à la centrale syndicale de sortir auréolée de sa participation à la révolution.
Durant l'époque de transition, l'UGTT a été de tous les dialogues entre le pouvoir et l'opposition. Ce rôle lui a d'ailleurs permis de recevoir en 2015 le prix Nobel de la paix avec l'UTICA, la Ligue des droits de l'homme et l'Ordre des avocats.


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