Ils sont trois leaders de partis : Mohamed Bassiri Bouebdelli, Faiçal Zemni et Jalloul Azzouna qui, ne lâchant en rien leur côté contestataire, ont décidé de créer un « Comité des partis pour le salut national ». Se revendiquant d'un manque de sérieux du gouvernement actuel voire d'une nonchalance apathique ou d'un silence complice des gens qui nous gouvernent, leurs discours politiques on ne peut plus caustiques se font aujourd'hui au vitriol. « La Haute instance supérieure pour la protection de la Révolution s'est mue en un organisme qui cautionne les comploteurs qui agissent contre la Révolution. Le gouvernement de transition ne porte plus son nom, puisque tout laisse croire que celui-ci se prépare à gouverner dans la durée. La situation est d'autant plus aberrante que les familles des martyrs vivent actuellement dans la précarité alors que leurs tortionnaires et les auteurs des crimes circulent en toute impunité dans le pays. » lit-on dans un communiqué de presse signé par les trois partis objet de cette coalition. Faiçal Zemni, le représentant du parti de la gauche moderne a signalé lors de la conférence de presse tenue au siège du Parti libéral maghrébin, à cette occasion, qu'ils ont rendu visite aux familles des martyrs et qu'ils devient presque évident, aujourd'hui qu'on ne peut parler de réconciliation sans que les tortionnaires et les auteurs des crimes du temps de la Révolution et bien avant, ne soient jugés et que les victimes aient ce qui leur revient de droit. Situation alarmante Notre interlocuteur a procédé par la suite à l'analyse de la situation, on ne peut plus avilissante, du pays, en passant par l'état actuel de la sécurité, de l'économie et de la vie sociale. Et invraisemblablement, un possible report des élections serait en vue, selon lui. C'est dire aussi remuer le couteau dans la plaie. « Il est possible que Kamel Jendoubi reporte encore une fois les élections, puisqu'il a annoncé il y a peu, que le calendrier serré des préparatifs l'a contraint à reporter la date du 24 juillet. Et si on le prend au mot, Jendoubi ne pourra pas maintenir la date du 23 octobre puisque 12 jours supplémentaires ont été rajoutés à l'échéance des inscriptions. » avance-t-il. Les autres intervenants ont repris presque les mêmes idées montrant, un tant soit peu, que l'on est au bord du gouffre et qu'une solution immédiate nous évitera bien le gâchis. Jalloul Azzouna le représentant du Parti populaire pour la liberté et le progrès a rajouté que les anciens Rcédistes reviennent en force sur l'échiquier politique alors qu'au lendemain du 14 janvier ils se faisaient petits. « Ces derniers, toujours selon lui, font l'objet de beaucoup de tapage médiatique pour faire écouter leurs voix en se montrant sceptique quant au rôle de l'Assemblée constituante. La Contre-révolution devient plus qu'évidente et l'argent politique qui dégage l'odeur du complot se fait sentir de plus en plus. » Jalloul Azzouna qui s'est attardé sur la question des Tribus (Arouchia) a montré que les émeutes provoquées à Jbeniana et bien avant à Metaloui, Sidi Bouzid, Ben Guerdane, Gafsa , etc. sont créées par les milices de l'ancien parti au pouvoir et fomentées par ses têtes pensantes celles qui ne veulent pas lâcher prise. « Pis encore le ministère de l'intérieur l'avoue mais n'a pas fait le suivi de l'affaire pour arrêter les auteurs des troubles. » dit –il en signalant que le gouvernement Essebssi, le troisième après la Révolution, a brimé et maté les esprits des citoyens qui ont voulu exprimer leur mécontentement face à sa mauvaise gouvernance. « Les bombes lacrymogènes, les arrestations abusives et les agressions répressives étaient au rendez-vous de la Kasbah 3. Le gouvernement a montré qu'il ne peut envisager une réforme réelle des rouages de l'Etat. » L'avenir du comité Devant un tel constat « le comité des partis pour le salut national » est né. Le but étant de demander la dissolution de ce gouvernement qui n'a pas honoré ses engagements et de le remplacer par un gouvernement du salut national. La question reste à savoir quelle suite aura cette action ? Quelles formes et quels contenus lui donner ? Jusque-là cette union qui fait la force du « Comité des partis du salut national » nous promet de veiller sur la Révolution et de suivre au pas les conspirateurs potentiels. Pourvu que l'acte suive et que l'on ne reste pasau niveau des discours politiques politiciens.