Il s'était fixé pour but de poursuivre ses études supérieures jusqu'au bout afin de décrocher son diplôme d'ingénieur et avoir sa place au soleil. Ce jeune homme qui avait beaucoup de volonté n'avait pas hélas beaucoup d'expérience dans la vie et n'avait pas assez de sens de la mesure pour se méfier de certaines personnes, qui sont constamment à l'affût d'une " poire juteuse ". Il fit la connaissance d'un quinquagénaire qu'il prit pour un confident et ne tarda pas à lui révéler qu'il cherchait une âme sœur sur qui il pourrait compter pour construire un nid douillet et chaleureux et fonder une famille heureuse qui lui apportera beaucoup de bonheur. Le quinquagénaire lui promit de lui trouver chaussure à son pied. Quelque temps plus tard, il le mit en contact avec une jeune fille et leur relation évolua pour se raffermir de jour en jour. Aussi le jeune homme ne tarda-t-il pas, à lui déclarer son amour ardent et son intention de se lier à elle pour le meilleur et pour le pire. La jeune fille n'hésita pas à accepter avec le plus grand plaisir, cette avance émanant d'un jeune homme ayant un avenir prometteur devant soi. Les noces furent célébrées aussitôt et les deux époux se promirent amour, fidélité et respect mutuel. Or la jeune dame rêvant d'un nid douillet et confortable, demanda à son époux une somme d'argent afin de pouvoir meubler le domicile conjugal à son goût. Le jeune mari lui faisant totale confiance, n'hésita pas une seconde à acquiescer à sa demande, quand bien même la somme était assez substantielle. 70 mille dinars, ce n'était quand même pas négligeable. Mais il le fit avec plaisir, d'autant plus que c'était tout à fait à sa portée. Hélas, la jeune épouse ne fut pas à la hauteur ni de la confiance aveugle qu'il lui fit ni de son amour ardent pour elle, car elle quitta le domicile conjugal pour ne donner plus signe de vie. Ahuri le mari trahi ne put rien faire d'autre que de porter plainte pour escroquerie contre sa propre épouse. L'affaire est pendante devant le parquet près le tribunal de première instance de Grombalia. Est-on jamais mieux servi que par son épouse ?