Les agences de voyages sont devenues des acteurs incontournables pour la plupart des hôteliers. Dans le cadre de leur stratégie, et afin d'obtenir une audience plus grande, ces agences négocient en direct avec les hôteliers. Mais cette situation entraîne une certaine confusion notamment au niveau de la réservation pour les séjours d'agrément et de la tarification La pratique est devenue courante chez les hôteliers : faire appel aux agences de voyages afin de vendre leurs chambres. Dans certains cas, cela peut représenter jusqu'à 25 % des réservations. Les commissions prodiguées aux agents de voyages oscillent entre 5 et 20%. Ces agences de voyages captent le public le plus large et attirent l'attention des consommateurs par le biais de campagne de communication et grâce à la facilité du processus de réservation. Toutefois cette collaboration est souvent confuse comme nous le souligne Ahmed Bettaieb agent de voyages : « Nous constatons un maigre développement de ce créneau dû à l'insuffisance de collaboration des hôteliers dont certains n'hésitent pas à accorder directement des prix plus avantageux à des amicales, associations et aux clients individuels. Très souvent, ces hôteliers publient des tarifs promotionnels beaucoup moins chers que ceux accordés à la centrale de réservation hôtelière et aux agences de voyages. Par conséquent, le client ne fait plus confiance aux agences de voyages et s'adresse directement aux hôtels». Un autre agent de voyages de Hammamet « Ce phénomène s'accentue durant les vacances scolaires. Plusieurs hôtels font la sourde oreille aux agents de voyages et accordent les meilleurs tarifs et les meilleures conditions de paiement aux amicales et aux Algériens. Les hôtels essaient de cibler plus efficacement une clientèle spécifique. Pourquoi dépenser des efforts pour se vendre sur toutes les agences de voyages alors qu'ils peuvent s'adresser directement à une cible bien spécifique et proposer des services sur-mesure, à un prix adapté et parfois moins cher que l'agence de voyages. » Il est vrai que certains hôteliers respectent cette procédure de collaboration ajoute Ahmed Bettaieb : « ils vont même à orienter le consommateur vers les agents de voyages pour leur réservation dans leur insertion publicitaire » Hatem Ben Romdhane directeur général d'une chaîne hôtelière estime que cette collaboration doit exister et l'hôtelier doit respecter les clauses du contrat signé avec l'agent de voyages » Ceci n'empêche pas de voir les hôteliers vendre à des prix bas sous la pression notamment des tour-opérateurs qui ne cessent de faire jouer la concurrence avec d'autres destinations. Cette tendance va très clairement conduire d'un côté à la disparition à terme des agences de voyages. Dans ce contexte, faut-il revoir la relation hôtelier-agent de voyages et éviter ce diktat des tour-opérateurs. Pour une charte de déontologie entre agents de voyages et hôteliers Il y a un vide quelque part : un manque de collaboration entre certains hôteliers et agents de voyages et comme une crise latente de confiance entre les deux parties. D'où la nécessité d'élaborer une charte de déontologie entre agents de voyages et hôteliers fixant un code de conduite. La présente charte de déontologie vise donc à rappeler ces obligations, afin d'assurer l'information des intéressés et de leur permettre de disposer d'un guide pratique de bonne conduite. L'adhérent, agent de voyages ou hôtelier s'engage à tout faire pour respecter les règles de déontologie de la profession auxquelles doivent se conformer tous les acteurs du réseau. Cette charte signée par la Fédération tunisienne d'hôtellerie et celle des agences de voyages régit leurs relations bilatérales. Elle doit être acceptée, respectée, signée et appliquée par toute la profession. « C'est une sorte de partenariat entre agent de voyages et hôtelier qui doivent respecter leurs engagements. Ce code de conduite doit être fondé sur des rapports confiants et harmonieux », précise Ahmed Bettaieb. Nul doute que cette approche contribue à revaloriser les relations entre professionnels et éviter ce manque de déontologie.