Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas est « sur le point d'accepter » des négociations directes avec Israël. L'information rapportée par Mme Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l'Union Européenne n'a rien d'exceptionnel. Tout le monde préconisait depuis un bout de temps que M. Abbas finirait par céder aux pressions et consentir à s'asseoir à la table des négociations en face de Netanyahu. L'accord du président de l'Autorité palestinienne n'est pas encore définitif. Il demande avant de le finaliser « quelques jours supplémentaires pour d'ultimes consultations avec ses partenaires arabes ainsi que les responsables du Fatah et de l'OLP ». Mais peut-on s'attendre à un revirement de dernière minute lorsqu'on sait que ce sont ces mêmes partenaires arabes qui ont donné le feu vert à Abbas pour s'engager sur cette voie. Et ce sont ces mêmes responsables palestiniens qui font état de progrès à chaque visite dans la région de l'émissaire américain George Mitchell. Or il n'est de secret pour personne que les missions de M. Mitchell se sont toutes soldées par un échec et ont abouti au blocage des négociations indirectes. Pourquoi faire revivre les négociations directes alors ? Parce qu'Israël le veut et parce qu'elle l'impose Washington. L'administration américaine se retrouve dos au mur et dénuée de toute volonté sauf celle de faire pression sur les Palestiniens et leur faire baisser les bras avant l'expiration le 26 septembre du moratoire israélien sur la construction de nouvelles colonies. Pour Washington tout est clair : gagner du temps avant que les choses ne se gâtent en prévision de la non reconduction de ce moratoire et avant le début de ces négociations qui accumulent déjà les ingrédients de l'échec avant d'avoir commencé.