Au terme de la rencontre du match aller, d'aucuns ne s'attendaient à ce que l'Espérance aille se faire balloter , oui c'est bien le mot, par un ensemble de l'Aspac de Cotonou qui n'avait rien d'un foudre de guerre en ce samedi après-midi à Radès. Ce jour là, le représentant du football béninois a encaissé cinq buts en l'espace de moins de trente minutes échappant à une véritable raclée. Le jour et la nuit Alors que s'est-il passé dimanche dernier dans un stade René Pleven aux trois quarts vide ? Un changement de décor total dans la mesure où il y avait une seule équipe sur le terrain, pas l'Espérance comme quinze jours plutôt, mais l'Aspac dont les joueurs ont monopolisé le ballon quatre vingt dix minutes durant. Au cours de la seconde mi-temps du match aller, les Béninois ne faisaient que se défendre ne quittant qu'à deux ou trois reprises leur zone. Au match retour, c'était le même scénario avec cette différence consistant à voir l'Espérance se défendre sans réagir ou presque face aux assauts de l'équipe adverse. C'était un peu le jour et la nuit. A un moment donné, les supporters espérantistes présents au stade René Pleven avaient craint le pire pour leur équipe notamment après le deuxième but. Heureusement que Ben Chérifia a sauvé deux situations qui semblaient compromises quelques secondes auparavant. La main-mise des joueurs de l'Aspac sur le cours de la rencontre nous a poussés à procéder à une comparaison entre les formations alignées au match aller et à celui du retour. Il s'agissait à deux éléments près des mêmes joueurs et là nous nous sommes posé une question : qu'est ce qui a changé en l'espace de deux semaines ? Une démobilisation inexplicable Très simple, le comportement des joueurs de l'Espérance n'était pas à la hauteur d'un double champion de Tunisie, de surcroit finaliste de la dernière ligue africaine des champions. Nous ne cherchons pas à enfoncer encore plus les joueurs dont la discipline de groupe est exemplaire faisant bloc autour de leur entraîneur mais c'est leur manière de gérer un match largement à leur portée. Le comportement d'un joueur en dehors du terrain de jeu est importante certes mais c'est son comportement sur l'aire de jeu qui est beaucoup plus important. Voilà des joueurs qui sont entourés d'une attention sans pareille à tous les niveaux (payés en temps voulu malgré la crise, vols spéciaux pour les déplacements en Afrique, hébergement dans des hôtels 5 étoiles, un cuisinier et quelquefois deux pour préparer les repas des joueurs ), ils sont appelés à le rendre sur le terrain et ce n'a pas été le cas dimanche à Cotonou. Qu'est-ce qui a fait capoter le match retour contre l'Aspac ? Le tartan, l'arbitrage, la chaleur ? Ni l'un ni l'autre comme l'a si bien signalé Nabil Maâloul. Démobilisés, les joueurs l'étaient bel et bien après le 5 à 0 du match aller. Et ils n'avaient pas le droit de l'être. L'Espérance étant un grand nom du football africain, ses joueurs ne pouvaient se permettre de se faire battre à plate coupure par une équipe de l'Aspac dont la création remonte à moins de cinq ans et dont c'est la première participation à une ligue africaine des clubs champions. Remettre les pieds sur terre Il est temps de réagir, de remettre les pieds sur terre et de redonner à l'Espérance sa véritable image de marque. D'ailleurs sitôt rentrés de Cotonou, Nabil Maâloul entouré du reste du staff technique a réuni les joueurs pour une mise au point tout en les exhortant à accorder toute l'importance voulue à la compétition africaine et notamment à la double rencontre du prochain tour, le dernier avant la phase des poules. Juste après, on s'est remis au travail, une première séance d'entraînement qui sera suivie d'une autre aujourd'hui outre la mise en route d'un programme de préparation tenant compte de l'éventuelle reprise du championnat et bien entendu de la première rencontre du prochain tour de la ligue africaine, ce sera un samedi. A ce propos, une correspondance a été adressée à la fédération pour programmer le prochain match du championnat contre le C.A.Bizertin le samedi 16 avril et permettre à l'Espérance de jouer le samedi suivant ( 23 ) contre le Diaraf du Sénégal. Rafik BEN ARFA
Nabil Maâloul «La démobilisation a porté préjudice à l'équipe» Le Temps : Une défaite que personne n'attendait face à une équipe qualifiée de modeste. Comment l'expliquez-vous ? * A la démobilisation de nos joueurs et pas à autre chose. Le 5 à 0 du match de l'aller a fait que l'Espérance a abordé la rencontre avec la qualification en poche. Un comportement que je n'ai pas manqué de dénoncer de vive voix aux joueurs. * Certains n'ont pas manqué de mettre ce faux pas sur la chaleur, l'état du terrain voire l'arbitrage ? Je ne cherche pas d'excuses à nos joueurs. La chaleur, ils y sont habitués, le tartan également, l'arbitrage aussi. Je reste plus que persuadé que nous étions en mesure de l'emporter sans coup férir. Rien qu'au vu de l'entame du match au cours de laquelle l'équipe a manqué de peu d'ouvrir le score. Dans lequel cas, rien ne serait venu nous empêcher de gagner ce match retour * Vous aviez qualifié l'Aspac de modeste équipe. Comment expliquez-vous sa prestation de dimanche dernier totalement différente de celle du match aller ? Au match aller, l'Espérance a pris d'entrée les choses en mains ouvrant le score très tôt pour le porter à cinq buts après moins de trente minutes de jeu. C'est pour vous dire que notre adversaire n'avait plus la capacité de réagir positivement. Au match retour et comme je viens de le dire la démobilisation a porté préjudice à l'équipe et c'est impardonnable. * Trouvez-vous normal d'aligner un, voire deux joueurs à court de compétition à l'instar de Abdi ? Personnellement je pense au très court terme de l'équipe partant du fait que je ne pourrai pas disposer de Banana pour les prochaines rencontres qu'elles soient nationales ou africaines, le joueur étant sur le point de participer à la CAN juniors en Afrique du Sud avec le Cameroun. D'ailleurs Abdi n'a pas été aussi mauvais que vous le pensez avant son remplacement. * Et Ben Youssef, qu'en faites-vous ? Il est blessé pour le moment, soyez certain qu'il va retrouver sa place dans l'axe de la défense. * Vous avez fait déplacer quatre jeunes joueurs sans pour autant aligner au moins un ou deux d'entre eux. Est-ce normal d'autant plus que Darragi et Traoui n'étaient pas au top ? Je ne pouvais me permettre de les titulariser d'entrée dans ce match. Je comptais le faire en cours de jeu mais l'expulsion de Traoui a tout remis en question. Vous critiquez la prestation de Darragi, savez-vous que, tout comme Traoui, il a été très sollicité ces derniers temps en Equipe nationale avec notamment non seulement la succession des rencontres mais surtout les longues attentes dans les aéroports, attentes allant de cinq à six heures. Ces joueurs et d'autres comme eux sont à plaindre.