Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
« A l'UGTT, nous avons conclu que les augmentations salariales décidées par les dernières négociations ont amélioré le pouvoir d'achat des Tunisiens et constitué un excellent investissement économique » Négociations sociales, régime des retraites, ensei
par Badreddine BenN HENDA - Lorsque nous l'avons rencontré, M. Abid Briki (Secrétaire général adjoint de l'UGTT, chargé de la formation et de l'éducation ouvrière) rentrait d'une mission de 3 semaines au Sultanat d'Oman, visite de travail qui s'inscrit dans le cadre de plusieurs cycles de formation dont l'a chargé le Bureau International du Travail (B.I.T.). Il s'agit d'aider les ouvriers de certains pays du Golfe à fonder leurs syndicats et de les initier à diverses pratiques syndicales. « De telles missions illustrent une fois de plus le rayonnement arabe et international de l'UGTT, une des plus anciennes organisations syndicales arabes et africaines », commente M.Briki qui rappelle, dans le même sens, la récente désignation de M. Mohamed Trabelsi, ancien membre du Bureau exécutif de l'UGTT, à la tête d'une équipe de travail relevant du B.I.T. au Caire. Mais l'entretien que nous eûmes avec le Secrétaire général adjoint de l'UGTT porta sur des questions beaucoup plus locales : nous l'avons interrogé sur les négociations sociales qui démarreront bientôt, sur le projet de réforme des retraites et sur d'autres questions. *Le Temps- Qu'en est-il des négociations sociales ? Les dernières négociations sont-elles un exemple à suivre ? -Abid Briki - « A l'UGTT, nous avons dressé un bilan des dernières négociations sociales et avons conclu que les augmentations salariales sur lesquelles elles ont débouché n'ont pas seulement amélioré le pouvoir d'achat du Tunisien, mais constituèrent un excellent investissement économique dans la mesure où sans les majorations consenties, notre économie- qui subissait déjà les retombées de la crise mondiale- aurait connu une plus grave récession à cause du recul de la consommation. C'est pour cela qu'en prévision des prochaines négociations, nous soutiendrons cette même orientation en veillant toutefois à ne pas provoquer d'inflation. Cela dit, nous sommes conscients que le contexte sera encore plus difficile dans les années à venir. Sur le plan de la législation du travail, nous avons réussi à faire introduire des articles nouveaux susceptibles de réduire les abus des chefs d'entreprises concernant les emplois temporaires et plus précisément les contrats à durée déterminée. D'autre part, nous avons réalisé un certain progrès dans la protection du responsable syndical au sein des entreprises et dans la prolongation du temps réservé à la formation. Dans la Fonction publique, les accords finaux donnent lieu à deux acquis d'une extrême importance : la reconnaissance du droit de grève et l'obligation après toute réunion avec l'administration de rédiger un procès verbal. Nous déplorons en revanche le blocage qui persiste encore au sujet du droit de réunion et d'action syndicale au sein des établissements scolaires. » *Et en ce qui concerne les enseignants ? -Le principe qui nous guide en permanence c'est de favoriser la voie du dialogue constructif et permanent dans nos rapports avec tous nos partenaires. Le recours à la grève n'a jamais représenté une fin en soi à l'UGTT. Les enseignants ont des revendications matérielles tout à fait légitimes qui attendent d'être satisfaites. Pourquoi laisser les problèmes s'accumuler jusqu'à ne plus être en mesure de les résoudre après ? Nous attendons un signe du ministère car nous sommes persuadés que le dialogue est notre meilleure défense face aux nombreux défis qui nous attendent. *Et la réforme des retraites ? Quelles sont les propositions de l'UGTT ? -Pour l'UGTT, l'approche du ministère des Affaires Sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'Etranger ne va pas aux origines profondes du déficit des caisses sociales, car il s'agit essentiellement de se référer aux recommandations présidentielles, réformer le régime des retraites sans léser les assurés sociaux ni les entreprises. Le contexte actuel impose inéluctablement la révision des rapports d'employeur à employé et le respect par les employeurs des classifications professionnelles : en d'autres termes, on doit bannir l'emploi temporaire aux postes d'emploi permanent ; il importe également de revaloriser les diplômes et de mettre fin au sous-emploi des compétences. Il faudrait aussi et d'urgence penser à créer un fonds de chômage qui, assurément, allègera les charges des caisses de sécurité sociale et viendra au secours des travailleurs mis au chômage en leur fournissant un revenu minimal susceptible de les réintégrer dans le cycle de la consommation. L'Etat est d'autre part appelé à décréter un impôt sur le tabac et l'alcool, dont les recettes profiteraient directement aux caisses sociales. Celles-ci doivent par ailleurs bénéficier d'une part du Budget de l'Etat conformément à l'option présidentielle qui appelle au renforcement de la sécurité sociale et de la solidarité entre tous les acteurs sociaux. Il importe enfin que les entreprises privées honorent les dettes qu'elles ont à l'égard de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ». (Il y en aurait pour plusieurs milliards, selon M. Abid Briki). Entretien conduit ------------------ Travaux du siège de l'UGTT Sur le plan strictement interne, on apprend que les travaux de construction du nouveau siège de l'UGTT seront bientôt achevés. Le bâtiment serait opérationnel en 2011, selon M. Abid Briki. En ce qui concerne le prochain Conseil National de l'organisation, et contrairement à certaines rumeurs, il ne discutera point l'amendement de l'article 10 du Statut général de l'UGTT, relatif à la durée des mandats des membres de cette instance.