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Archéologie de l'altérité
Les expositions universelles et les cultures extra-européennes : 1855-1937, aux Archives nationales, Paris (Jusqu'au 28 juin)
Publié dans Le Temps le 04 - 06 - 2010

Alors que l'Exposition de Shanghai est le grand fait du moment, l'Hôtel de Soubise, siège des Archives nationales à Paris, invite à redécouvrir les expositions universelles sous l'angle de l'exotisme.
Par le passé, avant même que le terme de mondialisation n'entre dans le vocabulaire courant, les expositions universelles énuméraient les pays les plus appliqués à développer l'industrie et le commerce. Les autres régions, souvent soumises par la colonisation, n'y figuraient ni comme partenaires ni comme concurrentes. Les Archives nationales ont puisé dans leurs fonds pour faire revivre les présentations et les représentations de ces nations dans les huit expositions qui se sont tenues en France entre 1855 et 1937.
Près de 200 documents rares, plans, maquettes, gravures, photographies, affiches, provenant des commissariats des expositions mettent en perspective l'ouverture occidentale à l'altérité et particulièrement aux mondes dits exotiques.
L'intérêt envers les sociétés extra-européennes n'est pas une création du monde industriel. En 1795, le Directoire s'était essayé à constituer un éphémère Muséum des Antiques qui, dans l'esprit des révolutionnaires, devait réunir des objets de toutes les civilisations, celles de l'Antiquité gréco-romaine aussi bien que celles de l'Orient, des Amériques et de l'Océanie. Il rassemblait des pièces saisies, en France ou en Europe. Ce musée d'histoire comparée avant l'heure s'est égaré et dispersé dans l'agitation de l'époque.
C'est par le biais des grandes expositions créées pour exalter le génie industriel que les Français, qui pour la plupart ne savent que peu de choses de la vie hors de leurs frontières, commencent à se forger une idée des différentes sociétés. L'engouement pour les expositions universelles du XIXème siècle ne réside pas uniquement dans la soif de nouveautés techniques ou dans la célébration du commerce. Elles sont le spectacle du monde, à une époque où les pays lointains sont pour beaucoup inaccessibles.
Le monde colonial et extra-européen n'est encore guère présent lors de l'exposition de 1855. Sa participation va s'accroître au fil du temps jusqu'à donner lieu à des expositions thématiques dites coloniales.
L'exposition de 1867 atteste que l'orientalisme est à la mode. Pour la première fois, les colonies de l'empire français occupent un espace important. Le Maroc, la Tunisie et l'Algérie sont présentés dans le pavillon central. Le Champ de Mars se couvre de palais ottomans, de casinos mauresques et de villas algériennes. Le parc égyptien, dont la réalisation avait été assurée par Auguste Mariette, présente l'admirable statue de bois désignée sous le nom de Sheikh el-Beled, les bijoux de la reine Aah-Hotpou.
L'émir Abd-el-Kader fit partie des sept millions de visiteurs de cette exposition dont il ne reste que quelques traces. En particulier, la réplique du palais du Bardo démontée pierre à pierre puis remontée au Parc Montsouris pour y abriter l'observatoire météorologique.
L'exposition de 1900 multiplie les attractions. Un trottoir roulant appelé "Rue de l'avenir" offre l'impression de parcourir le monde. L'Asie expose les pavillons japonais, chinois, coréens et Debussy découvre la musique d'Extrême Orient au concert de l'orchestre javanais.
Mais, c'est surtout l'exposition coloniale de 1931, organisée par Liautey qui va rencontrer le plus grand succès. Elle offre aux visiteurs "le tour du monde en un jour". Ils seront plus de 33 millions à satisfaire leur soif d'exotisme dans la verdure du bois de Vincennes. Beaucoup coiffés d'un casque colonial qui coutait 10 francs. L'exposition contribue à obtenir l'adhésion de la population à l'entreprise coloniale coûteuse en hommes et en argent, en lui offrant dépaysement et divertissement.
Dans le contexte des années 30, la colonisation est une évidence politique peu contestée. Quelques voix discordantes ont pourtant essayé de se faire entendre. Dans quelques villes françaises des comités de lutte contre l'Exposition coloniale distribuèrent des tracts en langue vietnamienne, malgache et française. La Ligue française contre l'impérialisme organisait place du Combat, devenue place du Colonel-Fabien, une contre-exposition qui atteint les 5000 entrées,
Le jour de l'inauguration, les surréalistes distribuaient un tract rédigé par Breton, Eluard, Tzara, Aragon, Char…etc. intitulé Ne visitez pas l'exposition coloniale.


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