De Mustapha ZOUBEIDI - Que dans leurs déclarations de ces derniers jours, les joueurs de l'Espérance aient exprimé leur farouche détermination de tout faire pour renverser ce que le match aller ait pu rendre logiquement irréversible. Que leur entraîneur en second n'ait pas, de son côté, exclu un miracle. Que ces convictions quasi viscérales soient perçues comme pure utopie ou promesse toujours possible à tenir, quand les premiers concernés s'apprêtent à jouer une deuxième manche d'un match déjà compromis, l'essentiel n'est plus de juger, en théorie pensante et raisonnable ce que le défi dicte aux sentiments ce qu'ils doivent exprimer. On aurait tort de les prendre à la lettre comme on aurait tort de ne pas prêter foi à ces concernés que la douleur partagée de n'avoir pas vu venir la catastrophe a dû nourrir diffusément leur conviction, que sans être la règle, l'exception peut se répéter cette fois en leur faveur. En tout cas, des déclarations contraires de leur part nous auraient étonnés sinon déçus car alors pourquoi devraient-ils jouer si le plus fol espoir ne les habiterait. Mais si aux joueurs eux-mêmes on accorde volontiers ce droit légitime de croire au miracle puisqu'ils seront seuls à tenter de l'obtenir, il est strictement interdit à ceux qui l'espèrent sans y participer. Car ceux-là devront prendre justement en compte le raisonnable et n'apprécier ou déprécier un résultat final qu'à travers l'effort fourni. A la détermination de bien faire des joueurs annoncée et à la hauteur de l'organisation à laquelle on présume les responsables sont attachés, comme on aimerait voir s'ajouter de tous ceux qui disent l'aimer, une réaction digne de la vieille Espérance. Car les états d'âme ne peuvent être les mêmes à la veille d'un tel défi. Si les uns ont le droit de s'auto-conditionner, les autres ont le devoir de relativiser. Pour les premiers, le droit de rêver réside dans leur capacité et pour les seconds c'est le devoir de conscience qui doit primer.