Diabolique ! Le triumvirat du mal n'a pas chômé ces derniers temps, puisque frappant à plusieurs reprises et dans différents endroits, faisant ainsi preuve d'une grande vigilance pour semer les auxiliaires de la justice. Mais les fins limiers de la police ont fini par avoir raison de leur prudence et les épingler au moment où ils s'y attendaient le moins. Le point de départ de cette histoire fut donné le jour où une bonne vieille femme a été retrouvée pratiquement inconsciente juste dans les alentours d'un établissement hospitalier de la capitale, où elle a été justement secourue pour retrouver rapidement ses esprits et crier, curieusement, au vol ! Surpris, le corps médical aurait voulu en connaître un peu plus sur cette affaire peu banale, d'autant que la vieille ne présentait aucun signe d'agression, sauf que le médecin qui l'a examinée n'a pas manqué d'être intrigué en relevant des traces d'un produit anesthésiant. La bonne dame a cependant tenu à ne rien révéler avant l'arrivée des policiers. Aussi, a-t-elle attendu les enquêteurs pour raconter sa mésaventure et les moments de grosse frayeur qu'elle a vécus. Tout a commencé, d'après sa déposition, lorsqu'elle a décidé d'aller au bain-maure, un rituel pour elle dont elle ne dévie presque jamais, tant elle se sent remise d'aplomb après chaque séance. Elle y allait, certes, seule, mais elle trouvait toujours quelques bonnes âmes à s'occuper d'elle et à l'aider pendant toutes les étapes. Ce fut le cas cette fois encore, ayant été prise en charge dès son arrivée par deux jeunes filles qui étaient pourtant sur le point de partir, mais qui ont tenu à demeurer à son service jusqu'à sa sortie. Comme «par hasard» également, à la sortie du hamam elles vont rencontrer un ami dans les parages, lequel ami a eu l'obligeance de proposer ses services, non seulement à ses deux amies, mais également à leur compagne, l'invitant à monter à bord de son véhicule afin de la ramener jusque chez elle. Une amabilité et une bonté que la vieille n'a pu repousser. C'est ainsi qu'elle s'est retrouvée sur la banquette arrière de la bagnole aux côtés de l'une des deux filles, tandis que la seconde s'est empressée de prendre possession du siège du passager. Les trois compagnons auraient d'ailleurs tout fait pour la mettre à l'aise, en engageant la conversation et lui racontant dans la foulée tant d'histoires et d'anecdotes, question apparemment de mettre de l'ambiance. Or, en réalité leur objectif était tout autre, ils s'employaient simplement pour faire «endormir» sa méfiance. C'est le terme d'ailleurs à usiter dans le cas d'espèce, tant la pauvre allait sombrer dans un profond sommeil, pour ne se réveiller que sur ce lit d'hôpital. Accordant comme à l'accoutumée un intérêt particulier à l'affaire, les enquêteurs ont multiplié les investigations, suivant en fins limiers toutes les pistes susceptibles de les mener aux malfaiteurs. Mais c'est en grande partie au hasard, ainsi d'ailleurs qu'à leur flair, qu'ils allaient parvenir à mettre fin aux agressions dont ont été victimes dans des conditions similaires deux autres femmes. L'une des deux filles at en effet commis l'erreur de s'attaquer à son ancienne patronne en s'introduisant chez elle pour emporter des bijoux et quelques autres gadgets, mais sans la moindre effraction, ayant eu au préalable confectionné un double des clés de ladite patronne. Celle-ci, en découvrant la disparition de ses bijoux et des bibelots, allait rapidement porter ses soupçons sur cette ex-employée, la seule susceptible d'avoir eu l'occasion de garder justement les clés ! Interpellée au moment où elle était en compagnie de son ami et complice, elle a rapidement avoué son forfait. Et c'est ainsi que lors de la perquisition effectuée à son domicile, les enquêteurs vont découvrir d'autres bijoux, butin ramassé au cours des agressions commises sur la personne de vieilles dames, à leur sortie du bain-maure. Les deux malfaiteurs n'ont pas manqué non plus de donner leur troisième complice, rapidement arrêtée elle aussi...