Outre les 500. 000 familles nécessiteuses, les familles de cartes de soins gratuits et à tarifs réduits bénéficieront de mandats à titre de transferts sociaux Le gouvernement d'union nationale et l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) ont entamé la concrétisation de l'accord en 15 points signé le 7 juillet dernier. Les deux parties viennent en effet de mettre en place une commission mixte dédiée à l'épineux dossier réforme du système de subventions des produits de base (hydrocarbures et produits alimentaires). Cette commission présidée par le ministre chargé des grandes réformes, Taoufik Rajhi, a pour mission d'élaborer des recommandations destinés à réduire les subventions qui grèvent le budget de l'Etat tout en préservant le droit des couches sociales nécessiteuses à une vie décente. Lors de la première réunion de la commission tenue récemment, les deux parties se sont déjà accordées sur le principe de l'orientation des subventions aux catégories sociales les plus vulnérables à travers la réallocation du budget de la Caisse générale de compensation (CGC) aux transferts sociaux directs. L'intérêt se porte dans ce cadre sur la mise en place de l'identifiant social unique destiné à mettre fin au caractère universel de du système national des subventions. Ce mécanisme permettra de consacrer les subventions aux quelques 500. 000 familles nécessiteuses déjà recensées ainsi qu'aux familles bénéficiaires de cartes de soins gratuits et à tarifs réduits. Selon des sources proches du ministère des Affaires sociales, cela pourrait se traduire par carte prépayée qui sera accordée gratuitement aux familles démunies. Les détenteurs de cette «carte sociale», d'une validité de 5 ans, pourront retirer leurs mandats via les distributeurs automatiques de billets (DAB), et des bureaux de poste. Ils pourront également effectuer d'autres opérations à l'instar du règlement des frais d'inscription scolaire ou universitaire de leurs enfants ou du remboursement de microcrédits. 2/3 des subventions pour les hydrocarbures Jusqu'ici, aucun des gouvernements qui se sont succédé, depuis la révolution, n'a osé engager une vraie réforme du système des subventions. Quelques actions ont été certes entreprises ces dernières années, dont la suppression des subventions pour les industries énergivores notamment l'industrie du ciment et les verreries ainsi que l'augmentation des prix pour les grands consommateurs d'électricité et l'ajustement des prix du carburant. Mais le budget de la CGC n'a fait qu'augmenter au fil des années. Selon la Banque mondiale, les subventions représentent 7% du PIB, et des deux tiers d'entre elles sont réservées aux hydrocarbures. D'après les prévisions, la subvention des hydrocarbures pour 2018 coûtera à l'Etat plus de 4 milliards de dinars, contre 1,5 milliard de dinars prévus dans le cadre du budget de l'Etat pour l'année 2018 en raison de la hausse impressionnante du prix du baril. La loi de finances pour l'exercice de 2018 s'est basée sur les estimations des institutions internationales qui tablaient sur un prix du baril moyen de 54 dollars. Selon les calculs du gouvernement chaque augmentation d'un dollar du prix du baril du pétrole entraîne un manque à gagner de 120 millions de dinars pour le budget de l'Etat, tandis que chaque dépréciation de 10 millimes du dinar tunisien par rapport au dollar américain génère un manque à gagner supplémentaire de 30 millions de dinars. Pas plus de 12,2% pour les pauvres La subvention des produits alimentaires devrait, quant à elle, coûter à l'Etat 1,5 milliards de dollars. Le problème majeur de l'actuel système de subvention concerne les inégalités dans le bénéfice des interventions de la Caisse générale de compensation. Les ménages pauvres, qui représentent 15,5% de la population tunisienne, ne bénéficient que 12,2% des subventions, qui profitent aux riches plus qu'aux familles nécessiteuses, selon une étude réalisée par la Banque africaine de développement (BAD). En effet, le Tunisien défini comme pauvre ne perçoit individuellement que 64,8 dinars par an, alors que le Tunisien riche perçoit, quant à lui, perçoit 86,9 dinars par an, selon cette même étude intitulée «Subventions alimentaires et aides sociales directes, vers un meilleur ciblage de la pauvreté monétaire et des privations en Tunisie». Cette analyse de l'impact des subventions alimentaires et des transferts sociaux directs vers la population pauvre et vulnérable souligne ainsi que le caractère universel des subventions alimentaires nuit gravement à l'efficience de ce mécanisme de lutte contre les inégalités. Pour rappel, la CGC subventionne les hydrocarbures et des produits alimentaires de base comme les dérivés céréaliers (le pain, la semoule, le couscous et les pâtes alimentaires), l'huile de graine, les papiers destinés à la fabrication des cahiers scolaires, le lait stérilisé demi-écrémé, le sucre et le concentré de tomates. Walid KHEFIFI Mise en garde de l'UGTT L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) fera barrage contre toute entité sioniste qui tente d'entrer sur le sol tunisien, a souligné samedi son secrétaire général, Noureddine Taboubi dans une déclaration à la presse. Le responsable syndical qui s'exprimait lors d'une cérémonie d'inauguration du mausolée du syndicaliste Habib Achour, à Kerkennah (Sfax), faisait allusion aux informations reçues par son organisation selon lesquelles un navire israélien sous pavillon turc accostera au port de Radès. Le secrétaire adjoint de l'UGTT, Sami Tahri a déclaré mercredi dernier que son organisation a reçu une information selon laquelle un navire sioniste sous pavillon turc devant faire escale le hier à Tunis, au port de Radès. Ce bateau battant pavillon turc appartient à la compagnie maritime israélienne ZIM, selon la même source, qui a appelé les autorités à l'empêcher d'accoster au port. D'autre part, l'Office de la Marine Marchande et des Ports a démenti cette information dans un communiqué publié à la même date, précisant qu'il s'agit d'un navire sous pavillon turc qui accostera le 8 août courant au port de Radès. Il se nomme Cornelius, appartient à l'entreprise Arkas et fait la navette entre Valence, Tanger et Radès depuis 3 ans, selon la même source.