Selon les moyens financiers et structurels dont nous disposions et disposons encore et toujours, nous rentrons au pays un peu plus tôt que prévu. Selon les moyens humains à la disposition de Faouzi Benzarti, notre retour à la maison est un « aboutissement » logique et le contraire nous aurait agréablement surpris. Ne dit-on pas qu'à quelque chose malheur est bon ? Eh bien, cette élimination devrait nous faire le plus grand bien. Après trois coupes du monde successives, nous voici loin, très lois du gotha du football mondial. Si l'équipe de Tunisie n'a pu dépasser le premier tour d'une compétition continentale, c'est qu'elle ne méritait pas de se retrouver en Afrique de Sud en compagnie des meilleures nations du football pour la plus prestigieuse des compétitions footballistiques. Un fiasco programmé Que de temps perdu après l'élimination face au Mozambique pour la coupe du monde 2010, la première sur un sol africain ! Au lieu d'en tirer les conclusions nécessaires pour rebondir, nous avons eu droit à un débat administratif au cours duquel on a surtout pensé à pousser l'actuel Bureau Fédéral à démissionner en oubliant qu'une coupe d'Afrique pointait à l'horizon. Sans nous attarder sur ce sujet pointilleux et qui a dépassé la limite du ridicule, nous rappellerons que nous sommes restés quelques jours de trop sans entraîneur. Et quand Faouzi Benzarti fut nommé sélectionneur national, nous nous sommes beaucoup plus attardés sur sa double casquette en oubliant de concocter un programme de préparation pour une C.A.N digne de ce nom. Résultats des courses: trois petits points récoltés en autant de rencontres. Une dernière place à l'issue de ce premier tour, trois petits buts marqués et un niveau de jeu indigne d'un pays qui a beaucoup misé sur le sport. Sinon que pouvions-nous espérer de plus ? Certainement pas grand-chose après un stage d'une semaine à Abou Dhabi, un autre en Tunisie et une seule rencontre amicale...ponctuée par une défaite. Aucun autre Bureau Fédéral n'aurait fait mieux. Une liste peu fiable... Tout juste après le match, Faouzi Benzarti a déclaré que le banc des remplaçants ne lui proposait pas des alternatives de qualité. Et pourtant, il fut libre de choisir les joueurs qu'il soupçonnait capables de porter à terme ses objectifs. Il fallait plutôt faire son mea-culpa et admettre que la Tunisie ne pouvait aller au-delà du premier tour. Ce qu'il ne faut pas faire, c'est surtout reprocher quoi que ce soit à qui que ce soit. Le s électionneur national n'a pas à se justifier car personne d'autre n'aurait pu faire mieux. Maintenant, il est plus que nécessaire de savoir dans les plus brefs délais les intentions des uns et des autres. Les intentions de Benzarti et des responsables du football tunisien. Nous ne voulons en aucune manière jeter des pierres sur qui que ce soit mais nous ne voulons plus de personnes qui soient là, à occuper des postes qui ne correspondent aucunement à leur profil. Faouzi Benzarti n'est nullement concerné car le temps qu'il a passé à la tête de l'équipe nationale fut des plus courts. S'il n'est pas reconduit, nous ne saurons jamais de quoi il est vraiment capable. Il a eu le mérite de relever le défi (il en rêvait) et son travail ne peut vraiment être jugé. On le taxe d'être plutôt un entraîneur de clubs. Sur ce plan là, il n'a rien à démontrer. La volonté ne suffit pas Le premier but de Chermiti n'a pas fait du bien à l'équipe tunisienne qui s'est repliée concédant beaucoup d'espace aux Camerounais. Depuis la première minute du match, nous n'avons pensé qu'à défendre. Tout juste après la pause, le même scénario s'est reproduit avec cette fois-ci un scénario favorable au Cameroun qui égalisa après seulement une minute de jeu. Nous eûmes la possibilité de mener une deuxième fois au score sans être capables de préserver cet avantage pendant un peu plus de deus minutes. Autant de signes révélateurs sur cette équipe tunisienne qui afficha pour l'occasion un visage différent de celui des deux premières rencontres. De la volonté, une envie de bien faire, mais cela n'a guère suffit pour mettre à genoux une équipe camerounaise que l'on savait capable de revenir au score à n'importe quel moment du match. La Tunisie n'a pas raté le coche. Les dieux du stade étaient avec elle comme en témoigne le deuxième but marqué par un défenseur camerounais contre son camp mais le résultat final fut des plus justes puisque les « lions indomptables » ne changèrent rien à leur façon de faire. Un jeu élaboré, une tenue physique impeccable et un talent indéniable. Juste ce qu'il faut pour s'en sortir sans dégâts. Pouvions-nous demander plus aux « Aigles de Carthage », sincèrement non d'autant plus que les atouts offensifs de Benzarti (Darragi et M'Sakni) étaient sur les gradins. S'attarder un peu trop sur les prestations de certains joueurs, tel que Jemâa, qui font partie de l'équipe nationale sans apporter quoi que ce soit ne servira à rien. Notre rôle n'est pas celui de « tirer » sur des ambulances... Il n'en demeure pas moins que nous aurions aimé voir certains joueurs faire beaucoup mieux. Reste à savoir s'ils avaient les moyens de le faire. De la bonne graine ? On en a parlé avant cette C.A.N mais est-ce pour autant suffisant pour entrevoir l'avenir en rose. Nous n'en sommes guère convaincus. D'ailleurs, les représentants de cette nouvelle vague n'ont guère eu la possibilité de le prouver. Certes, M'Sakni a bien tenu son rôle lors du premier match. Dhaouadi a fait autant lors des trois rencontres qu'il a eu à disputer. Pour le reste, rien de bien particulier. On a vu des joueurs mouiller le maillot sans plus. Et puis, ils ne sont pas aussi jeunes que cela. Des joueurs du même âge ont fait mieux que nos représentants durant cette première phase. L'optimisme n'est plus de rigueur et il faudrait une refonte totale de ce sport qui coûte des sommes considérables aux contribuables avec, à chaque fois, des résultats peu reluisants à l'arrivée et en deçà des attentes. Le stage d'Abu Dhabi qui a précédé cette C.A.N et l'argent dépensé pour ce rassemblement sont des preuves irréfutables d'une gestion approximative des affaires du sport roi en Tunisie...