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L'île des rêves devient le dépotoir des cauchemars
Environnement
Publié dans Le Temps le 26 - 07 - 2012

Jamais de mémoire d'insulaire Djerba n'a été aussi sale, aussi négligée, rapetissée et dévalorisée aux yeux de tous, autochtones, résidents étrangers, touristes en séjour.
De quelque direction que l'on aille, le regard est agressé par la vue indésirable des ordures et des déchets répugnants dont la prolifération n'a jamais atteint un seuil aussi alarmant. Il suffit de sillonner l'île en longeant ses côtes, en parcourant sa campagne, en visitant ses villes et ses villages avec leurs quartiers, en empruntant ses routes, pour constater l'ampleur des dégâts et prendre conscience de la gravité de la situation devenue intenable, indigne d'une île à la réputation que nous lui connaissons. Le spectacle est décevant et traumatisant tant sont indescriptibles le volume et l'état d'éparpillement des déchets solides : des sachets, poussés par le vent, butent aux plantes et aux arbres pour ne plus lâcher prise, conférant à l'endroit un aspect d'une rare laideur, des emballages en plastique de toutes sortes, bouteilles, boîtes de yaourt, cannettes abandonnées après usage sur nos plus belles plages ou tout simplement jetés par-dessus bord par certains usagers de la route pour s'en débarrasser, des amas d'ordures ménagères de constitution multiforme déversées pêle-mêle à même le sol attendant le passage de la benne municipale qui tarde parfois à venir, des restes provenant des chantiers de construction abandonnés à la hâte par le camion transporteur dans l'endroit le plus proche, sans respect des biens d'autrui. Nos centres villes ne sont pas non plus à l'abri de ce déferlement inquiétant de la pollution et de cette intrusion toujours grandissante des ordures : un coup d'œil à donner au voisinage des gargotes, des pizzeria ou du côté du marché central, suffit pour se rendre compte que l'état des lieux n'est pas plus reluisant : les ordures à taux d'humidité particulièrement élevé sont tout simplement déversées dans les containers, ou faute de mieux, à même le sol, affectant gravement l'endroit qui n'est pas pour passer inaperçu étant généralement de grande affluence et de fréquentation. Combien le cœur souffre à la vue de ces amas d'ordures ménagères, répugnantes et nauséabondes entassées, séjournant des jours durant dans certains endroits transformés en dépotoirs anarchiques ! Qu'il est navrant de voir nos plus belles plages, à Sidi Hachani, à Ras Rmal, à Sidi Yahia, à Sidi Jmour, etc...contaminées par la présence combien inopportune, indésirable et encombrante de ces déchets abandonnés après usage par des estivants en mal de civisme et de savoir-vivre !

Jusqu'à quand?

A qui incombe la responsabilité d'une telle situation environnementale dégradante et humiliante, indigne d'un peuple qui se dit propre ? En temps ordinaire, dans un contexte de normalité, nous n'aurions pas hésité à faire assumer aux municipalités, et à elles seules, la responsabilité d'une quelconque anomalie dans la gestion des déchets solides. Or, aujourd'hui, le contexte est tout autre : les délégations spéciales désignées pour gérer provisoirement les affaires de la cité sont souvent dans la tourmente, dépassées, se sentant lâchées et abandonnées par l'autorité de tutelle, en manque de tout, de fonds, de logistique, voire d'autorité, et sont donc dans l'incapacité de mieux faire pour gérer le volume sans cesse croissant des ordures ménagères et des déchets déversés quotidiennement, sans conscience et ignoramment par certains citoyens indomptables, persévérant dans leurs mauvais réflexes en dépit des appels incessants et des campagnes de sensibilisation. Quand il s'avère que le cas de Djerba n'est pas unique dans son genre, que la Tunisie entière est malade de son environnement et qu'aucune région n'est épargnée par ce mal tenace qui se pérennise, il paraît difficile, voire injuste, de croire que seules les municipalités sont à incriminer, cependant que le gouvernement élu dont il est du ressort de parer à une telle carence criarde, déroge à ses prérogatives et ne juge pas encore bon de placer la question de l'environnement au devant de ses priorités, laissant aux délégations spéciales en majorité démunies et désarmées, en déficit flagrant d'autorité et de légitimité, le soin de s'en acquitter. Au lieu de mettre en place une cellule de crise à la hauteur de la gravité de la situation, de définir un plan de gestion durable à même d'atténuer progressivement la gravité du fléau, sinon de l'éradiquer, nos gouvernants procèdent par tâtonnement, improvisent des solutions ponctuelles, sans plus, à l'instar de la dernière visite inopinée largement médiatisée du premier ministre, visite de propagande, couronnée sans conviction par des campagnes de nettoyage conjoncturelles et à effet limité. Pourquoi tout ce remue-ménage si ce n'était que pour aboutir à un tel résultat insignifiant, loin d'être à la hauteur de l'événement, sans commune mesure avec les attentes et les aspirations de tout un peuple indigné, rougissant de vergogne ? Qu'a à nous dire Mme le ministre de l'Environnement qui, plongée dans un mutisme inexpliqué et révoltant, nous donne l'impression de ne guère trop se soucier de la gravité de la situation environnementale dans notre pays ? Jusqu'à quand encore aurons-nous à souffrir le martyre, et à voir la société civile agir, seule et bénévolement, pour s'acquitter quasiment du rôle dûment assigné à d'autres ?


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