* Il inspire déjà les " mémoires " à l'école polytechnique. Peintres et poètes s'y mettront à leur tour * La préservation de chef d'œuvre interpelle le bon sens civique de nos concitoyens Sept mois après sa mise en service, en mars dernier, le pont haubané de Radès - la Goulette sur le canal de navigation maritime entre Tunis et la Goulette, aura réalisé ses objectifs au-delà de toute attente, d'après les responsables du ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire qui disent compter beaucoup sur le sens civique des citoyens pour qu'ils apportent leur contribution à la préservation de ce chef d'œuvre national unique en son genre. M. Ghazi Chérif, chef du projet, nous a indiqué que le pont de Radès- la Goulette a répondu à une demande réelle en matière de circulation routière, signalant que 25 mille voitures empruntent quotidiennement dans les deux sens cette voie de communication, ce qui a permis de décongestionner en partie le trafic routier au niveau de l'entrée sud de la Capitale Tunis, à l'avenue de la République, non loin de la gare du train Tunis- la Goulette-la Marsa (TGM).Des travaux se poursuivent dans cet endroit pour dédoubler le pont édifié, dans cette avenue et une fois achevés, ils consolideront considérablement cette amélioration enregistrée, en matière de circulation routière, dans cette artère charnière. 90% des poids lourds venant de la banlieue nord de Tunis empruntent d'ores et déjà le pont de Radès- la Goulette pour gagner le Sud et les zones situées au sud de la Capitale, au lieu de passer, comme auparavant, via Tunis, par l'avenue de la République, à cet effet. Toutefois, le pont de Radès- la Goulette est une voie de communication qui vise davantage à assurer la fluidité du trafic que la rapidité de l'accès. Aussi, la vitesse y est limitée.
Un régal pour les yeux D'un autre côté, M. Ghazi Chérif a évoqué l'aspect esthétique de la réalisation, mettant l'accent sur la beauté de l'ouvrage et son caractère imposant, de sorte que les gens aiment le contempler et l'admirer et en même temps jouir de la vue panoramique offerte du haut du pont. Les citoyens en voitures s'arrêtent sur le pont pour admirer l'ouvrage totalement intégré à son emplacement qui a été soigneusement aménagé pour mettre davantage en relief l'ouvrage. En effet, tout l'endroit où s'élève le pont a été planté d'arbres et de palmiers et est devenu un joli coin de verdure agréable à voir, et entouré de deux plans d'eau naturels non moins jolis et beaux à voir, les lacs nord et sud de Tunis. Les touristes et les étrangers de passage viennent aussi admirer le pont et le site.
Incivisme Une bande d'arrêt a été aménagée sur le pont pour permettre à ses usagers de s'y arrêter, en cas d'urgence. Durant les premiers mois suivant la mise en service du pont, les autorités ont fait preuve de tolérance et permis aux citoyens d'assouvir leur curiosité en s'arrêtant sur le pont pour contempler l'ouvrage, prendre des photos et jouir de la vue panoramique qu'il offre, bien que l'arrêt soit interdit, sauf en cas d'urgence et uniquement sur la bande d'arrêt aménagée, à cet effet. Désormais, il est interdit de s'arrêter sans raison réelle, d'autant que certaines voitures qui s'arrêtent dépassent la bande et empiètent sur la voie principale. Les enfants descendent parfois des voitures et traversent la voie, au milieu des véhicules, mettant leurs vies en péril. Il y a aussi des citoyens qui s'assoient sous le pont pour manger et boire et jettent leurs déchets dans l'endroit. Des composants du pont ont été l'objet d'actes de vandalisme. Pourtant, le ministère a mis en place un service étoffé et des équipes spécialisées en vue d'assurer la maintenance et l'entretien régulier du pont, guetté entre autres par la corrosion. Ces équipes font, notamment, le suivi de certaines parties spécifiques comme les câbles et les ancrages. Des inspections systématiques sont effectuées, dans ce but. Des crédits spéciaux sont alloués à cet important volet relatif à l'entretien du pont. L'autre motif de grande satisfaction signalé par M. Ghazi Chérif a trait au respect de l'environnement. Le pont n'a eu aucun impact sur son environnement constitué d'écosystèmes très sensibles, à savoir les lacs nord et sud de Tunis. L'étude d'impact du projet a duré plus de deux ans et les bailleurs de fonds ont été très regardants à ce propos et ils ont été heureux de constater l'intérêt particulier prêté par la partie tunisienne à cette question. Les données recueillies jusqu'à présent n'ont révélé aucun impact sur la qualité de l'eau des lacs ni sur leur hydrodynamisme. Les dispositions prises à cet effet ont donné les résultats escomptés, de sorte que l'eau des lacs circule et se régénère normalement et naturellement à travers les écluses construites à cet effet. Pourtant, une bonne partie des berges a été prise pour réaliser le projet, mais, selon des dispositions et des précautions qui ont réussi à préserver les écosystèmes.
Expérience exaltante Aussi, la construction du pont de Radès -la Goulette a-t-elle été une expérience enrichissante et exaltante qui a permis à la partie tunisienne et aux autres parties, japonaise, française et égyptienne, entre autres, qui ont participé à son édification, d'échanger leurs connaissances et leur savoir faire. Les ingénieurs tunisiens, la main d'œuvre tunisienne et les entreprises tunisiennes y ont beaucoup appris et gagné. Les universités tunisiennes ont tiré aussi profit du projet, notamment les étudiants de l'école polytechnique de la Marsa dont plusieurs ont fait des mémoires et des projets de fin d'études sur le pont qui ne manquera pas de servir de sujet à des thèses universitaires. L'ouvrage bénéficie d'un intérêt scientifique particulier, également, à l'étranger, notamment dans les pays ayant participé à l'édification de l'ouvrage, à travers l'organisation de séminaires et de conférences sur ce pont, ses caractéristiques et les progrès qu'il a permis de réaliser dans ce domaine. D'autres grands travaux d'aménagement sont réalisés dans la même zone, dont la construction d'un village touristique pour croisiéristes rattaché au port proche de la Goulette, de sorte que dans un proche avenir, toute cette zone va faire peau neuve et donnera, merveilleusement, le ton et la réplique à la nouvelle ville édifiée sur les Berges du lac nord de Tunis.