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A quand une solution radicale ?
Tribune: La gestion des déchets solides
Publié dans Le Temps le 14 - 08 - 2009

La gestion des déchets solides, maillon faible de l'environnement dans notre pays, continue à faire terriblement défaut. Ce problème demeure d'actualité, loin d'être résolu, malgré les mesures prises par le Ministère de tutelle pour assainir et dépolluer les milieux affectés, et en dépit des campagnes de conscientisation et de responsabilisation organisées à l'intention des citoyens.
Bien au contraire, la situation n'a fait qu'empirer au vu de l'état des lieux prévalant dans nos régions. Certains usagers de la route, visiblement peu enclins à la question de l'environnement, semblent ne pas être encore prêts à renoncer à leurs vieilles habitudes condamnables et persévèrent dans leur nuisance en jetant par-dessus bord tout ce qui leur semble encombrant après consommation. Certains ménages s'entêtent à déverser pêle-mêle leurs ordures à tout moment et en tous lieux pour s'en débarrasser, sans pour autant se conformer aux règles élémentaires de la vie en société que leur dicte leur devoir de citoyen soucieux du respect d'autrui et de l'environnement. Les pique-niqueurs ingrats n'éprouvent aucune gêne à ne pas dépolluer l'endroit qui les a abrités et qu'ils abandonnent dans un piteux état après s'être rassasiés de nourriture ou de beuverie. Avec la saison estivale, nos côtes et nos plages, légitimement prises d'assaut par les estivants en quête de fraîcheur, se transforment en peu de temps en dépotoirs à ciel ouvert. Ces étendues de plages blanches de sable fin sont désagréablement infectées et jonchées de déchets en plastique et d'ordures de toutes sortes abandonnés après usage par ces mêmes citoyens qui, avant de s'y rendre, ne laissent rien au hasard pour se pourvoir de tout ce qu'ils jugent utile en vue d'assouvir leur soif et de satisfaire leur panse, mais qui ne prennent plus la peine de débarrasser l'endroit sali et exploité par eux-mêmes de leurs ordures en décampant. C'est le comble de l'ingratitude, de l'incivisme et de l'ignominie !
Déchets en plastique
A vrai dire, la prolifération des déchets solides , et particulièrement de ceux en plastique, est telle qu'il ne nous est plus admis de nous contenter des campagnes de sensibilisation ou des actions de ramassage entreprises sporadiquement dans la louable perspective de conscientiser le citoyen qui, finalement, n'en fait qu'à sa tête, bravant les règles de conduite que préconise la vie en société et le devoir de respect d'autrui et de l'environnement, et prenant avec légèreté et insouciance la gravité et l'ampleur du phénomène. La question de la propagation des déchets dans nos régions n'interpelle plus l'attention de qui de droit et il nous semble qu'elle se banalise de plus en plus, d'où il est à craindre qu'elle finisse par s'établir en tant qu'évidence généralisée faisant partie du paysage local, mais combien lourde de conséquences, indigne d'un pays comme le nôtre, dont l'image traditionnellement ancrée dans la mémoire de ses amoureux et de ses amis de longue date est quelque peu altérée, à raison, par cette nouvelle triste réalité. Les étrangers en visite en Tunisie, tout en témoignant de leur admiration, ne cachent pas leur déception de voir la situation environnementale en matière de déchets solides réduire à un tel état de négligence dans un si beau pays aux trois mille ans d'histoire et au patrimoine richissime et singulier et qui a brillé par mille feux dans d'autres domaines, imposant l'estime et le respect. Qu'a -t-on à leur dire pour rectifier le tir, sinon que d'admettre la triste vérité au vu de l'état réel des lieux prévalant qui n'échappe à aucun regard ?
Dans le cadre du Programme National de Gestion des Déchets Solides mis au point par le Ministère de l'Environnement et du Développement Durable, des projets ont été lancés puis réalisés, dont la création des décharges contrôlées associées aux centres de transfert, l'adoption du système de collecte rémunérée, la pose de containers dans les points névralgiques, la création d'un Fonds de Dépollution constitué sur la base d'une redevance prélevée sur les matières premières en plastique, importées ou produites localement, etc...En matière de sensibilisation et d'information, et en vue de promouvoir la culture environnementale, on a procédé à l'intégration des questions relatives à l'environnement dans les programmes scolaires. Il est navrant de constater qu'en dépit des efforts consentis au plus haut niveau, la situation environnementale continue à souffrir de lacunes criardes et à constituer le maillon faible de la politique environnementale en Tunisie. Si les déchets solides continuent à pulluler et à prospérer le long de nos côtes et de nos routes, dans nos campagnes, nos villes et nos quartiers, c'est dire que les services publics, tant à l'échelle régionale que locale, accusent un certain retard par rapport au programme ambitieux mis au point par l'autorité de tutelle. Il va sans dire que la responsabilité du citoyen est indiscutable et que sa contribution à la propagation d'un tel fléau est certaine. Certains compatriotes, malheureusement nombreux, n'agissent qu'à leur guise faisant la sourde oreille aux appels incessants à la discipline et au respect d'autrui, demeurant indifférents au travail colossal de sensibilisation mené depuis de longues années, aussi bien dans ce cadre précis de la gestion des déchets solides que dans le contexte de la lutte contre les accidents de la route qui, contre toute issue logique, sont en nette recrudescence, de plus en plus tragiques et meurtriers en raison certes de l'imprudence des conducteurs qui, une fois au volant, comme en situation de se débarrasser d'un déchet, agissent déraisonnablement.

Une solution radicale à envisager
Face à l'inefficience d'une telle démarche, si sensée et rationnelle qu'elle soit, malheureusement avortée par la non implication de certains acteurs agissants, le recours à une alternative susceptible d'éradiquer le mal endémique se fait de plus en plus pressant. Beaucoup de pays, comme le Bangladesh, le Rwanda, le Canada, le Kenya, l'Inde, le Botswana, la Tanzanie, l'Afrique du Sud, ont opté pour une solution radicale en décrétant l'interdiction de l'usage des sachets en plastique comme étape préliminaire en prélude à d'autres encore. La Chine, géant de l'industrie mondiale et grand pollueur potentiel, en réduisant l'usage du plastique, aura à économiser 37 millions de barils par an de pétrole grâce à l'interdiction des sachets gratuits. L'Irlande, en imposant en 2002 des taxes sur les sachets, en a réduit de 90 % la consommation. Notre pays, à son tour, devra s'inspirer de l'expérience édifiante et concluante testée par ces pays, pour faire face plus efficacement au phénomène de la prolifération des déchets et pour apporter sa contribution à la sauvegarde de notre planète menacée et en nette perdition. Certains nous diront que la prise d'une telle initiative relève de l'irrationnel et de l'impossible, eu égard aux enjeux socio-économiques qui pourraient être mis en cause. Mais, faut-il rappeler que l'histoire de ce jeune Etat indépendant qu'est la Tunisie est parsemée de réalisations significatives et de prises de mesures courageuses et avant-gardistes intervenant opportunément pour faire face à des défis conjoncturels majeurs et tenaces dont nous bénéficions à présent des retombées ? Le territoire de notre pays, du Nord au Sud, d'Est à Ouest, est maintenant en proie au plastique dont la propagation incontrôlée nuit notoirement à sa vocation de pays propre réputé pour l'excellence de la qualité de vie nos décideurs sont appelés, de ce fait, à assumer une responsabilité historique, comme par le passé proche ou lointain, consistant à décréter une loi interdisant la production et l'usage du plastique pour se prémunir de sa nuisance. Le moment est venu pour que le commun des Tunisiens n'ait plus à souffrir en sillonnant son pays, et qu'il ne doive plus rougir de honte à entendre des voix étrangères, amies sincères de notre pays, faire part de leur déception de voir autant de déchets et de plastique compromettre gravement la beauté des sites. C'est à cet effet, combien noble et légitime, que nous sollicitons vivement auprès de qui de droit une prise de position de cette envergure, courageuse et avant-gardiste, qui s'ajoutera à bien d'autres qui l'ont précédée.
Naceur Bouabid


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