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L'ARP, un fardeau asphyxiant la démocratie !
Publié dans Le Temps le 02 - 04 - 2020

A la lumière des points développés par le Président de la République à la réunion du 31 mars du Conseil de la Sécurité Nationale, nous pouvons dire que le ton est en train de changer à l'égard de l'ARP (Assemblée des Représentants du Peuple), devenue, de toute vraisemblance, un obstacle majeur au fonctionnement des rouages techniques de l'Etat.
Doit-on engager un exercice de bilan des quatre mois que cette instance, bizarre à tous les coups, a pu engranger à son actif ?
Aucune mesure concrète n'a pu voir le jour au sein de cette ARP devenue en l'espace de quelques semaines, l'arène où s'entretuent les députés qui, ne représentent plus que quelques lobbies économiques et financiers qui se déchirent la Tunisie, meurtrie par un véritable tsunami de corruption et de délinquances multiples, et dure depuis 2011.
Quatre mois durant, l'ARP s'est installée comme étant l'antagoniste No 1 des autres institutions de l'Etat, à savoir les deux têtes de l'Exécutif, soit la présidence de la république et celle du gouvernement. Sans parler des casseroles qu'elle accumule à l'égard de l'appareil judiciaire.
Pendant quatre mois, l'ARP n'a adopté aucun texte de loi de nature à lénifier les séquelles des ravages qui taraudent l'économie et la société tunisienne, préférant plutôt vaquer à des textes ponctuels, consacrant un surcroit de privilèges et d'immunités aux lobbies de la corruption et aux monopoles qui étranglent l'Etat et la nation.
Passons sur la « saga » des passeports diplomatiques pour députés, un feuilleton comique qui a fait de la classe politique la risée de catégories sociales jusqu'ici loin des dossiers aussi brûlants que le commerce de la santé et des médicaments. Aujourd'hui, l'Assemblée des Représentants du Peuple est rompue à la défense de ces lobbies, par le truchement des hommes de main de députés sous l'hémicycle. La satisfaction, faute de réaction énergique à large échelle, a débouché sur une suffisance voire une arrogance, et un sentiment d'impunité qui commence à légitimer les modes d'action les plus mafieux que la sous-région ait connus.
La prévarication comme mode de travail
Face à un début de prise de conscience dans les milieux populaires quant à la gravité de l'enlisement du pays dans la délinquance économique, et à la faveur de l'ambiance qui s'est installée depuis l'avènement du coronavirus, certains députés ont cru bon de mettre les bouchées doubles, en multipliant les diversions et les manipulations de tous genres afin de surseoir à l'examen de questions autrement plus vitales. Pas plus tard que la semaine dernière, un groupe de 45 députés a présenté un projet de loi criminalisant la liberté d'expression, en assignant la Justice à condamner la « diffamation » à des peines de prison et de lourdes amendes. En filigrane, le texte développe un tissu de contours et de pointillés qui désignent les «victimes», donc les bénéficiaires de ce projet : Les députés de ces lobbies de la corruption et de la contrebande !
En même temps, le pays se débattait dans l'une des crises les plus alarmantes des dix dernières années, par temps de pandémie du coronavirus, qui va en érodant chaque jour un peu plus, la qualité, déjà piètre, de la vie du Tunisien, de sa poche, et de ses droits sociaux.
Ces manœuvres, les députés les consacraient au moment où l'ARP, sous la baguette de Rached Ghannouchi, barrait la route à toute prérogative d'urgence sollicitée par le chef du gouvernement afin de pouvoir améliorer la réactivité de l'Etat par temps de crise. Une valse de deux semaines entières, entre les articles 70 et 80 d'une Constitution qui ne vaut plus son pesant de foin.
Parallèlement, le bureau de l'ARP et le cabinet de Rached Ghannouchi se sont transformés en milice qui agit exclusivement dans le but d'exaspérer et d'enquiquiner le Président de la République qui n'a de vrai pouvoir qu'à travers les Conseil National de la Sécurité. Ce Conseil qui, apparemment, commence à avoir du fil à retordre avec la même ARP, cette dernière ayant décidé de l'assimiler à un simple appendice bureaucratique de la Présidence de la République, nonobstant ses constituantes hautement régaliennes (armée et forces de sécurité). La démission fracassante du Général Hamdi n'augure rien de bon quant aux perspectives des rapports entre le Législatif et le Conseil.
Une escroquerie à double tête
En fait l'ARP n'a pas vraiment de carte, pas une seule, à jouer contre les autres instances de l'Etat. La surpuissance feinte par les lobbies qui se déchirent sous l'Hémicycle n'a de base que deux escroqueries (le mot n'est pas fort) :
- La Constitution qui, depuis 2014, étale ses imperfections, voire ses tares et son déviationnisme prémédité, afin d'affaiblir l'autorité de l'Etat et de ses institutions, en les soumettant à la volonté centralisée, voir verrouillée d'un groupe idéologique qui n'a plus d'emprise sur la vie politique, en dehors du carré tunisien.
- La Cour Constitutionnelle censée arbitrer ou à défaut, présenter les interprétations judicieuses à la Constitution, cette dernière fourmillant de failles et de contradictions insoutenables, pouvant justifier sa réfection même, pure et simple.
En temps de crise, l'ARP semble avoir établi une alliance subjective non sacrée avec le facteur temps, contre la situation sociopolitique qui se dégrade à un rythme qui risque de faire balancer le pays dans l'irréparable.
C'est en somme l'explication que l'on peut dégager des propos du chef de l'Etat au Conseil National de la Sécurité. Il y a eu certes des évocations directes et franches, notamment sur le chapitre de la réconciliation pénale avec les délinquants économiques et financiers de tous poils. Les non-dits de l'allocution présidentielle restent plus alarmants quant à la suite à donner à ces blocages consacrés sciemment par l'actuelle ARP, contre les intérêts suprêmes de l'Etat et du pays.
L'heure est très grave. Plusieurs fronts menacent de plonger la société dans l'incertitude, voire plus. La crise des trois pouvoirs ne semble pas se diriger vers un apaisement. Au contraire, le pays accumule chaque jour un peu plus de facteurs inflammables qui menacent désormais la pérennité même de l'expérience démocratique que l'ARP est en train de faire chavirer, comme pour dire que les occupants de la bâtisse du Bardo seront gagnants quel que soit le niveau de pourrissement atteint. Un pari hasardeux et irresponsable que l'inexpérience et la voracité n'expliqueront plus…dans quelques semaines seulement.


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