L'Espérance a finalement passé le cap d'Al Ahly du Caire. Pourquoi ce mot finalement ? Pour la simple raison que l'équipe de Bab Souika a abordé son match de samedi dernier avec des appréhensions dues aux nombreuses absences parmi les titulaires d'un côté et à la valeur et ambitions affichées par les représentants du football égyptien d'un autre côté. La présence de cinq à six mille supporters n'a fait qu'atténuer un tant soit peu ces appréhensions dans un premier temps mais on finira par reconnaître que leur soutien a été d'un grand apport pour toute l'équipe. Grande dépense d'énergie en première période Les «Sang et Or» ont glané trois points grâce à leur première mi-temps qu'ils ont outrageusement contrôlée avec à la clé un but ô combien précieux de la nouvelle recrue Yannick Njeng, but réussi dans le premier quart d'heure de la rencontre. A preuve le gardien Ben Chérifia n'a touché le ballon qu'à deux reprises tout le long de cette première période de jeu. Une avance quelque peu inespérée avant le coup d'envoi de la rencontre dans la mesure où le staff technique de l'équipe n'a pu récupérer Ben Mansour, facteur qui aurait permis à la défense de gagner en rigueur en sa présence dans l'axe de la défense aux côtés de Hichri. Ce forfait, du reste attendu, a entraîné des changements en défense et à l'entrejeu avec tous les risques à courir au niveau des repères, des automatismes comme de la couverture et de la relance. Des appréhensions vite envolées avec cette dépense d'énergie pendant quarante cinq minutes de jeu et la volonté d'aller de l'avant. Sans oublier que le dispositif mis en place par Nabil Maâloul, dispositif consistant à bloquer les deux latéraux d'Al Ahly ajouté au pressing constant sur le porteur du ballon ont abouti au résultat acquis à la pause. Une baisse de rythme attendue Changement de décor à la reprise avec une équipe ahlaoui dont les joueurs ont pris les choses en mains poussant les « Sang et Or » dans leur zone les soumettant à leur tour à un pressing constant. Revirement attendu dans la mesure où les joueurs de l'Espérance ne pouvaient plus continuer à évoluer sur le même rythme. Et pour cause. L'équipe de Bab Souika a déjà disputé une demi-finale de coupe le jeudi 21 juillet puis la finale le lundi 25, deux rendez-vous synonymes d'une grande dépense d'énergie aussi bien physique que mentale. Aborder un match beaucoup plus important quatre jours plus tard avec une équipe très amoindrie n'est vraiment pas une sinécure d'autant plus que l'adversaire a pour nom Al Ahly du Caire, l'équipe la plus titrée d'Afrique. Une seconde mi-temps héroïque La crainte et l'inquiétude se lisaient sur les visages du proche entourage de l'équipe. Seuls les supporters continuaient à y croire soutenant leurs favoris à gorges déployées. Mais c'était sans compter avec cette grinta manifestée par tous les joueurs sur le rectangle vert. L'engagement de Mouelhi auteur d'une sortie remarquable, celui de Hichri en dépit de fortes douleurs à la jambe gauche et la volonté de Darragi de rester sur le terrain bien que touché au pied dès la première mi-temps reflétaient cette rage de vaincre et de garder intacte cette avance d'un but. Et Ben Chérifia ? Trois arrêts décisifs en pleine période de domination ahlaouie et après le ratage du pénalty, c'est que pour ce jeune de vingt ans, le mental est déjà au top. Tous les joueurs sont à féliciter pour cette sortie dans ce match considéré comme le match de trop. C'est tant mieux pour une Espérance appelée à d'autres rudes batailles dans les toutes prochaines semaines. Une saison exceptionnelle dans des circonstances exceptionnelles, cela vaut la peine d'être vécue d'autant plus que les satisfactions sont présentes. Rafik BEN ARFA
Déclarations Nabil Maâloul : «Grâce à la polyvalence de mes joueurs» «Les craintes d'avant match de tout un chacun étaient motivées par les nombreuses absences que nous accusions pour des motifs divers (Banana, Ben Mansour, Korbi, Msakni, excusez du peu !). Mais j'avais une confiance aveugle en mon groupe constitué de joueurs polyvalents et à la valeur sensiblement égale. La force d'Al Ahly résidant dans les couloirs, j'ai bloqué ces issues avec surveillance étroite sur Ahmed Fethi, Saied Moadh et Imed Motaab. Bouazzi et Ayari se sont acquittés merveilleusement dans l'application de ce rôle tactique. En seconde période nous avons certes baissé d'un cran, accumulation de matches importants oblige, mais avons tout de même résisté à la furia et à la charge des visiteurs se ruant en vagues incessantes sur Ben Chrifia héros incontestable de la soirée et d'ailleurs je m'étonne que le staff national ne l'ait pas encore inscrit sur ses tablettes. Je dédie cette réussite totale de l'Espérance sur tous les plans à Si Hamdi et à la large famille « sang et or ». Un repos de trois jours seulement et par la suite place à la confrontation très attendue avec les Marocains qui ne sont pas un client facile à aller chercher chez lui mais nous peaufinerons d'ici là nos plans pour réussir un bon coup à Casa.» MSR
Emmanuel José : «Ah, ce jeune gardien de l'Espérance!» «Nous avions épluché le jeu de l'Espérance et savions qu'elle commençait très fort ses matches avec une entame asphyxiante et que ses balles arrêtées étaient très souvent fatales. En dépit de ça, nous avons été cueillis à froid justement sur l'une d'elles. Par la suite et notamment en seconde période avec l'incorporation de Gueddou, nous avons montré notre vrai visage et aurions pu aspirer au moins à la parité si ce n'est plus mais nous avons buté sur un jeune gardien adverse dans un très grand jour qui a tout annihilé effaçant dans des réflexes étonnants pas moins de 3 à 4 buts certains. Ne pas oublier que nous étions pénalisés par les absences de Baraket et Dominique. D'ici là le groupe se reconstituera avec le retour de Fabio et Gunaoui. Nous gardons nos chances intactes pour nous qualifier au carré d'as. » MSR
Idrissa Coulibaly menace… Il ne s'agit pas, cette fois-ci d'une rumeur. Nous avons appris de source sûre qu'une tierce personne a sollicité du Centre de la Médecine et des Sciences du Sport une copie du dossier médical délivré à Idrissa Coulibaly. Refus des responsables du Centre dans la mesure où le joueur a passé la visite médicale à la demande de l'Espérance, la seule à pouvoir s'en procurer une. L'information est parvenue à Idrissa Coulibaly qui, profitant de notre présence à la séance d'entraînement de mercredi dernier, nous a abordés pour faire la mise au point suivante : « Je tiens à rappeler que j'ai signé une licence au profit de l'Espérance avec laquelle je continue à m'entraîner. J'ai appris dernièrement qu'on a demandé une copie de mon certificat médical aux responsables du centre de la médecine. Pour une raison que tout un chacun connaît. J'ai également appris que ces derniers ont agi en professionnels et refusé de le faire. Je veux dire que je ne manquerai pas de porter plainte contre toute personne qui se procurera un certificat médical me concernant car il s'agira d'un faux. » Dont acte. R. B. A
Curiosités Un service d'ordre omniprésent mais bon enfant a filtré avec beaucoup de rigueur toutes les arrivées avec de très nombreux points de contrôle implantés déjà bien loin des portes d'entrée du stade. Curieuse apparition tout de même des classiques «fumigènes» des deux côtés ! Après une interminable hibernation qui n'a que trop duré à leur gout, les inconditionnels « sang et or» ont finalement rompu de la plus bruyante manière avec cette léthargie qui leur a été imposée en soutenant à bras le corps les leurs durant les 94' du match puis en festoyant dans l'allégresse la remise du trophée du championnat par Anouar Haddad à Hamdi Meddeb assisté par son capitaine Oussama Darragi. Cerise sur le gâteau, la coupe fraichement remportée fit se joignit à l'aigle durant le tour d'honneur empreignant à cette soirée de liesse une allégresse indescriptible. La correction des 8000 inconditionnels « sang et or » est un défi, une preuve irréfutable et un gage vis-à-vis des autorités pour que pareilles mesures restrictives n'aient plus lieu lors des futures confrontations du détenteur du doublé à la maison. Le comité de partenariat tuniso-égyptien a honoré avant le coup d'envoi du match avec remise de belles médailles, le président ahlaoui Hassen Hamdi, Aboutrika, Emmanuel José, Hamdi Meddeb, Nabil Maaloul et Oussama Darragi. La solidité des relations existant désormais entre le pionnier du réveil arabe et de son dauphin en ayant réussi leur révolution avec panache n'est pas un vain mot. Ambiance très conviviale entre les collègues égyptiens et leurs homologues autochtones dans la tribune de presse où deux travées entières leur ont été réservées. D'ailleurs ils étaient unanimes à louer l'hospitalité légendaires des tunisiens promettant au passage de bien nous accueillir au match retour. Michael Enéramo en vacances chez nous, Youssef Msakni et Mohamed Bachtobji en tenue civile pour les raisons que l'on connaît ont tenu à encourager les joueurs avec des accolades et autres embrassades très chaudes pour chacun. Khalil Chammam et Mohamed Ali Slama et les joueurs N° 4 et 13 ahlaouis ont été tirés au sort pour le contrôle antidopage avec envoi des échantillons selon le médecin de la CAF le dimanche à 9h au laboratoire d'Afrique du Sud aux fins d'analyses. Une curiosité cependant, le médecin mandaté par la CAF pour cette opération a exigé et obtenu de Mourad Lattache 40 bouteilles d'eau minérale et 40 boites d'un litre de jus juste pour les 4 joueurs à tester. Excessif non ? Dans les vestiaires et avant la récitation de la coutumière Fetiha, Hamdi Meddeb a fait le tour de tous ses protégés avec un mot d'encouragement pour chacun l'exhortant à se défoncer à fond la caisse et à tout donner pour l'octroi des trois points permettant au groupe de rester en pôle position surtout après les nouvelles de la large victoire des marocains devant les algériens. Mohamed Cheikh le responsable de l'organisation a eu la lumineuse idée de doter tous les photographes de tabourets pliants très esthétiques aux couleurs de l'Espérance. Les collègues égyptiens et les nôtres ont grandement apprécié cette louable initiative alors qu'ils passaient auparavant les 90' voire plus du match debout ou affalés par terre. Trois jours de repos sont octroyés au groupe en guise de vacances pour respirer un coup et décompresser après cet interminable marathon enduré. Nabil Maaloul et Dr Yacine Ben Ahmed en profiteront pour effectuer ensemble une Omra éclair de trois jours avec retour juste à la reprise de la préparation pour le prochain match au Maroc.