Une délégation de trois experts chercheurs allemands est en visite en Tunisie du 26 avril au 1er mai. Ces experts ont participé activement et ont contribué au processus de transformation démocratique après la chute de la dictature de la RDA. Ils ont tenu hier après-midi une conférence de presse en présence de M. Jurgen Théres délégué régional de la fondation Hanns-Seidel qui organise avec l'observatoire de la transition démocratique en Tunisie une conférence-débat aujourd'hui, à partir de 9h30 à l'hôtel Belvédère Tunis M. Théres a commencé a commencé par souligner que « la visite de la délégation allemande est un signe de solidarité avec le peuple tunisien qui comme le peuple allemand a renversé la dictature. Et il y a des similitudes entre les deux révolutions. La délégation va ici exposer l'expérience allemande » Structures Prenant ensuite le parole, le Dr Hubertus Knabe, le directeur du Mémorial Berlin Hohonschönhausen, un des anciens centres de détention de la Stasi où furent incarcérés des milliers de dissidents politiques de la RDA, a insisté sur le fait que sa visite en Tunisie lui ce rappelé a qu'il a vécu en RDA en 1989. « Nous espérons donc que les autorités tunisiennes tirent profit de notre expérience concernant la construction démocratique après l'abolition de la dictature. Les problèmes que nous avons rencontrés sont à peu près les mêmes que rencontre la Tunisie aujourd'hui. La première tâche consiste à créer des structures démocratiques stables. La deuxième est l'identification des responsables de la dictature et la réparation pour les victimes. La justice joue un rôle central », a-t-il indiqué en ajoutant « on a remarqué en Allemagne une véritable nostalgie de la dictature, c'est pourquoi on a choisi de maintenir vivant le souvenir de la dictature. Dans les écoles on enseigne ce qui s'est passé en RDA ». Le conférencier considéré que la Tunisie en décidant de dissoudre le RCD a choisi la bonne voie, en Allemagne on n'a pas dissous le parti au pouvoir sous la dictature et c'est dommage. De son côté Mme Edda Ahrberg militante démocrate de l'ex-RDA et ancienne déléguée du Land Saxe-Anhalt, pour les documents de la Stasi, a indiqué que les membres de la délégation ont rencontré les membres des deux commissions d'investigation sur la corruption et les détournements et celle d'investigation sur les crimes et les dépassements « on a eu l'impression que le travail de ces commissions est très discret. En Allemagne les séances des commissions étaient publiques cette transparence a été appréciée par la population et cela a donné plus de crédibilité au travail des commissions » a-t-elle souligné. Enquêtes Le troisième membre de la délégation M. Christoph Schaefgen ancien chef du parquet de Berlin responsable pour les enquêtes sur les crimes de l'ancien régime de la RDA, a expliqué que « après tout changement on commence par traiter la question des victimes et des responsables des injustices. Il y a plusieurs options : il y a l'amnistie ; la constitution d'une commission de vérité et de réconciliation où celle des poursuites des auteurs des injustices. Le choix dépend du pouvoir que détiennent les forces anciennes dans les structures qui sont qui sont en train de se mettre en place. En Allemagne les dirigeants de la RDA ont été chassés et le parti au pouvoir n'avait plus de poids sur l'échiquier politique. On a aussi jugé ceux qui ont donné des ordres pour commettre des injustices et ceux qui ont exécuté ces ordres. Après 20 ans de recul, je considéré que la poursuite en justice de ceux qui ont commis des violations des Droits de l'homme est fondamentale pour la construction d'un Etat démocratique. La Tunisie est en train de mettre en place les procédures pénales pour juger les auteurs de crimes. L'Etat tunisien traverse des conditions plus compliquées que celles qu'a connu l'Allemagne après 1989. Il n'y a pas encore de police qui puisse prendre en charge les enquêtes. Les forces anciennes sont toujours en place. En plus les juges et les procureurs ont servi sous l'ancien régime. En Allemagne ont ne s'est pas appuyé sur le personnel de l'ancien régime. Après la réunification on n'a pas fait confiance au personnel de la RDA on a licencié les juges qui ont rendu des jugements injustes. Vous êtes devant une tâche très difficile. Je souhaite à ces deux commissions une réussite totale ». Reprenant la parole M. Théres a souligné que « La Tunisie est sur la bonne voie et c'est aux Tunisiens de trouver les solutions» A noter qu'un Allemagne les enquêtes menées ont duré une dizaine d'années et ont nécessité la présence de cent procureurs et cent juges.