Abracadabrant ! Plus de 700 litres de lait gaspillé par les trois protagonistes de cette affaire, obnubilés par la cupidité au point d'avoir vendu du lait tourné, après l'avoir volé d'une usine laitière de la place. En principe cette quantité de lait était mise de côté et destinée à d'autres usages. L'un des accusés, le magasinier de l'usine a eu l'idée diabolique de contacter un commerçant pour lui proposer la vente d'une quantité de lait à un prix défiant toute concurrence. Le commerçant était d'accord pour acheter toute la quantité de lait soit plus de 700 litres. Il contacta une tierce personne, un camionneur, afin de transporter le lait dans son véhicule. Toutefois, le responsable de l'usine qui constata la disparition de cette quantité de lait, s'empressa d'alerter la police, d'autant plus que le lait en question, étant périmé, n'était pas destiné à la consommation. Il était donc urgent de mettre la main sur cette marchandise avant qu'elle ne fût écoulée à des particuliers. Ce qui fut fait rapidement, les agents de la brigade criminelle chargés de l' enquête, ayant procédé à un ratissage complet dans la région, purent saisir le camion avec la marchandise et arrêter le conducteur ainsi que le commerçant. Le gardien de l'usine a été également appréhendé. Il essaya de nier, mais finit par passer aux aveux, en déclarant cependant, qu'il n'était pas au courant que la marchandise était périmée. Quant au commerçant, il déclara ignorer l'origine suspecte de la marchandise et soutint pour preuve de sa bonne foi, qu'il paya au comptant le gardien en contrepartie d'une facture. Inculpés d'abus de confiance et complicité, les trois accusés comparurent devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. L'avocat du magasinier plaida la requalification de l'infraction concernant son client, les faits ne constituant qu'un vol simple. Quant à l'avocat du commerçant, il affirma que son client ignorait l'origine frauduleuse de la marchandise et avait éxugé une facture, après en avoir payé le prix convenu en toute bonne foi avec le magasinier. Le camionneur quant à lui, il nia également toute concussion avec les autres accusés, affirmant qu'il n'avait fait que répondre à l'appel du commerçant qui l'a chargé du transport de la dite marchandise. L'affaire a été renvoyée à une date ultérieure à la demande de l'avocat de la partie civile.