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Quel prix à payer pour « la confiance » ?
Publié dans Le Temps le 24 - 01 - 2021

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Les réserves émises quant à l'opportunité d'un remaniement ministériel, en cette conjoncture monstrueuse, ne l'ont pas fait changer d'option : droit dans ses bottes, Mechichi s'y est résolu. S'y est-il résigné, surtout que sa ceinture parlementaire (c'est lui qui l'a choisie ou c'est l'inverse ?) en avait déjà lancé le mot d'ordre, quatre mois en arrière, soit au lendemain du vote de confiance pour l'actuel gouvernement ? Il y a de cela aussi. Parce que, très discipliné, il avait « adopté » de mauvaise grâce les noms parachutés depuis Carthage. Il ne pouvait, dès lors prétendre à une cohésion gouvernementale. Le casting était, en effet, hâtif et inapproprié. Méchichi s'est-il rebellé contre Kaïs Saïed qui, il faut le dire, ne fait qu'user d'un jargon tout autant abstrait que brutal. Le rigorisme fantasmé du Calife Omar Ibn El Khattab ne saurait être transposé, sans risque d'être transfiguré, aux mœurs politiques immorales de chez nous. La morale transversale proclamée par le Président s'oppose inéluctablement aux contingences de la gouvernance au jour le jour, et qui fait que le Chef du gouvernement vit avec le couteau sous la gorge.
La constitution de la deuxième République est en effet bâtie sur des brèches, truffées de pièges, autour d'un système de gouvernance hybride. Commodité constitutionnelle en la forme, pour éviter les abus de pouvoir, mais impossibilité politique à la clé. Et, de surcroît, l'omniprésence d'Ennahdha dans les rouages de l'Etat durant toute une décennie, fait que c'est elle qui détermine, nolens volens, les règles du jeu.
Gérer le vice,
plutôt que la vertu....
C'est finalement une histoire qui se répète. Après avoir choisi Youssef Chahed humiliant même Habib Essid, Béji Caïd Essebsi s'est retourné contre son jeune poulain. Mauvais idée que de l'avoir obligé à se soumettre à un nouveau vote de confiance devant l'ARP. Ennahdha n'en demandait pas davantage. Et ce fut la fin du fameux « Tawafok », le consensus coparrainé par « les deux Cheiks ». Dans la foulée, la déclaration de Habib Essid, après la motion de censure, sonne encore dans les oreilles : « Félicitations pour la nouvelle Fatwa de sidi Cheikh » (NDLR Rached Ghannouchi).
Il est établi que, par la disposition des choses, une guerre de leadership oppose le Bardo à Carthage. Et, plus que jamais aujourd'hui, tant Kais Saied voue une sainte horreur à l'endroit du Parlement et que le noyau dur au sein de cette Assemblée le lui rend bien.
On a d'ailleurs bien vu que le film de la visite de Kais Saied à son quartier d'El M'nihla n'a diffusé sur la page officielle de la Présidence que les appels à la dissolution du Parlement.
Appel, du reste repris par des composantes de la société civile, pointant les casseroles que trainent des députés, tel qu'établi dans le rapport accablant sur le financement des campagnes électorales établi par la Cour des comptes. Le bureau de l'ARP n'a nulle intention d'ouvrir cette boîte de Pandore et de statuer sur la levée de l'immunité des députés et des partis sur lesquels pèsent de sérieuses présomptions de corruption.
Donc, pour le moment et à moins de renversement spectaculaire de la situation, ce ne sera toujours qu'un coup d'épée dans l'eau.
Hichem Méchichi a bien lu ce rapport, il sait bien qui sont les députés et les partis « incriminés » et, dès lors, il ne répond pas aux imprécations visant trois parmi les ministres proposés. Il y a même un coup de vice là-dedans : ceux qui jugeront s'il faut voter ou non la confiance pour ce remaniement (du moins grand nombre parmi eux) ne sont guère en odeur de sainteté. Napoléon voyait juste quand il disait qu'on gère les hommes soit par le vice, soit par la vertu. Chez nous, les hommes sont gérés par le vice. C'est plus probant et c'est même efficacement viral. La vertu, on la laisse à Kaïs Saïed et son monde pour ainsi dire vertueux. Du moins, sur ce plan, Méchichi et Ghannouchi tombent parfaitement d'accord.
Entre vociférations byzantines
et débat ringard...
On s'attend, certes, à une plénière houleuse. Ceux qui ne voteront pas en bloc pour l'investiture des ministres proposés se sont déjà exprimés sur la question. Le Bloc démocrate, le clan de Kaïs Saïed (38 sièges) y opposera un nient catégorique. Le PDL d'Abir Moussi votera contre, pour le principe, dès lors qu'il considère tout le gouvernement Méchichi, y compris les noms proposés, comme un gouvernement à la solde d'Ennahdha. Les indépendants, eux, sont comme toujours en proie à leurs humeurs baladeuses. Sinon, l'appui viendra, le plus naturellement du monde, du « coussin politique ». Il ne faut surtout pas croire Yamina Zoghlami quand elle dit qu'Ennahdha n'avalisera pas l'entrée au gouvernement de Sofiane Ben Tounes (proposé le ministère de l'Energie et des Mines), de Youssef Fennira (proposé pour le ministère de l'Emploi) et de Hédi Khaïri (proposé pour la Santé). Du reste, Hichem Méchichi a coupé court, vendredi, à toutes les spéculations : il dit avoir enquêté et s'être assuré que ces trois candidats ne trainent guère de casseroles. A savoir, d'ailleurs, ce que l'on entend par « casseroles ». Au nom de la stabilité gouvernementale, Tahya Tounes paraît avoir une position moins mitigée. Le bloc de la Réforme s'est d'emblée déclaré pour. Quant à Al Karama, il ne fait que mettre en scène une technique de la diversion, mais toute instruite par le Président d'Ennahdha. La comédie du désaveu et de l'indignation à la suite du communiqué de la présidence de l'ARP incriminant la violence de « certains députés » de Makhlouf est tellement burlesque, qu'elle ne convainc personne.
Dans tous les cas de figures, celle qui s'annonce comme étant une plénière houleuse, n'aura, au pire, que les allures de vociférations byzantines et, au mieux, les connotations rituelles d'un débat ringard.
Mieux, selon des sources fiables, les honorables élus du peuple en profiteront pour évaluer, à reculons, les cent premiers jours de la gestion Méchichi. Il s'en trouve même qui disent que ce n'est pas à Méchichi de s'évaluer lui-même, tandis que d'autres lui trouvent des atténuantes : le Président ne l'aurait pas laissé gouverner comme il l'entendait.
Maintenant, si l'on table sur l'obtention de la confiance de l'ARP pour ce remaniement, Méchichi doit bien en avoir évalué les risques. « Le coussin », en d'autres termes, l'appui d'Ennahdha, elle en premier, cela a un prix. Et le prix à payer, s'appelle « dépendance », satellisation du gouvernement dans les sphères partisanes, quoique Méchichi tienne à son principe de base : un gouvernement de compétences indépendantes.
Comment concilier l'inconciliable ? Comment avoir les mains libres pour remédier aux dysfonctionnements ? Comment rétablir la valeur-travail ? Où trouver ces 18 milliards de dinars indispensables pour le redressement socioéconomique ? Comment protéger la santé des Tunisiens en ces temps de pandémie dévastatrice ? Comment fermer et ouvrir à la fois ? Comment faire face aux cerveaux reptiliens bien embourbés dans ce « coussin » ? Et, pour tout dire, comment éviter d'être un enfant de chœur ?
Bien entendu, un coup de scène ne serait pas à exclure d'ici le mardi. Et même lors de la plénière elle-même. Même si les bruits de coulisses laissent entendre que le processus a été bien ficelé. Donnons donc leur part aux réserves d'usage...
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