Nous comptons en Tunisie plus de 522 mille chômeurs parmi la population active, dont 128.100 diplômés du supérieur, d'après les chiffres de l'Institut National des Statistiques. Un constat peu reluisant pour la société puisque cette frange trouve toujours des grandes difficultés pour intégrer le marché de l'emploi. De surcroît, le chômage tend toujours vers la hausse auprès de cette catégorie sociale. Leur effectif a doublé en quatre ans passant de 66.200 en 2005 à 128.100 en 2008. En fait le secteur public ne peut satisfaire toute la demande en la matière, d'où l'encouragement des diplômés du supérieur à lancer leurs propres projets dans les différents domaines. C'est dans ce cadre d'ailleurs que la journée d'information sur l'employabilité et la création d'entreprises a été organisée hier à l'ENIT, Ecole Nationale d'Ingénieurs de Tunis. Des jeunes diplômés de l'école et d'autres institutions (Supcom, Institut Supérieur d'Informatique…) ainsi que des étudiants ont assisté à cette manifestation. Il s'agissait d'avoir une idée pertinente sur les mécanismes d'aide et d'accompagnement pour lancer un projet. Des responsables et des représentants de différentes institutions dont l'Agence Nationale pour l'Emploi et le Travail Indépendant, l'Agence de Promotion de l'Industrie, la Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises, la Banque de Solidarité…ont pris part à cette journée pour répondre aux interrogations des jeunes et pour présenter les mécanismes de financement et d'accompagnement des futurs entrepreneurs. Des mécanismes qui restent d'après quelques jeunes, insuffisants et qui ne sont surtout pas adaptés à la nouvelle donne du marché de l'emploi et la concurrence économique. En fait, ils estiment qu'il y a un manque au niveau des experts spécialisés dans le domaine des TIC, la sécurité informatique et le réseautage pour assister les jeunes à lancer des projets dans ce sens. D'autres appellent les banques à les accompagner surtout au début du projet pour pouvoir faire face à la concurrence accrue. Et la formation ? Toujours dans le même contexte, des étudiants mettent en cause la formation qu'ils poursuivent qui ne répond pas à la demande du marché. Une formation théorique en sa quasi-totalité. Il s'agit notamment du cas des étudiants de l'Institut Supérieur des Technologies Médicales où les inscrits trouvent des difficultés à poursuivre des stages de formation dans l'une des entreprises spécialisées. C'est un vrai handicap pour ceux qui comptent faire une carrière professionnelle dans le domaine. En fait, la journée de l'employabilité et de la création d'entreprise était une occasion pour les jeunes d'avoir une idée pertinente sur les encouragements accordés dans ce sens. Reste que les intéressés constatent que sur le plan pratique, il s'avère très difficile de lancer sa propre entreprise et ce malgré les encouragements de toutes sortes.