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Le Pr Abdelmajid Charfi dénonce: «Des intérêts particuliers derrière les attaques contre le rapport de la COLIBE»
Publié dans Le Temps le 05 - 08 - 2018

Le président de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts «Beit el Hikma», le Pr Abdelmajid Charfi, membre de la Commission de l'égalité et des libertés individuelles, a dénoncé vivement, vendredi 3 août, «les attaques infondées contre le rapport de la commission rendu public en juin dernier, notamment de la part des milieux islamiques sous prétexte que ses propositions sont en contradiction avec les préceptes de l'Islam».
Pr Abdelmajid Charfi a estimé que cette campagne de dénigrement malintentionnée contre le rapport de la COLIBE est motivée, en réalité, par la défense d'intérêts particuliers matériels et moraux, notant que ce qui est surprenant, c'est que les savants se réclamant de la religion en ont été les principaux meneurs.
Première réaction du genre de la part d'un membre de la commission de l'égalité et des libertés individuelles aux critiques contre son rapport, ces déclarations du Pr Charfi ont été faites lors d'un débat organisé à ce sujet, vendredi soir, au siège de Beit el Hikma, par le Forum de l'Académie politique, avec la participation d'un grand nombre d'universitaires, d'académiciens et d'intellectuels de tous les horizons, venus manifester leur appui aux propositions de réformes formulées dans le rapport, en matière d'égalité et de libertés individuelles.
Ancien doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Tunis, le Pr Charfi est spécialiste de la civilisation et de la pensée islamiques.
Autre membre de la COLIBE, le Pr Slim Laghmani, enseignant à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, a fait aussi un exposé sur le sujet.
La Commission de l'égalité et des libertés individuelles a été constituée, à l'initiative du Président de la République, le 13 août 2017, en vue de présenter des propositions sur les réformes à apporter aux législations tunisiennes en vigueur, de manière à les mettre en adéquation avec les dispositions de la nouvelle constitution tunisienne de 2014, en matière d'égalité et de libertés individuelles, en vertu de son article 21 qui consacre l'égalité entre les citoyens tunisiens.
Dès la publication du rapport de la COLIBE, une polémique a vu le jour entre ceux, parmi les milieux islamiques en particulier, qui considèrent que ses propositions outrepassent les règles de l'Islam qui est la religion officielle de l'Etat tunisien en vertu de la constitution, et ceux qui les soutiennent.
Le Pr Charfi a accusé les détracteurs du rapport d'user de mensonges délibérés afin de discréditer le rapport aux yeux de l'opinion publique, en prétendant, entre autres, qu'il propose l'incrimination de la circoncision, ce qui est absolument faux, a-t-il dit, car cette question n'y figure même pas.
La proposition d'instaurer l'égalité entre l'homme et la femme en matière d'héritage a fait également l'objet de critiques acerbes de la part des opposants qui y ont vu un dépassement des règles établies de la religion.
En attendant la traduction des propositions du rapport de la COLIBE dans des projets de lois, ce qui ne semble pas pour demain, le Pr Charfi a évoqué les orientations ayant guidé les membres de la Commission dans l'élaboration de ces propositions et qui rejoignent celles ayant guidé tous les réformateurs tunisiens, arabes et islamiques de notre époque, depuis la renaissance arabe et islamique au 19ème siècle, savoir l'adhésion à la modernité à la lumière d'une relecture moderne du patrimoine ou tradition islamique.
Selon ce point de vue réformiste, ce qui a toujours été présenté comme étant les règles et les préceptes de l'Islam sont, en fait, le produit et le fruit d'une certaine interprétation des textes fondateurs de l'Islam, le Coran et la Sunna du prophète Mohamed, et d'un certain contexte historique, de sorte qu'il est légitime de les actualiser et de les amender en fonction de chaque contexte historique.
Cependant, comme un spécialiste de ces questions nous l'a dit, dans cette démarche juste, en principe, les réformateurs, comme le leader Habib Bourguiba, artisan de l'émancipation de la femme en Tunisie, ont eu tendance à sacraliser la modernité, alors qu'elle représente, à son tour, une simple étape et un simple contexte historique qui sera sûrement dépassé un jour ou l'autre.
Ainsi, a-t-il indiqué, la modernité s'est transformé « en un ensemble de principes et d'idées reflétant la vérité, aux yeux des contemporains, comme autrefois la religion », devenant par là un facteur d'immobilisme et une entrave à l'innovation et à la recherche de nouveaux modèles de société plus fiables et mieux conformes à la nature humaine.


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