* La fin de l'année scolaire stimule les commerces en tout genre. * Cadeaux, fêtes, douceurs, habillements, extravagances même. La rentrée scolaire oblige comme chacun sait à beaucoup de dépenses. Une famille avec deux enfants scolarisés à charge débourse au moins 150 dinars à cette occasion. Dans le circuit économique c'est une bonne manne pour beaucoup de commerçants. Mais la fin des cours aussi est propice aux dépenses de tous genres et fait rouler bien des affaires dans le monde du commerce. Les bénéficiaires de cette autre aubaine économique réalisent de très bons chiffres à partir de la mi-juin. Les écoles, les lycées et l'université y sont pour beaucoup, ce qui en fait d'excellents fournisseurs de clients pas seulement au début ou à la fin de l'année scolaire et universitaire, mais sur une période qui peut aller au-delà des 9 mois d'études officiels.
La bringue partout La réussite à un examen comme le passage d'un niveau à un autre sont encore généreusement arrosés chez nous. Même lorsqu'il s'agit d'un élève qui réussit au concours de 4ème année de base, les parents comme leurs enfants fêtent l'heureux évènement en famille et avec les proches et les voisins. L'occasion est bonne également pour offrir des cadeaux à l'élève admis qui ne manquera pas à son tour d'inviter ses camarades pour faire la bringue chez lui ou ailleurs. A l'école, la tradition est depuis des décennies de célébrer en classe et avec ses maîtres chaque fin de l'année. Les élèves rapportent des kilos de douceurs et des dizaines de litres de boissons de toutes sortes dont tout le monde s'empiffre à l'intérieur et en dehors de l'établissement. Si l'on en calcule le coût, ça dépasse les 5 dinars par élève. Ce sont les commerçants des alentours qui en tirent bénéfice les premiers. Mais pour frimer un peu plus que ses autres camarades, on peut rapporter la pièce de gâteau de chez le pâtissier le plus cher de la ville et les packs de boissons seront achetés dans une grande surface de la banlieue ! A la maison et chacun selon ses moyens, les parents dépensent un peu plus ou un peu moins de cent dinars pour la réception organisée en l'honneur du " lauréat ". Mais il leur faut payer le " mabrouk " au café du coin et sur le lieu de travail aussi. Dans les administrations, on peut passer sa journée à goûter aux petits fours, aux macarons, aux éclairs et aux pâtés minuscules, aux jus et aux nectars les plus savoureux, lorsque plusieurs fonctionnaires vous font partager leur joie à la réussite de leurs enfants.
Le temps des cadeaux La réussite aux grands examens coûte souvent plus cher aux parents des lauréats : car en plus des friandises et rafraîchissements d'usage, ils doivent penser à organiser deux types de fêtes. La première sera réservée aux amis du lauréat, la seconde sera plus familiale. Les deux soirées seront animées par une troupe musicale ou un DJ et donneront lieu au moins à une collation quand ce n'est pas un banquet que la famille organise. Les invités ne viendront pas les mains vides en règle générale ; ils offriront qui un parfum, qui un lot de livres, qui une montre ou un bijou. Après la fête, les parents doivent récompenser autrement le candidat admis en lui offrant par exemple des vacances sur la côte, un voyage à l'étranger, un portable dernier cri, un ordinateur de marque etc. Le cadeau peut être aussi un lot de vêtements neufs, une bicyclette, une moto et même une voiture. Les établissements scolaires ou universitaires ne sont pas en reste ; eux aussi récompensent leurs bons élèves et cela se traduit par la remise de prix plus ou moins onéreux (et pas toujours conséquents). Mais les cérémonies de ce genre se déroulent désormais dans une ambiance de réunions d'officiels politiques et ont perdu beaucoup de leur spontanéité et de leur gaieté. Elles n'en coûtent pas moins quelques achats à l'administration et aux entreprises donatrices.
Le prix du souvenir ! Comme la bonne nouvelle s'annonce et s'ébruite, l'utilisation du téléphone (fixe ou portable) s'impose pour en informer les personnes que cela peut réjouir. Déjà pour connaître le résultat avant l'heure, la téléphonie mobile est de plus en plus sollicitée par les candidats et leurs familles. Et ce n'est jamais gratuit. Sur Internet non plus, ce n'est pas un service offert gracieusement. A l'annonce des résultats du bac, il faut imaginer le nombre d'appels effectués sur le territoire tunisien et ce que cela peut rapporter aux opérateurs en ligne. Cela dépasse facilement le milliard de nos millimes en quelques heures. Les médias prennent eux aussi leur part du gâteau : que de congratulations via les journaux quotidiens et hebdomadaires, que de félicitations sur les ondes de la radio, que de vœux sur les chaînes de télévision ! Certaines annonces sont publiées plus d'une fois dans trois ou quatre journaux le même jour et toute la semaine qui suit. Les retardataires attendent jusqu'à deux mois pour le faire. C'est juste pour l'histoire, qu'importe donc la date à laquelle l'annonce sort sur les journaux. Comment justement immortaliser l'événement ? Par l'image, pardi ! Et les photographes n'en demandent pas mieux pour filmer les lauréats avec un appareil classique ou avec la caméra vidéo ou encore pour développer les photos prises par les élèves eux-mêmes. Les cassettes et les CD sur lesquels la fête est enregistrée leur rapportent quelquefois plus que les rentrées d'un mois ordinaire. D'autre part, leurs photocopieurs fonctionnent à plein régime pendant tout le mois de juillet et jusqu'à septembre parfois lorsque les lauréats préparent leurs dossiers pré-universitaires. En attendant la " rentrée " Qu'on ne vienne pas nous dire après cela que l'enseignement ne participe pas à la vie économique du pays, qu'il bouffe les deniers publics et ne rapporte de l'argent à personne ! Et en attendant de calculer les " rentrées " de la reprise en septembre et en octobre, souhaitons à tous de bonnes vacances !