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Entre espoir et danger
Art-Libris - Les harragas ou les brûleurs de frontières
Publié dans Le Temps le 30 - 06 - 2011

Art-Libris, la librairie espace d'art de Salambô a présenté un livre d'un type inhabituel qui sort sous forme de cahier de « textes » écrit par Saloua Ben Abda et illustré par le plasticien Wissem El Abed.
Saloua Ben Abda se préoccupe de « tisser » les liens entre les mots, les paroles et les écrits des deux rives de la Mare-Nostrum.
Elle décrit les itinéraires, les rencontres des cultures et se voudrait gardienne de l'interculturalité et du dialogue entre le Nord et le Sud de notre Méditerranée à travers les rencontres des idées, des imaginaires et des hommes.
Aujourd'hui elle rencontre un jeune plasticien et voudrait parler avec lui des harragas leurs amis, leur concitoyens !
La connivence entre les deux a été grande. Le livre : « Les harragas ou les brûleurs de frontières » raconte l'odyssée dramatique des jeunes maghrébins voulant regagner clandestinement des horizons auxquels ils n'y sont pas invités.
Les harragas sont des jeunes embarqués dans des rafiots ballotés entre l'espoir de regagner des rives où ils ne sont pas les bienvenus et le danger de ne jamais les atteindre et de se noyer dans les flots d'une mer houleuse et quelquefois en colère.
Les harragas, disent les auteurs, fuient la réalité, leur propre réalité où ils ne peuvent plus rêver d'autre chose. La misère, le chômage, l'exclusion sociale et politique, devient leur lot quotidien… alors ils prennent tous les risques pour tenter d'aller ailleurs, et l'ailleurs pourrait être la mort !
Saloua Ben Abda lit son texte… un texte sur « le radeau « La voilà une vulgaire felouque vouée à échouer sans espoir de retour. C'était cette patera qui permettrait ou non la traversée, un assemblage de bois qui décidera par sa solidité de venir jusqu'à l'autre rive ou de devenir son contenu trop tôt, coquille vide ou creuset de rêves ? L'espoir et le désespoir se rejoignent et se ressemblent, en fin de compte, comme deux gouttes d'eau… de mer.
Les textes et ses illustrations racontent les harragas sans tomber dans un sociologisme ou un historicisme exagérés… Ils empruntent alors les détours des images, des métaphores, des raccourcis graphiques ou chromatiques pour dire le monde dans sa quotidienneté rarement joyeux et très souvent tragique puisque « les rêves sont écrasés et les désirs ravalés ».
Wissem El Abed
Les illustrations de ces merveilleux textes sont réalisées par le jeune Wissem El Abed, un universitaire déjà très actif à Paris et impliqué dans des recherches plastiques poussées à mi-chemin entre les concepts et le figural.
Wissem reprend les textes mais en prenant quelquefois ses aises par rapport aux récits de Saloua Abda.
Les moyens plastiques déployés par l'artiste associent le dessin, les couleurs, la calligraphie (graphie populaire), les applats et les taches pour animer les espaces voués à l'expression plastique et situés pêle-mêle par rapport aux textes. Les textes et les « figures » disent mais ne disent pas tout (Rêves n°1). Les dessins les plus nombreux peuvent être géométriques ou se développent en graffitis irréguliers. Les contours des « figures » ne semblent pas vouloir figurer avec exactitude les êtres et les choses.
Textes et illustrations sont quelquefois dans un rapport d'autonomie sans rejeter pourtant totalement la fidélité de l'un à l'autre ou vice-versa. La suggestion de l'un par l'autre reste la règle.
Conclusion : Le livre-cahier réalisé par deux créateurs du Sud installés dans le Nord, semble avoir ressuscité à juste titre les drames des déplacements du Sud vers le Nord. Le Nord de l'abondance rechigne à vouloir concéder un peu de son bien-être pour conforter le Sud.
Sur le plan social, nos deux auteurs ont manifestement réussi leur déplacement et leur intégration. Ils ont réussi à doubler les « détroits » tous les « détroits ». Une réussite, deux réussites… trois pour combien d'échecs ?
Il est temps de reprendre nos cheminements, nos rêves pour nous « rassembler » et nous recroqueviller, quelque peu sur nous-mêmes, sans ostracisme aucun et sans autarcisme, avant de tendre nos mains enfin pleines aux autres. Nous avons les moyens et les forces pour établir de nouveaux rapports plus équilibrés avec le Nord. Nous serons alors à même d'accueillir généreusement non seulement le Nord en lui pardonnant, mais également l'Ouest, l'Est et le Sud du Sud, le Sud de nous-mêmes !
Qu'est ce qu'un Sud sans Nord.
Un livre illustré à lire et à parcourir absolument !
Houcine TLILI
*Texte de Saloua Ben Abda
Illustré par Wissem El Abed
Editions Encre d'Orient. Paris 2011


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