Des partis politiques pullulent en Tunisie. Ils sont de l'ordre de 105. Certains sont là pour le décor. Aucune idéologie, aucun programme sérieux, aucun projet de société original. Par contre, il existe réellement des partis qui ont l'ambition d'accéder au pouvoir et de l'exercer selon leur vision en se rapprochant de la population et en faisant connaître leurs programmes aux citoyens. C'est dans ce cadre que s'inscrit le workshop organisé à la place de l'Avenue Habib Bourguiba par les sections de cinq partis : Ettakatol, Ettajdid, PDP, Afek Tounes et Al Wifak El Jamhouri. Il est vrai que l'Internet, les radios, la presse écrite et le réseau social ont largement contribué à faire connaître les partis. Mais cet effort est insuffisant. C'est pour quoi ces partis ont investis la rue pour diffuser leurs idées. "Sortir la politique des bureaux et des salles et la faire descendre dans la rue » C'est notre objectif essentiel avoue Taieb Felfel du parti Ettakatol . Il convient d'explorer des moyens simples, moins coûteux tels que le “bouche à oreille”, les réunions de rue, des prospectus, des dépliants, des affiches. C'est le marketing politique c'est-à-dire serait pour certains « l'art » de promouvoir un projet et une cause politique sur le modèle des techniques de marketing commercial. Moncef Daghfous du PDP ajoute « il y a une image de marque à construire auprès du public. Une fois l'image construite, celui-ci sera à même de devenir le produit phare d'un parti et le représenter. Ainsi, le politicien n'est plus l'incarnation de ses idées et de ses projets de vie, il doit représenter les idées de la majorité de la population » Cette manière de toucher le public a eu hier un écho favorable auprès de la population. Ils étaient nombreux à prendre part à ce workshop où chaque parti a aménagé un stand bien décoré et arborant ses couleurs. L'ambiance était amicale et festive. Tous les militants essayaient à leur manière de présenter et de défendre les valeurs de leurs partis. « C'est une bonne initiative cat on est en contact direct avec les citoyens. On essaie par nos moyens de les convaincre, de leur expliquer notre stratégie. Ils nous écoutent, ils nous posent des questions. Ils sont attentifs. Certains adhèrent vite. D'autres sont indécis car ils sont sollicités par d'autres partis » nous explique Hamadi Zine d'Afek Tounés. Jalel, un jeune cadre a été impressionné par cette action « j'étais de passage devant la jarre lorsque j'ai vu ce rassemblement. J'ai visité les différents stands « C'est pas mal comme idée car Il y a aujourd'hui une crise de confiance des citoyens en la capacité des institutions et des hommes d'incarner leurs préoccupations. La politique meurt si elle n'est pas porteuse d'espérances, de rêves et d'utopies. On constate un certain désintérêt des citoyens vis à visde " la chose publique ", ce qu'attestent les derniers taux d'inscription aux listes électorales. Je pense que ce workshop permet d'engager une réflexion permanente entre les partis et les citoyens tout en les sensibilisant sur l'importance et la qualité du discours politique » Hafedh Lousseif et Radhia Khayati d'Al Wifak El Jamhouri estiment que la rue peut être un espace démocratique ou mieux encore, être une école de la démocratie. « Nous devrons disent –ils sortir des salons et se rapprocher du peuple si nous voulons impliquer plus la population dans la vie politique » Nejmeddine Kasdaghli d'Attajdid avoue que la rue c'est le meilleur endroit de la démocratie « C'est un un lieu de débat entre les citoyens. Cette opération a permis aux citoyens d'accéder à de nombreuses informations et de se faire une opinion sur une question politique. » Kamel BOUAOUINA