Des sacs à main Yves Saint Laurent, des chaussures Gucci, des ceintures, des espadrilles, des chaussettes, des ceintures...également de marque, il y en a des centaines dans les boutiques d'artisanat à la zone touristique Yasmine Hammamet. Entassés par terre en dehors ou à l'intérieur, exposés sur des étalages, ces articles sont omniprésents dans les commerces. Mais il ne faut pas croire que vous êtes dans l'un des centres commerciaux huppés qui offrent des marques d'origine. Il s'agit en fait d'un produit contrefait. Un produit plutôt made " In China " qui se vend à un prix cassé par rapport à l'original. Notamment des chaussures Dolce§Gabana se pratique à 40 dinars, les chaussettes Yves Saint Laurent à 3 dinars, des espadrilles à 50 dinars...Les prix affichés sont fixes et il est difficile de convaincre le vendeur de réduire les tarifs. " Tous nos articles sont étiquetés. Nous affichons les prix sur tous les articles pour ne pas avoir ce genre de discussions avec la clientèle ", réplique-t-il. " Cela nous épargne l'éternelle négociation de prix. Nous avons d'ailleurs investi à ce niveau pour résoudre le problème définitivement ", ajoute le vendeur. " Les codes-barres sont collés sur tous les articles exposés dans la boutique, nous travaillons dans la transparence totale ", explique-t-il. Faisant allusion aux autres boutiques d'artisanat implantées dans d'autres zones où les vendeurs ou " les Beznassa " imposent leur loi et mettent la barre très haut pour vendre leurs produits, le vendeur précise que cette démarche est pratique et surtout rentable.
Et les prix ? Ils affichent même des réductions de 10 % sur tous les articles, question d'attirer une clientèle qui se fait rare en cette période de l'année. En effet, la station est quasi désertée à l'exception de quelques touristes seniors qui s'amusent à passer leurs vacances tranquillement. Mais il est clair qu'ils ne sont pas attirés par les Made in China " contrefaits ". Ils s'orientent plutôt vers les articles d'artisanat qui perdent d'ailleurs leur identité. Par exemple, des babouches marocaines faites par des artisans tunisiens envahissent le secteur. La liste est plus détaillée, des tongs, des narguilés importés de Chine... sont exposés dans la totalité des boutiques. Ce commerce a prospéré lors des dernières années. Plusieurs investisseurs y trouvent leur compte et réalisent des chiffres d'affaires juteux mais au détriment " des petits commerçants ", témoigne le vendeur. Il fait allusion dans ce contexte à la vente des articles contrefaits. Un sujet d'actualité brûlante dans les pays de l'Europe menacés par l'industrie chinoise. Elle ne cesse d'ailleurs d'inonder leur marché où des dizaines de conteneurs débarquent dans le vieux continent chaque jour. Pour faire face à cette situation des contrôleurs se déplacent dans plusieurs pays afin de confisquer la marchandise contrefaite et même assigner les fraudeurs en justice. Leur objectif est d'arrêter cette hémorragie au sein même des pays importateurs. " Heureusement que ces contrôleurs n'ont pas encore visité nos sites ", se félicite le jeune homme. Toutefois, il avoue que des agents de contrôle tunisiens jettent de temps en temps un coup d'œil sur les boutiques. Mais les visites se déroulent sans dégâts ni confiscation de marchandises. " Ils n'ont pas en fait d'intérêt à le faire, car il s'agit d'une source de revenu de plusieurs jeunes et surtout de plusieurs familles... ", conclut-il.