p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Ce n'est pas le « Watergate », ce n'est pas non plus la libido de Bill Clinton dans l'affaire « Monika Lewinski » : dans la démocratie américaine vieille de près de trois siècles, les mécanismes de la rédemption obéissent à des circuits qui se déclenchent d'eux-mêmes. A condition, bien sûr, que les faits soient établis et que les preuves de la culpabilité ne soient entachées d'aucune forme de manipulation politique. Si, Nixon a du démissionner, malgré un bilan positif, Clinton, lui, n'a échappé au verdict de la terrifiante procédure d'impeachment que grâce à un discours très médiatisé de Hillary, prenant sa défense quoique blessée dans son amour propre. Et, surtout grâce aux excuses présentées du Président lui-même, non pas sur son côté « chaud lapin », mais par ce qu'il avait d'abord nié les faits, c'est-à-dire parce qu'il avait menti aux Américains dont on connait le puritanisme péremptoire. Et en ce qui nous concerne, parce qu'Elyes Fakhfakh n'a pas reconnu les faits qu'on lui reproche, Qalb Tounès et Al Karama se sont redécouverts une âme puritaine. Burlesque. Mais, passons.... Les approches empiriques- c'est-à-dire celles qui tiennent aux expériences, dans ce domaine précis dans d'autres démocraties, seraient, en effet utiles. Mais, en ce qui concerne ce qu'on s'est vite empressé d'appeler le « Fakhfakhgate », il y a trop d'épanchements passionnels, trop d'interprétations et trop de politique. Et, en plus Fakhfakh n'est pas Président. Mais, c'est lui qui gouverne quand même et qui tient les leviers du pays, en dehors de l'armée et de la diplomatie. Qalb Tounès et Al Karama face à l'aubaine Que devait faire Fakhfakh qui bénéficie toujours de la présomption d'innocence ? Ils sont plusieurs à dire qu'il devait présenter ses excuses au peuple tunisien. Auquel cas, il aurait reconnu les faits. Mais, de l'avis de tous, les termes utilisés « yabta chouaya » et la contre-attaque, alors que sa défense n'est pas solide (un cas d'école en matière de foot Ball), ont déplu. Et, surtout de la part de quelqu'un qui a toujours dit (nous paraphrasons l'adage de chez nous) que personne dans ce pays n'a de tête auréolée d'une plume. De surcroît, cela vient de quelqu'un qui se fait bon chic, bon genre. Car, aussitôt, et comme explicité dans notre édition de samedi dernier, la machine anti-Fakhfakh (plutôt, anti-gouvernement) s'est mise en branle. Une pétition de retrait de confiance sur laquelle travaillent deux partis qui, pourtant, se haïssent mutuellement (Qalb Tounès et Al Karama), ce qui requiert les trois quarts de signatures au sein de l'hémicycle (et, là, tout dépend d'Ennahdha). Une commission d'enquête parlementaire, dont on n'est pas sûr que tous les blocs y prennent part. Une vaste commission mise sur pied par Mohamed Abbou, regroupant toutes les structures gouvernementales. Et, bien sûr, la Justice (le Parquet) saisi par la plainte de Yacine Ayari. Mais, on le sait, la Justice reste « une grande hypothèse », tant qu'elle n'aura pas tranché. Mohamed Abbou a même promis, le jour de cette plénière houleuse, qu'il communiquera les résultats de l'enquête, en l'espace de trois semaines. Il y a donc trop d'intervenants sur ce dossier. Et, plus encore, ces intervenants aboutiront, chacun, à ses propres conclusions. Mais, au final, c'est à la Justice de trancher. Dans un sens comme dans l'autre. Et, il n'est pas à exclure que le dossier ne finisse par chuter devant le Tribunal administratif, lui-même -en dépit du côté délictueux de l'affaire tenant aux présomptions de conflits d'intérêts- parce que l'Etat y est partie prenante et qu'au final, cette affaire concerne l'administration. Reste la grande question : qui évaluera les verdicts, qu'ils soient parlementaires, administratifs ou judiciaires. Et surtout qu'il n'y a pas de Cour constitutionnelle pour nous dire, en cas de retrait de confiance au gouvernement et à supposer même que les 109 voix y soient réunies, que la procédure aura été conforme à l'esprit, ou alors en phase avec les textes constitutionnels ? Mais tout dépendra du Président. Les ambivalences d'une constitution démesurément glorifiée, lui donnent, en effet, matière à interprétations. Et, comme pour alimenter encore plus le suspense, Nabil Karoui, Président de Qalb Tounes a appelé Kaïs Saïed à la rescousse. Tout en lui renvoyant ses « mauvais choix » à la figure. Ce gouvernement, selon lui, a failli. Il serait responsable de la « situation catastrophique » du pays. Mais, il oppose aussi un bémol aux exigences d'Ennahdha : « Nous sommes dans l'opposition et ne sommes, en rien, concernés par la participation au gouvernement. » Tout un écheveau à démêler en somme. Ou alors, une simple division de travail avec l'allié-ennemi, Ennahdha. N'est-ce pas, d'ailleurs, Ennahdha qui, la première, a posé les préalables d'un gouvernement sur lequel ne pèseraient pas des présomptions de corruption ? Mais, en politique, comme nous l'enseigne « Le Prince », la fin justifie les moyens.... Entre Ghannouchi et Saïed... A l'évidence, le vide juridique et les ambigüités que comporte l'article 20, relatif aux conflits d'intérêts, pourraient être d'un grand secours pour Fakhfakh, en dépit de la lecture trop sommaire faite par Iyadh Elloumi. Sauf que l'affaire a plutôt tendance à bouleverser l'échiquier politique, tant au niveau du Parlement qu'à celui du gouvernement. Parce que ce dernier week-end, le Conseil de la Choura s'est réuni en conclave, pour décider de l'attitude à prendre par rapport à cette affaire. Dire qu'Ennahdha attendra le verdict de la justice pour arrêter sa position, n'est toujours qu'un coup de bluff. Pour l'heure, en attendant les résultats de l'enquête, le Conseil de la Choura dit avoir renouvelé sa confiance en Fakhfakh. Bien avant le week-end, ses dignitaires (et non des moindres) invités sur les plateaux, avaient annoncé le couleur, affirmant à l'unisson que Fakhfakh devra démissionner s'il est incriminé. Mais, ils lui ont laissé une échappatoire. A savoir que toute cette cabale s'arrêtera, s'il consent à l'élargissement de la ceinture gouvernementale, en incorporant Qalb Tounès, leitmotiv du reste réaffirmé par Noureddine Bhiri, la soirée du dimanche. En d'autres termes, le sort de Fakhfakh serait entre les mains d'Ennahdha. Plus encore dans le raisonnement, Fakhfakh doit se soumettre ou se démettre. Plutôt, se soumettre et élargir la ceinture gouvernementale, après que les députés nahdhaouis l'eussent effrayé par leur « neutralité », le jour de la plénière. Parce qu'elle est, elle-même (Ennahdha), effrayée par un autre silence, le très habituel silence du Président. S'il opte pour le renvoi de Fakhfakh, pour une nouvelle confiance du Parlement, et si cette confiance n'est pas renouvelée, le Président chargera le premier parti au Parlement de former un gouvernement. Et ce sera vraisemblablement le scénario Jemli, et le risque de nouvelles élections qui emporteraient tout le monde. Comme à son habitude, Ennahdha veut renverser la vapeur et tirer profit des situations qui lui sont favorables. Or, si le Chef du gouvernement acceptait, entre-temps, les douces injonctions d'Ennahdha, il se déjugerait par rapport à ses options résolues du départ. C'est-à-dire dans le choix de sa ceinture gouvernementale. Il se déjugerait aux yeux de ses alliés Attayar et Echaâb et, surtout, aux yeux de son mentor, Kaïs Saïed. Entre temps, des scenarii sont échafaudés. On spécule, déjà, par exemple, sur les intentions du locataire de Carthage de désigner Loubna Jéribi, à la place de Fakhfakh. En d'autres termes, il lâcherait ce poulain choisi sur la base d'une image immaculée. Rien ne le prouve, cependant. Il le lâcherait, oui, s'il incorporait Qalb Tounès au gouvernement. Mais, là aussi, il faudra obtenir l'investiture du Parlement. Loufoquerie. Simplement, parce que le Président a obligation constitutionnelle de charger la première formation parlementaire (c'est-à-dire Ennahdha) de choisir dans ses rangs, la personnalité qui formerait le gouvernement. Ennahdha le veut-elle vraiment ? Fakhfakh file du mauvais coton, en somme. Il ira de Charybde en Scylla. Mais, son image est déjà fortement érodée, auprès de l'opinion publique. Car, d'emblée, il s'était présenté comme étant le réformateur qui allait apporter de la transparence dans les affaires de l'Etat, désignant même un ministre d'Etat, Mohamed Abbou, dont le dada consiste en la lutte contre la corruption. Sauf, qu'à force d'appuyer sur le bouchon, c'est l'effet boomerang qui s'est produit. Et, puis il ne faut pas sous-estimer cette donne politique fondamentale : la guerre désormais déclarée entre Ghannouchi et Saïed qui a fait un grand déballage en France. Indigné, le Conseil de la Choura ne s'est pas privé de décrypter, de s'indigner et de lui renvoyer « la pierre ». p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"