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Les chasseurs de têtes sur la brèche
Hausse significative de la demande, à l'étranger, en savoir-faire tunisien
Publié dans Le Temps le 29 - 07 - 2010

Le Conseil de l'Europe prépare une législation spécifique sur les permis de séjour : la durée serait de 3 années. Le dernier meeting tenu par l'Agence Tunisienne de Coopération Technique a permis d'enregistrer une hausse significative de la demande en savoir-faire tunisien à l'étranger. La courbe des offres continue à être ascendante, au point qu'il est question d'associer désormais le secteur privé aux opérations de recrutement allant dans le sens de l'émigration maîtrisée vers des pays demandeurs en hautes capacités.
Les chiffres avancés, plus de 10 000 coopérants au total en 2008, ne préjugent cependant pas de la profonde mutation que connaît le monde du travail dans le cadre des reconversions économiques. En Tunisie comme ailleurs, les entreprises raisonnent en termes de mondialisation, y compris pour l'emploi de personnel compétent et assez souvent en mesure d'exercer hors frontières.
Un exemple assez courant, même quand les statistiques n'arrivent pas toujours à couvrir ce genre de phénomène. Un jeune tunisien(ou tunisienne) réussit brillamment dans ses études. Une des consécrations possibles est de lui ouvrir encore plus les horizons en lui octroyant une bourse d'études pour se parfaire dans un domaine où l'avenir est à l'excellence. Ce cas de figure n'est pas exceptionnel, puisque la liste des lauréats vient d'être publiée dans les journaux. Le niveau selon lequel le choix a été effectué est impressionnant : le top. Il n'est donc pas surprenant que les élus fassent des études brillantes hors de nos frontières. En se distinguant, notre Tunisien fort en thème se retrouve sur les listes des chasseurs de têtes recruteurs pour les grandes entreprises bien installées sur l'international. En quelque sorte, le jeune prodige reste Tunisien pour la nationalité, mais « mondialisé » pour le travail.
Une logique économique d'abord
Pour la cerise sur le gâteau, les niveaux de salaire, liés aux compétences, étant ce qu'ils sont, le calcul est vite fait. Il l'est d'autant plus que les moyens modernes de transport et de voyage permettent désormais à tout un chacun de rentrer goûter au gâteau de maman plus souvent que de coutume. Il arrive même que l'entreprise en question lui assigne des missions en Tunisie, ce qui ne gâche rien et permet de confirmer que l'étranger, c'est désormais la porte à côté. On n'est pas plus loin de chez soi à Toulouse, par exemple, qu'on ne l'est à Tozeur. En fait, de plus en plus d'entreprises d'envergure moyenne travaillent dans une logique de performance qui ne tient pas compte des frontières des Etats. Ces derniers démantèlent par ailleurs les verrous douaniers et bancaires de manière à laisser circuler plutôt librement le capital, et par conséquent la force de travail liée au capital.
La dynamique économique crée ainsi une nouvelle situation où les régulations se font d'elles-mêmes. Ceci est vrai pour le haut de gamme, mais aussi des activités se traduisant par la force de travail. Depuis quelques années déjà, des travailleurs agricoles tunisiens sont sollicités pour participer à des travaux saisonniers en Italie. C'est tout bénéfice pour les deux parties, même quand le système actuel laisse de la marge à quelques dérapages sur les conditions de travail et de logement. Tout le monde sait par ailleurs que des pénuries cycliques dans le domaine du bâtiment sont dues à la migration de professionnels appelés à exercer en Libye. La démarche est au fond la même : l'économie n'ayant plus de véritables frontières, les agents économiques exercent là où le boulot existe. Ce n'est pas vraiment une nouveauté, mais la régulation suit désormais la logique de l'investissement et des profits attendus. Ce n'est donc pas un hasard que dans la zone géographique peu ou prou rattachée à l'espace européen, comme c'est le cas de la Tunisie, des modes de régulation nouveaux viennent d'être décrétés pour fluidifier les migrations. Le Conseil de l'Europe prépare en ce moment une législation spécifique sur les permis de séjour accordés à ces « déplacés ». Pour l'essentiel, l'idée est d'accorder trois années de permis de séjour pour les intéressés, dans la mesure des contraintes liées aux activités concernées.
Changements de fond
C'est aussi sur ces bases que l'on retrouve notre diplômé fraîchement sorti d'une grande école prestigieuse. Au terme de ses études, un contrat de travail en bonne et due forme lui a été proposé. A durée indéterminée, comme on dit dans le jargon du pays d'accueil. Quand on sait que par ailleurs, et dans la même famille, la sœur exerce en globe trotter dans une multinationale, on comprend que les frontières et les kilomètres ne veulent plus dire grand-chose. Cela n'empêche personne de continuer à vivre dans le cocon familial, les allées et venues se faisant selon les normes de l'internationalisation et les critères de compétence.
Au sens strict du terme, il ne s'agit plus de coopération. De plus en plus de Tunisiens se trouvent ainsi embarqués dans la véritable compétition sans frontières et au titre de la dynamique économique de l'entreprise. Il semble même que ce « créneau » est désormais envisagé dans les stratégies des grosses entreprises, relayées en cela par une dynamique migratoire à laquelle les Etats eux-mêmes ne sont pas étrangers. C'est ainsi que les discours sur l'émigration clandestine et l'intégration deviennent quelque peu ringards. Des quotas sont même prévus, au vu de la demande des entreprises, et on n'hésite plus à en afficher les spécifications sur les réseaux internet qui servent désormais de relais au-delà des frontières.
Pour certaines tranches de jeunes diplômés tunisiens, la mondialisation se concrétise ainsi en opportunités de travail. Dans cette compétition, il semble bien que les élites tunisiennes tiennent le coup de la concurrence. La valeur des formations initiales et bien tunisiennes y est pour beaucoup puisque ceux-ci arrivent à se placer dans les concours aux meilleurs postes. Il se trouve aussi que ce qui est appelé mondialisation se transforme en lame de fond qui offre des perspectives nouvelles à l'emploi, des hauts cadres y compris d'autres.
Au fond, on se retrouve dans la même logique rendue spectaculaire par le football et quelques autres sports populaires. L'élite migre au gré des contrats et des besoins des entreprises sportives. A un moment, tous les verrous législatifs et autres sautent devant la qualité du « travailleur » sélectionné. C'est vrai chez nous, comme partout ailleurs.


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