Le Temps-Agences - Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, en visite au Proche-Orient, s'est félicité hier "des choses qui bougent dans la région", mais a regretté que "le processus de paix israélo-palestinien n'avance pas, au contraire". "Dans la région, il y a des choses qui bougent, il y a des gens qui se parlent, il y a des pays (...) comme la Syrie et l'Arabie saoudite qui ont l'air de se rapprocher", a déclaré à la presse M. Kouchner après une rencontre avec le président libanais Michel Sleimane. "Avec l'ensemble des pays du Proche-Orient il y a quelque chose qui bouge et avance. Avec le processus de paix israélo-palestinien, cela n'avance pas, au contraire", a poursuivi le ministre français. Cette situation "préoccupe" la France mais "nous avons beaucoup d'espoirs pour que cela avance, c'est-à-dire avec un Etat palestinien (...) viable, indépendant, qui vivrait en paix à côté" d'Israël, selon M. Kouchner. Il a réaffirmé que, pour cela, Israël devait "arrêter les colonisations", exhortant à une reprise "des négociations de paix". En dépit des appels de la communauté internationale, le gouvernement israélien de droite refuse d'accepter un gel total de la colonisation. A Beyrouth, outre le président Sleimane, Bernard Kouchner a rencontré le Premier ministre désigné à la suite des législatives du 7 juin, Saad Hariri, et des responsables du Hezbollah chiite Dans un "pays démocratique, il est normal de rencontrer l'opposition", a répété le ministre français, interrogé sur cette rencontre avec des représentants du mouvement chiite, inscrit dans la liste des organisations " terroristes " des Etats-Unis mais pas de l'Union européenne. Concernant ses entretiens avec M. Hariri, il a dit avoir "parlé de la formation du gouvernement et de la souveraineté retrouvée d'un Liban ami". "Nous espérons que la formation du gouvernement va suivre", a poursuivi M. Kouchner. "Je n'ignore pas que la Syrie (l'ancienne puissance de tutelle au Liban, ndlr) continue, dans cet environnement, d'avoir une importance et nous nous félicitons d'avoir rétabli des relations normales" avec Damas où il se rend samedi et dimanche, a-t-il ajouté.