Parfois on se demande qu'est-ce qui pousse certains dirigeants à faire de la politique ! En général, et dans la vie sociale ordinaire, ce sont, soit de bons cadres administratifs ou financiers, de bons professeurs, ou même de bons promoteurs économiques. Puis un jour parfois par hasard, parfois par les tentations de l'engagement, ils tombent « amoureux » de la chose publique et attrapent un virus dur à éteindre : la politique. Il y a, bien sûr, et heureusement, des exceptions qui confirment leur ascendant dans ce « métier » soit par leur génie propre, soit par la persévérance et une grande rigueur personnelle et de discipline de travail. D'ailleurs, beaucoup de ces élites, une fois leur mission terminée, admettent dans leurs mémoires ou en privé, quelques regrets pour des erreurs « humaines », inhérentes à l'activité politique, elle-même. En effet, celle-ci impose à l'homme politique de prendre souvent des décisions impopulaires et parfois injustes. Mais, rares sont ceux qui arrivent à transcender leur gestion des affaires pour reconnaître la vérité des choses et leur implication dans des choix graves et erronés. Tony Blair est parmi ceux-là ! L'ancien locataire du 10, Downing Street, après une brillante carrière au Parti travailliste (Le Labour), qui le porte trois fois au poste de Premier ministre britannique, ce manœuvrier hors-pair, vient de publier un livre dont le titre est bien évocateur : « Journey », qui veut dire « Voyage » qui sera certainement un best seller ! Comme quoi, la politique est parfois bien rentable quand on a eu un destin aussi controversé que celui de Tony Blair ! Les premières pages qui nous parviennent de ce livre c'est que ce faux gentleman n'a rien retenu de ses déboires passés surtout en politique internationale. Après avoir trompé le monde et son peuple pour légitimer la guerre en Irak, en invoquant des arguments fallacieux prouvés, cet homme politique continue comme si de rien n'était, à défendre ses « décisions douloureuses » au nom de quoi… Cette fois, les valeurs civilisationnelles de l'Occident et ses fondements essentiels : La liberté et la démocratie ! Evidemment, le prix c'est toujours quelqu'un d'autre qui le paye: Les pauvres citoyens irakiens qui ont tout perdu et les pauvres soldats de la Royal Army qui ont donné leur vie pour quelques grains de sable entre Kerbala et Bassorah ! M. Blair, comme à son habitude, avec le culot qu'on lui connaît, persiste et signe: cette guerre il la fallait pour « libérer » l'Irak de la dictature de Saddam Hussein ! Mais, ce qu'il oublie c'est que nous ne sommes plus au Moyen-âge et que la guerre a un « droit », surtout dans un pays qui est l'initiateur de la protection des droits de l'Homme dans le monde depuis le Bill of Rights de 1689 ! Aucune loi au monde n'autorise, ni ne justifie une guerre pour assassiner un dirigeant politique, ou déstabiliser son régime ! Bien au contraire, commettre de pareilles entreprises relève de la Cour pénale internationale parce que les conséquences de telles décisions iniques ont été dramatiques pour des milliers de personnes qui ont perdu les leurs et leurs biens ! Déjà, plusieurs réactions sont enregistrées dans ce sens en Grande-Bretagne elle-même, où le peuple est loin d'être « une poussière d'individus »... ! Pourtant, M. Blair ne plaide pas coupable ! Il continue à sillonner le globe bien heureux et investi d'une mission universelle et honorable à la tête du Quartette pour « la paix » au Moyen-Orient. D'autres n'ont pas sa chance ! M.Omar Al Bashir doit céder une portion de son territoire, le Sud Soudan, là où il y a du pétrole, pour éviter les poursuites du Tribunal pénal international et gagner « sa clémence ». Mais, pour le peuple irakien, heureusement, que M. Blair est au bout du « Voyage » !