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Il faudra nous lâcher le PAT…
Va savoir : Paysage audiovisuel
Publié dans Le Temps le 24 - 02 - 2010

Notre PAT national est fait de deux composantes inégales. Il y a le public d'un côté et le privé de l'autre. Le public est celui qui est contrôlé directement par l'Etat, a une mission de service public, c'est-à-dire « être au service du citoyen » et vit (normalement) de la taxe adjointe à celle de la STEG. Le privé est celui qui est géré par son ayant droit lié à l'Etat par une convention et un cahier de charges, à sa charge de chercher ses moyens de fonctionnement en financement et matière à diffuser…
Bien avant et depuis l'indépendance, la Tunisie a longtemps vécu sous le règne de l'Etat régulateur et pourvoyeur en matières audiovisuelles jusqu'en 2003 avec le lancement de « Mosaique FM » et en 2005, celui de «Hannibal TV»… Si par la suite naquirent les stations «Jawhara» (2007), «Zitouna» (2007), et le retour à la bergerie nationale en 2009 de « Nasma TV», il n'en demeure pas moins que le PAT ne s'est pas libéré de l'emprise de l'Etat. Car en face, nous avons l'artillerie lourde (dans le vrai sens du mot) de Tunisie 7 (1966) et Tunissie 21 (1994) dans le domaine visuel et d'une flopée de stations radiophoniques à commencer par la nationale (1938), l'internationale (1960), celle de la jeunesse (1995), la culturelle (2006) pour finir par les régionales (Monastir-1977, Sfax-1961, Tataouine-1993, Gafsa et le Kef en 1991)… Un vrai réseau public… Comme nous le voyons, le service public, dans l'état actuel du PAT, est dominant. Cette prédominance n'est pas désagréable si elle n'était pas redondante et ne souffrait d'une proximité bien ordonnée par les autorités locales… Contrairement à la volonté libérale clairement affichée et même appliquée par l'Etat dans différents domaines de la vie publique, il est à remarquer sa mainmise sur la production/diffusion et sur l'ONT (Office national de la télédiffusion). Trois radios et chaines de télévision privées, c'est bien – contrairement à certains de nos proches voisins - mais c'est peu, très peu même par rapport aux capacités financières, communicatives, créatives et intellectuelle de notre pays. Plusieurs demandes de stations radio ou télé ont été déposées auprès de l'instance de tutelle et aucune réponse n'a été donnée… Ce qui a obligé certains à se réfugier sur le net… Si la prédominance de l'Etat en matière d'activité audiovisuelle est bénéfique tant au niveau de l'emploi qu'à celui du maintien d'un certain niveau de vie honorable car il faut lui reconnaître l'acquittement de cette tâche, il est à remarquer que cette prédominance et rien que parce qu'elle est domination, perd du terrain devant quelques quatre stations privées. Quels que soient les chiffres, de Sygma ou de Médiascan, tous montrent le partage du champ radiophonique entre Mosaique et Zitouna et celui télévisuel entre Hannibal et Tunisie 7… Les établissements publics et rien que parce qu'ils n'évoluent pas par rapport à leur auditorat et leurs spectateurs, sont en perte de terrain et ne produisent que peu de sens…Et ce peu de sens produit est lui même entendu quand les autres, les privés, forcent les portes – quelques fois les défoncent au grand dam de la déontologie - mais arrivent à jouer leur rôle de « mass media »… A ces éléments du paysage, il faudrait ajouter celui du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) fondé en 1989 et dont les prérogatives ont été élargies en 2008, ce Conseil, malgré le peu d'activités visibles qui en émane, est sans conteste la pierre angulaire sur laquelle toute stratégie prospective dans le domaine des médias devrait être bâtie. Ce Conseil joue actuellement un rôle caritatif dans son observation des médias audiovisuels, rien de plus, rien de moins.
Les petits cailloux
Depuis quelques semaines, et en corrélation avec le programme électoral du Président de la République, une fièvre a gagné le ministère de la communication qui égrène commission derrière commission… en particulier en vue de « développer le PAT ». Développer, (tatwir) voudrait dire, aller de l'avant, lâcher du lest… Mais peut-on avancer sans se préciser la direction, sans mettre les cailloux chers au petit Poucet non pour revenir à la case départ, mais pour évaluer le chemin parcouru… Ces petits cailloux devraient être à notre avis:
1. Une réorganisation complète du CSC en lui attribuant un pouvoir d'observation et de régulation pour que ses décisions aient force de loi. Le PAT vit aujourd'hui une liquéfaction qui ne cesse de porter du tort au paysage lui-même ainsi qu'aux fondements de notre société et, de ce fait, à l'image que nous nous faisons de nous-mêmes et celle que nous présentons à l'autre. Tout comme Le CNCA que prévoit le Ministère de la Culture, le CSC doit avoir de l'étoffe dans sa composition, dans son observation des médias audiovisuels et dans la délivrance des autorisations pour de nouvelles stations/chaînes.
2. S'il est étrange que le Ministère de l'Enseignement supérieur déclare le 1er mars « Journée nationale de la langue arabe » comme si cette langue rendait l'âme… il est nécessaire d'y accorder l'attention nécessaire en « obligeant » ces chaînes et ces stations à un quota majoritaire de productions nationales en langue arabe (littéraire et dialectal) dans les différents genres (films, feuilletons, téléfilms, clip, etc.). Il faudrait revoir les cahiers des charges des stations existantes pour mettre de l'ordre dans ce foutoir de référents culturels non seulement contradictoires mais schizophréniques et en tenir compte pour les chaînes à venir.
3. Inscrire dans le cahier des charges des stations/chaînes un pourcentage honorable d'émissions culturelles dont il faudrait délimiter la définition.
4. Délivrer l'Office de la télédiffusion du Monopole de l'Etat et séparer la production de la diffusion afin de dynamiser le champ de la production, de créer des emplois et d'établir la transparence nécessaire à tout citoyen…
5. Instaurer une sorte de « Plan Marshal » pour le cinéma et l'audiovisuel qui assurera la renaissance de l'image dans notre pays. A cela, il faudra aussi inciter le capital étranger à venir en Tunisie s'impliquer dans des productions destinées à l'exportation…
6. Créer des passerelles avec le cinéma et son CNCA car il y a entre l'audiovisuel et le cinéma une parenté génitale et de destinée. Ceci ne peut se faire qu'avec la fusion entre le Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et celui de la Communication… Hors cette fusion, toute stratégie de l'image dans notre pays ne sera qu'une mosaïque mal ordonnée fragile devant un petit vent de sable…
Le Tunisien ne vit pas seulement avec les 4 chaînes nationales, il en a plus de 700 au moins et parmi lesquelles, il existe des vertes et des pas mûres… Lâcher du leste sur le PAT est le meilleur moyen de renforcer l'initiative privée, enrichir le paysage (avec les facilités du TNT) et affermir l'immunité de la personnalité nationale… Le paysage audiovisuel tunisien doit faire sa mue pour que nous nous sentions réellement citoyens de ce pays et de ce Monde ? La fera-t-il ? Va savoir…


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