SEIF GHEZAL reconnaît que l'équipe n'a pas su gérer le match qu'il aurait fallu aborder avec beaucoup plus de sérénité et qu'elle a perdu beaucoup de ballons à l'entrejeu. A la sortie des vestiaires, Seïf Ghézal n'affichait pas une mine radieuse. Il faut dire que la prestation des « Aigles de Carthage » fut approximative et il n'y avait pas de raisons pour bomber le torse. Pour le capitaine du onze national, la prestation de l'équipe de Tunisie ne fut guère convaincante et il explique ce niveau affiché en insistant sue le côté mental. Pour lui, la semaine fut longue et la pression insoutenable: « durant la semaine qui a précédée la rencontre face au Kenya, nous avons multiplié les appels pour que les supporters soient nombreux le jour du match. Ils ont répondu à notre appel et nous en sommes heureux, mais la pression est devenue encore plus grande pour nous. La rencontre est devenue difficile surtout sur le plan mental. Nous nous attendions à cela et nous avons surtout évité de sous-estimer l'adversaire et c'est ce qui nous permis d'avoir le dernier mot ».
« Corriger les lacunes... » Une explication peu convaincante de Ghézal qui admet que la prestation fut moins que moyenne: « nous sommes conscients de beaucoup de choses et nous savons également que le niveau affiché au cours de cette rencontre fut approximatif, mais j'estime que le plus difficile a été fait. Nous avons préservé notre fauteuil de leader et nos deux points d'avance sur le Nigéria et c'est ce qui compte le plus. En outre, le but précoce de Jemâa ne nous fut paradoxalement pas favorable. Suite à cette ouverture du score, nous avons concédé beaucoup d'espaces aux Kenyans qui nous ont obligés à nous dépenser plus qu'il n'en faut. Nous nous sommes fatigués en courant derrière la balle. Une chose est sûre, nous sommes restés concentrés pendant toute la rencontre et c'est ce qui nous a permis de gérer l'avance d'un but acquise dès la première minute de la rencontre ». Pourquoi les « Aigles de Carthage » n'ont pas su rééditer le match d'Abuja. Pour l'ex étoilé, le milieu de terrain n'a pas bien carburé et il l'affirme: « face au Kenya, nous avons perdu trop de balles au milieu de terrain. Face au Nigeria, nous ne l'avons pas fait et c'et ce qui nous a permis de sortir un grand match. Des lacunes persistent et nous devons les corriger. Sinon, au risque de me répéter, nous nous sommes mis la pression sur les épaules et nous n'avons pas su gérer par la suite le match, certainement parce que nous l'avions sorti de son cadre. Certes, c'était un match important, mais il aurait fallu l'aborder avec beaucoup plus de sérénité. En conclusion, nous étions dans un jour sans face à un adversaire qui a aligné trois attaquants et qui n'avait rien à perdre... ».
Un seul attaquant ? Les propos de Ghézal n'expliquent pas tout. Le visage peu rassurant des protégés de Coelho est également imputable aux choix tactiques, à celui des joueurs et à la préparation psychologique qui a précédé la rencontre. En jouant à domicile avec cinq milieux de terrain, un seul attaquant de pointe et surtout deux récupérateurs au début (trois en cours de rencontre), il est difficile d'afficher un visage autre que celui de dimanche dernier. Qu'on ne vienne surtout pas nous parler de mental et de trac, car cela ne pourrait constituer une circonstance atténuante pour justifier un niveau modeste alors que l' équipe qui est à deux doigts de se qualifier à la coupe du monde. Et puis qu'on ne nous dise plus des phrases standard du genre : « notre fatigue fut mentale et celui qui a joué au football peut comprendre ». L'équipe de Tunisie est à 90' d'une cinquième qualification à une coupe du monde. Face au Mozambique, la manière importera peu. Ce jour là, les joueurs tunisiens devront revenir au pays avec la qualification pour l'Afrique du Sud en poche. Et ce jour là, qu'on ne vienne surtout pas nous parler de mental ou de lacunes. L'erreur ne sera pas permise.