On a toujours en mémoire ce petit film de Charlot ou il s'improvise horloger, sans en maîtriser la technique Une dame lui ramène une horloge à réparer. Charlot l'agite, espérant un "tic tac" puis la déboulonne, la vide de tous ses ressorts et de toutes ses vis. Mais ne sachant guère comment s'y prendre, il remplit pêle-mêle le "ventre" de l'horloge de tout sa mécanique, la restitue à la dame puis il la met dehors et baisse le rideau. C'est ce qu'on conseille à Obama de faire en Irak. Son prédécesseur va dépecer un pays peut-être bien totalitaire, mais sain. Et après y avoir réenflammé le chiisme, pendu Saddam, et planté le décor pour une guerre civile, le chirurgien américain abandonnera son malade à son sort, c'est-à-dire éventré et saignant. Obama fera comme De Gaulle en Algérie: il rapatrie ses troupes en France et l'Algérie sombre dans la guerre civile. En revanche, il prévoit d'envoyer 22 mille hommes en Afghanistan, pour, dit-on, mater les talibans trop forts pour l'armée fantoche, ou complice?) de Karazeï. Obama pense peut-être que si la guerre d'Irak est mauvaise, l'Afghanistan est une bonne cause. L'Amérique le fait-elle au nom de la justice internationale? Contre Ben Laden? Ou tout simplement pour se faire pardonner ses suspectes affinités avec l'ami de jadis, Ben Laden justement. On sait que le Frankenstein (Ben Laden) a été fabriqué par les Américains, pour exploser à la figure de l'ancien empire soviétique. Mais Frankenstein s'est tourné contre son maître. Et pour autant, on dirait que les Américains passent à côté. C'est à Islamabad, Téhéran et Moscou qu'on en finira avec les Talibans et non dans les montagnes afghanes. Dans ce genre de guerre, depuis, le Vietnam, les Américains ont en effet toujours révélé leurs limites. Exactement le contraire de ce qu'ils montrent au cinéma.