Le président syrien déplore «l'absence d'un partenaire israélien prêt à aller de l'avant» Le Temps-Agences - Le président syrien Bachar Al-Assad a opposé hier à Paris une fin de non-recevoir à l'offre de négociation directe du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, déplorant l'absence d'un "partenaire israélien prêt à aller de l'avant". Le processus de discussions entre la Syrie et Israël "ne peut pas repartir avec une seule partie", a dit M. Assad à la presse à l'issue d'un déjeuner à l'Elysée avec le président français Nicolas Sarkozy. "Aujourd'hui, la Syrie veut la paix. Il existe un médiateur qui est la Turquie et qui est prêt à reprendre sa médiation. Il existe également un soutien français et européen à ce processus. Ce qui nous manque, c'est un partenaire israélien qui est prêt à aller de l'avant et prêt à parvenir à un résultat", a-t-il poursuivi. "Si Netanyahu est sérieux, il peut envoyer son équipe d'experts, nous enverrons notre équipe d'experts en Turquie. Alors ils pourront parler s'ils sont vraiment intéressés", a insisté le président syrien dont les propos étaient traduits en français. Selon un haut responsable israélien, Netanyahu a fait savoir mercredi à M. Sarkozy qu'il était "prêt à rencontrer le président syrien à tout moment et où que ce soit pour reprendre les négociations de paix, sans aucune condition préalable". La Syrie et Israël ont repris des négociations indirectes par l'entremise de la Turquie en mai 2008. Mais ce dialogue a été interrompu lors de l'agression israélienne contre Gaza, contrôlée par le Hamas, destinée à mettre un terme aux tirs de roquettes sur le territoire israélien. La Syrie réclame en échange de la paix la restitution totale du plateau du Golan, occupé depuis 1967 et annexé en 1981, jusqu'aux rives du lac de Tibériade, ce qu'Israël a toujours refusé. "La Syrie n'a pas de conditions, la Syrie a des droits et la Syrie ne cèdera jamais sur ces droits", a réaffirmé hier M. Assad. "Tous ces jeux sur les mots de la part des Israéliens visent à ce qu'il n'y ait ni exigence, ni droits qui pourraient être récupérés ou restitués et cela ne pourra qu'accentuer l'incompréhension dans la région", a-t-il déploré. "Le médiateur turc a annoncé qu'il était tout à fait prêt à reprendre son rôle (...) si les Israéliens sont sérieux, ils pourraient aller dans cette direction", a-t-il répété. Selon le président syrien, lors de cet entretien, Nicolas Sarkozy et lui ont également évoqué la situation des Palestiniens dans la bande de Gaza, du "dossier nucléaire iranien" et des "développements positifs au Liban", où un gouvernement vient d'être nommé.