Le Temps-Agences- Plus de cent mille Polonais se sont recueillis dans l'émotion hier sur une immense place de Varsovie à la mémoire du président Lech Kaczynski et des 95 autres victimes de l'accident de l'avion présidentiel qui s'est écrasé il y a une semaine en Russie. "De telles choses n'arrivent jamais, elles sont impossibles!", s'est exclamé le Premier ministre Donald Tusk, "c'est la plus grande tragédie dans l'histoire de la Pologne après la Seconde guerre mondiale". Même après ces cérémonies, il faudra "attendre que tous les cercueils reviennent sur la terre de Pologne", a-t-il souligné en référence à la vingtaine de victimes qui n'ont toujours pas été identifiées en Russie. Le pape Benoît XVI a transmis un message de "solidarité" au peuple polonais, lu par son nonce apostolique l'archevêque Jozef Kowalczyk. "En ces jours difficiles pour notre patrie, nous ne nous sommes pas retrouvés seuls. Nous sommes pour cela reconnaissants aux citoyens de Russie qui ont spontanément apporté à la Pologne et aux Polonais leur compassion", a déclaré pour sa part le président en exercice Bronislaw Komorowski. La paralysie du trafic aérien européen et la fermeture jusqu'à nouvel ordre de l'espace aérien polonais rendait très incertaine la venue de dirigeants étrangers, dont les présidents américain et russe, Barack Obama et Dmitri Medvedev, aux obsèques du président aujourd'hui à Cracovie, dans le sud du pays. Depuis le matin, des habitants de toute la Pologne ont afflué, beaucoup de noir vêtus, certains en costumes régionaux, en habits de la noblesse du 17e siècle, ou en uniformes de corps de métier.