L'orchestre Dimouzika sous la conduite d'Amine Dimassi a émerveillé l'assistance venue nombreuse au centre culturel Néapolis avec son nouveau spectacle « Eddakhla ». Ce chef d'orchestre, qui a apporté sa sensibilité, a donné au concert une touche personnelle et un esprit particulier. Pour cette année : la classe et la générosité... Tout au long du concert, l'orchestre qui l'accompagnait était animé par la même passion : l'amour de la musique, le goût de la pratique orchestrale et le bonheur de jouer ensemble, dans une démarche de recherche musicale et d'exigence artistique sans cesse renouvelée. Avec une lecture intelligente du patrimoine musical tunisien, le maestro Amine , très élégant et à la tête d'une armada de 30 solistes et instrumentistes, est à féliciter pour le travail accompli. Mehdi Saied au oud, Saouene Jemli au Nay, Youssri Chouk et Khaireddine Darmoul au clavier, Amine Kharrez au violon, Ahmed Hajji au cello, Rached Belkhir au kanun, Ahmed Zouitine à la guitare basse, Salah Turki à la batterie, Yécine Daoud et Mohamed Anis Zegden à la percussion ont invité le public pour un long voyage musical à travers les envolées passionnantes de la musique tunisienne et orientale. Entre héritage musical et compositions contemporaines, ces virtuoses ont ébloui l'assistance venue découvrir cette musique authentique. Ils swinguaient ce soir une musique à la fois recueillie et exaltante en nous offrant un grand show en couleurs. Les plaintes du violon, du nay, de la guitare et de la contre basse, la batterie au rythme saccadé, toute cette harmonie pour exprimer cette musique. L'orchestre a ouvert le bal avec du tourath . La chorale qui l'accompagnait a interprété des tubes de malouf bien connus : « Ala Mouydir Errah » « Alif Ya Soltani » et « Ardhouni Zouz Sbaya ». Le résultat fut une performance de haute facture. L'assistance se réjouissait en écoutant des airs de Naama, Joulia Botros, Mejda Erroumi et Fayrouz. Pratiquement à chaque chanson, les belles voix féminines font participer le public. Elles y mettaient toute leur énergie et toute leur sensibilité. Aussi, était-ce avec une aisance et un entrain remarquables qu'elles ont gratifié l'assistance de ses grands succès. Tout le monde a découvert ce soir des jeunes talents qui n'ont pas démérité .Trois générations étaient là. Vieux, adultes et jeunes s'offraient une soirée de bonheur. Amine Dimassi faisait monter d'un cran la température de la salle pour enchaîner ensuite avec des tubes d'Adnane Chaouachi, Abdelwaheb Hanachi et Lotfi Bouchnack repris en chœur par le public, totalement conquis. Noyée dans un véritable tonnerre d'applaudissements, la chorale récidive avec un cocktail tunisien communiquant son enthousiasme à l'assistance et créant des moments forts de communion musicale. .Une énergie folle, communicative, sans hystérie. Quant aux musiciens, la scène deviendra pour un eux un grand terrain de jeu, les solos s'enchainant les uns après les autres, leur virtuosité se déployant à chacun des sons qu'ils tireront de leur instrument. La fin du concert fut tout aussi impressionnante que belle. Le public tapait, levait les mains, criait. Un spectacle beau qui a tenu en haleine son public. Qui visiblement en redemandait.