Le commentaire de Giani Buquicchio, président de la Commission européenne pour la Démocratie par le Droit - « Il ne faut pas que le sacrifice de Bouazizi reste vain. Il s'est sacrifié pour sa dignité et pour la dignité de la Tunisie. Il faut que la Révolution réussisse. Vous êtes l'exemple pour toute la région. Vous ne pouvez pas vous permettre un échec pour vous et pour tout le monde. Il faut que vous réussissiez ». C'est ce qu'a déclaré le président de la Commission européenne pour la Démocratie par le Droit, M. Gianni Buquicchio, lors d'une conférence de presse tenue hier à l'Ambassade de la République de Turquie, en soulignant : « Cette Révolution doit absolument réussir. Je sais que ce n'est pas facile. J'ai rencontré le président de la Commission de la réforme politique et de la transition démocratique, M.Iadh Ben Achour, il m'a fait part des difficultés qu'il a rencontrées concernant les avis partagés sur la composition de la commission. Je sais que c'est très difficile de mettre tout le monde d'accord et c'est logique. Mais en cette période cruciale, il faut trouver des compromis pour avancer et pour concrétiser la démocratie et réussir cette formidable Révolution. Mais, il faut de la stabilité qui crée la prospérité et favorise la démocratie. Sans prospérité il n'y a pas de démocratie. Pour cela, il faut que tout le monde se mette au travail. Le gouvernement provisoire est en train d'avancer pour rétablir la stabilité et la sécurité, il faut le soutenir ». Régime Concernant la mission de la commission, M. Buquicchio a expliqué que « la commission, sur demande, donne des avis juridiques sur les réformes constitutionnelles, le code électoral, les partis politiques et leur financement, la campagne électorale, l'indépendance de la justice et d'autres questions juridiques sur lesquelles on a élaboré des études. Nous avons une large expérience dans ce domaine et nous sommes prêts à la partager avec nos amis. La Tunisie en fait partie. Elle est membre de cette commission. Nous ne nous sommes pas là pour donner des leçons mais partager notre expérience. La Tunisie a d'excellents juristes qui peuvent élaborer les réformes juridiques nécessaires. Nous avons rencontré hier, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères. Nous allons aussi lors d'une prochaine visite rencontrer les représentants de la société civile. Puis nous allons commencer par former des formateurs qui seront chargés de superviser l'opération des élections. Ces dernières ont été fixées pour le 24 juillet prochain. Mais, il ne faut pas se précipiter. Il faut donner au travail le temps nécessaire. Il ne faut pas non plus aller lentement. Pour résumer, la commission est à la recherche de toutes les options pour donner des conseils qui répondent aux besoins du pays ». A titre d'exemple, quel régime pour la Tunisie, présidentiel ou parlementaire ? Le président de la Commission a répondu : « Tous les régimes peuvent être bons lorsqu'il y a des équilibres. Pour la Tunisie, je pense en toute humilité, ça sera mieux un régime parlementaire. Mais, à condition que toutes les parties soient prêtes à des compromis ». Néjib SASSI
Eclairage sur la commission Cette commission est connue sous le nom « La commission de Venise du Conseil de l'Europe ». C'est une instance de réflexion juridique indépendante. Elle a débuté en 1990 à adopter des constitutions démocratiques. Elle est composée de 57 Etats membres dont 10 non européens. Elle est partie intégrante du Conseil de l'Europe. Son secrétariat permanent est basé à Strasbourg (France). Les membres de la commission se réunissent en sessions plénières quatre fois par an à Venise en Italie.