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Causerie religieuse, rouerie électorale ou farce politico-commerciale ?
Publié dans Le Temps le 05 - 08 - 2011


«Saha Chribtek» - Le cheveu sur la soupe !
Encore une fois, le mouvement d'Ennahdha parvient à attirer l'attention (et la tension) sur lui et ce, à travers une émission télévisuelle tout ce qu'il y a de plus « innocent ». Et les lumières de se braquer de nouveau sur une personnalité emblématique de ce parti politique et religieux, à savoir Cheikh Abdelfattah Mourou, l'un de ses fondateurs. Si la programmation, sur Hannibal TV, de la causerie religieuse « Saha Chribtek » (animée justement par lui) suscite aujourd'hui tant de réactions et de critiques, cela ne devrait étonner personne, surtout pas le Cheikh Mourou et son parti ni M. Larbi Nasra, propriétaire de la chaîne qui diffuse l'émission.
Pour ce dernier, les choses sont claires : « Je suis libre de programmer ce que je veux sur ma chaîne et mon contrat avec Abdelfattah Mourou s'inscrit entre autres dans la course à l'audimat ! ». C'est en substance ce que Larbi Nasra a répondu aux détracteurs de son nouveau programme religieux. Il est donc loin d'occulter ses visées lucratives. « Que m'importe, semble-t-il leur dire, si Ennahdha en tire également profit. C'est surtout le mien que j'ai recherché !». Adire la vérité, il nous est difficile de croire que le propriétaire d'Hannibal TV n'escomptait pas également de faire fructifier le bruit et la tension que la programmation de Mourou sur sa chaîne, en cette période préélectorale, risquait de provoquer. De là à flairer un arrangement politique et électoral entre Hannibal TV et Ennahdha, c'est un pas que beaucoup ont déjà franchi, donnant ainsi l'occasion à Larbi Nasra et à Mourou de se placer dans leur position favorite commune: celle de l'innocent persécuté ! Ce qui, en soi, représente un autre bon coup publicitaire pour les deux parties.
Concernant Ennahdha, et bien que Mourou s'en défende, allant même jusqu'à nier son appartenance à ce mouvement qu'il a fondé, l'émission ne peut que lui profiter de quelque côté que l'on se place pour la juger. L'atout majeur dans cette « bonne affaire » c'est bien entendu le nom de l'animateur de « saha chribtek » qui, dans l'esprit du Tunisien jeune ou adulte, n'évoque en premier que le parti de Rached Ghannouchi. La seule apparition quotidienne de Mourou sur l'écran vaudra une sacrée chance électorale pour Ennahdha, l'absent-présent dans « saha chribtek » ! D'autre part et quel que soit le contenu de son émission, Mourou ne pourra pas contredire le discours ni l'idéologie de son parti fétiche. Même le tollé que l'émission a déclenché a beaucoup servi le mouvement d'Ennahdha : il a offert à Adelfattah Mourou, dans un soi-disant débat diffusé mercredi soir sur Hannibal TV, une nouvelle tribune pour s'attaquer à la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution et régler de nouveau des comptes « purement politiques » avec cette institution qu'il a, soit dit en passant, allègrement raillée et avec des formations politiques faciles à deviner. A travers Mourou et Hannibal TV, n'est-ce pas Ennahdha qui dénigrait ouvertement ses rivaux politiques ? Comment oser prétendre après cela que Mourou est une personnalité indépendante ! En tout cas, Larbi Nasra l'a tout récemment réaffirmé sur les ondes d'une radio privée et il a également tenu, envers et contre tous, à diffuser les 30 épisodes ramadanesques de « saha chribtek ». Au nom d'une liberté, à ses yeux, inaliénable et d'un droit, selon lui toujours, incontestable, il s'obstine donc à nier l'évidence, c'est-à-dire l'impact politique et électoral de « saha chribtek ».
Gare à l'arnaque !
Mais au-delà de ces considérations, la polémique sur « saha chribtek » remet au premier plan un autre débat longtemps soulevé par le passé à propos du rôle de la presse et de la télévision dans la manipulation des foules. Le syndicat des journalistes tunisiens et la toute nouvelle instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication ont pour leur part dénoncé le risque de dérive déontologique dans certains médias locaux qui se seraient impliqués trop ouvertement dans l'information partisane. La causerie religieuse « saha chribtek » peut illustrer à notre avis un exemple de la dérive redoutée, d'abord parce qu'aucune émission religieuse n'est neutre ni ne propose sans a priori idéologique « sa » lecture de l'Islam et de ses préceptes. C'est d'autant plus suspect quand c'est une figure politique qui la présente et qui en élabore le contenu : inutile donc de jouer sur les multiples casquettes de Cheikh Mourou. L'autre soir, pendant le débat sur « saha chribtek », on ne le présentait qu'en sa qualité d'avocat. Est-ce l'avocat qui anime « saha chribtek » ? Est-ce l'avocat qui s'en prend à l'instance de Ben Achour et à certains partis politiques hostiles à Ennahdha ? A n'en pas douter, mercredi dernier, Abdelfattah Mourou prenait la défense de son émission, d'Hannibal TV, de Larbi Nasra (comme au bon vieux temps) et d'Ennahdha. Il était l'avocat de tout ce monde. Mais où est le téléspectateur dans les plaidoiries et les réquisitoires de Mourou ? Sous couvert de lui souhaiter un bon repas de Ramadan (c'est le sens premier de « saha chribtek »), on l'entraîne dans une rouerie, dans une farce politico-commerciale dont il est malheureusement le dindon. Dans la soupe qu'on lui sert, il y a un cheveu ! Gare à lui s'il l'avale !
Badreddine BEN HENDA
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