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Taoufik Bouderbala devant la Haute instance
Violations et dépassements
Publié dans Le Temps le 26 - 08 - 2011

«Où étaient les agents de la BAT avant le 14 janvier? Et qu'est-ce qu'ils faisaient ?»
La mission confiée à Taoufik Bouderbala est loin d'être une sinécure. Tout le monde a à l'œil la Commission nationale d'investigation sur les dépassements et les violations et son président. Et tout le monde ou presque, ne recule devant rien pour remettre en cause une commission et à mettre dans le collimateur son président … Les membres de la Haute instance ayant invité Taoufik Bouderbala ne se sont pas fait prier pour le bombarder de questions, lui demandant des explications quant aux dossiers des snipers, au droit des blessés et des martyrs de la Révolution à être reconnus en tant que tels…
Bouderbala de son côté n'a pas lésiné pour exposer les faits tels qu'ils sont, quitte à ébranler par ses propos certains responsables imperturbables, qui continuent, bon gré bon mal, à prendre pour dupe le peuple tunisien. « Le ministre de l'intérieur refuse de donner la liste des unités sécuritaires en service du 14 janvier au 20 janvier.
On lui a envoyé une lettre depuis le mois de mai pour avoir l'organigramme des agents de l'ordre pendant cette période et on n'a pas reçu de réponse. » fait-il remarquer. Restée lettre morte dans les étagères du ministère de l'intérieur, cette demande a été, selon Bouderbala renouvelée, en vain. Notre interlocuteur a également évoqué la version des faits telle qu'elle a été « racontée » par l'officier de la BAT Tarhouni, « On doit s'assurer de la véracité de cette version. Il est une question que je me pose. Mais où étaient les agents de la BAT avant le 14 janvier, qu'est-ce qu'ils faisaient ? Qu'est-ce qui s'est passé entre Mohamed Ghariani et Ali Sériati le 13 janvier ?...» Plusieurs questions restent jusque-là en suspens. Taoufik Bouderbala en est conscient puisqu'il l'avoue mais se dit confiant pour pouvoir trouver le maillon introuvable de la chaîne.
Il compte pour ce faire sur les résultats des investigations qu'ils font entre les propos des uns et des autres. « On ira aux trousses de ceux qui ont tiré sur les manifestants mais aussi sur ceux qui avaient l'intention de le faire. Notre enquête va incriminer les institutions qui ont donné les ordres. » dit-il. Dans la foulée on apprend que la Commission nationale d'investigation sur les dépassements et les violations (CIDV) a enquêté avec les 18 hauts responsables du régime déchu, détenus actuellement à la caserne de l'Aouina dont Abdelwahab Abdallah, Abdellaziz Ben Dhia, Abdallah Kallal et des officiers des unités sécuritaires.
La CIDV fait du terrain
« Depuis le mois de mars, suite à la signature du décret-loi portant sur la réglementation des prérogatives de la CIDV, et jusqu‘au mois de juillet nous avons effectué 56 visites de terrain, nous avons examiné tous les dossiers médicaux au nombre de 687 pour avoir de plus amples informations sur les blessés et els martyrs. Pour les retrouver nous avons contacté tous les procureurs de la République et tous les gouverneurs et délégués régionaux. Nous avons été sur place pour présenter nos condoléances aux familles des martyrs, alors que le premier ministre ne l'a pas fait. Il nous met mal à l'aise en ces sens.» avance Bouderbala qui a montré que jusqu'au 22 août sa commission a planché sur 2054 dossiers et a enregistré 239 morts, 1433 blessés, et que la CIDV n'épargnera pas les dossiers des 39 agents de l'ordre qui auraient retrouvé la mort ou ceux blessés (40) après avoir été violentés par des groupuscules armés de bâtons et d'armes blanches pendant la Révolution. Il a précisé que le nombre des décédés avoisineraient les 300 personnes parmi les martyrs si l'on compte ceux morts en prison. « Depuis deux semaines nous avons commencé à faire des visites dans les prisons pour voir ce qu'il en est de la question des dépassements dans ces lieux. A commencer par la prison Borj Erroumi et Nadhour en attendant de se déplacer dans d'autres lieux d'incarcération à Sousse, Kairouan, Mahdia et au sud du pays. » souligne notre interlocuteur.
« Celui qui a vu un sniper qu'il me le montre »
La question des snipers a continué à provoquer un tollé au sein de la Haute instance, puisque plusieurs intervenants ont évoqué la question avec plus ou moins d'empressement. L'avocate Lamia Ferhani, membre de la Haute instance a même considéré que le premier ministre se gausse du peuple tunisien et qu'il froisse la sensibilité des familles des martyrs et des blessés, en déclarant « que les snipers n'existent pas et que celui qui a vu un qu'il le lui ramène »
Taoufik Bouderbala a décliné ce sujet en rappelant le contenu d'un communiqué de presse rendu public par la commission qu'il préside, en date du vendredi 15 juillet là où il explique que la question ne revient pas à savoir si les snipers existent ou pas mais plutôt à prouver que l'intention de tuer y est, puisque les tirs ont ciblé la tête le cœur et la colonne vertébrale des personnes visées. Selon lui un « sniper est une personne ayant subi un entrainement en vue de tuer en fixant sa victime à l'aide d'une arme de précision laser. Les responsables sécuritaires ont nié avoir fait appel à ce genre d'agents, mais la commission est parvenue à conclure que beaucoup de victimes ont retrouvé la mort après avoir reçu une balle dans l'un des endroits cités.
Des témoins oculaires sollicités par nos investigations ont déclaré avoir vu un rayon laser quelques secondes avant même que la personne qui les accompagne ne soit tuée. La commission a appris, également que des agents des différentes unités de la sécurité nationale ont reçu des entrainements intensifs dans le domaine des tueries à distance. »
D'autres questions ont été à l'ordre du jour des travaux de la Haute instance dont on cite l'apathie de la magistrature. Bouderbala considère que le problème n'émane pas des magistrats dont le travail prend beaucoup de temps pour être fait dans les règles de l'art mais du laxisme des autorités lesquelles tardent à prendre des mesures conservatoires concernant des personnes dont les noms figurent dans des listes de corrompus et d'anciens tortionnaires.


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