La mort de la victime était-elle due à l'agression dont il a été l'objet au cours d'une rixe, ou à un virus qui aurait affecté son appareil respiratoire, alors qu'il était sous soins intensifs à l'hôpital ? Tel est le problème juridique qui s'est posé tout au long des péripéties de cette affaire que nous avons relatée il y a déjà quelque temps. Rappelons que le jeune homme qui était allé un mois d'août de l'année 2007 à l'hôtel Ezzahra pour se divertir, ignorait qu'il avait rendez-vous avec la mort. Il avait bu quelques verres et était euphorique et quelque peu excité. A un moment donné il se leva, et se dirigea vers la sortie sans se soucier de régler la note. Ce fut à cet instant que le garçon de l'hôtel le rattrapa pour le rappeler à l'ordre, et l'informer qu'il était tenu de régler le prix de sa consommation. Mais le jeune homme le regarda avec dédain en faisant mine de l'ignorer. Cette attitude aiguisa la colère du garçon de l'hôtel qui se sentit vexé. La discussion houleuse entre les deux antagonistes dégénéra en rixe. Le jeune homme prenant un air hautain, ne put supporter que le garçon de l'hôtel réagisse de la sorte, et le confonde en présence de ses amis. D'un geste brusque et violent il repoussa le pauvre garçon de l'hôtel qui tomba et dans sa chute, sa tête heurta le sol. Ce qui lui causa une hémorragie cérébrale. A l'hôpital où il fut transporté il succomba à ses blessures. Le jeune homme inculpé d'homicide affirmera dès l'enquête préliminaire qu'il n'avait aucune intention de tuer la victime. Bien plus il soutint mordicus qu'il ne l'avait pas poussée, mais qu'elle a incidemment glissé. Par ailleurs les deux rapports d'autopsie ne s'accordent pas quant aux causes précises de la mort de la victime. En effet, alors que le premier révèle que la victime est décédée des suites d'une hémorragie cérébrale due à une fracture du crâne. Selon le deuxième la mort de la victime serait due à un virus à l'appareil respiratoire, qu'il aurait eu contracté au cours de son séjour à l'hôpital. D'ailleurs c'est pour cette raison que l'affaire sera examinée de nouveau par la cour d'appel, conformément à un arrêt de la cour de cassation, qui réforma la décision de la cour d'appel ayant confirmé la thèse de l'homicide, et condamna l'accusé à 8 ans de prison. Et s'il s'avérait que la victime a trépassé suite à ce virus qui lui attaqua l'appareil respiratoire ? Si cela s'avérait établi, l'accusé ne sera plus tenu pour responsable de la mort de la victime. Sa responsabilité se limiterait auquel cas à la violence dont fit l'objet la victime au départ. L'affaire ne se présentera plus de la même façon et il y aura une requalification de l'infraction. C'est à la chambre criminelle de la cour d'appel de se prononcer sur tous ces problèmes.