C'est essentiellement par sa force de caractère que l'Espérance a ramené une victoire qu'on savait possible mais non garantie. Piégée elle-même par son but dès la quatrième minute, elle a su résister à l'instinct naturel de conserver cet avantage jusqu'à la pause, en ne changeant rien à ses positionnements conçus pour empêcher l'adversaire de trop s'approcher de ses buts. Mais, c'est en seconde que, visiblement l'Espérance a consenti de supporter toute la charge en reculant d'un cran. Ce qui a donné l'impression que Al Hilal a réussi à reprendre le jeu à son compte. C'est sur ce plan que le match de ce dimanche a ressemblé à celui du Caire contre Al Ahly. Il est vrai que l'Espérance, en cette Ligue des champions, a presque chaque fois présenté un visage en première mi-temps différent du premier. Si à Casablanca contre le Widad ce fut la conséquence d'une baisse de régime due aux efforts trop généreux de la première moitié du match et qu'au Caire c'est la valeur de l'adversaire qui a su se retrouver, à Oum Dorman il nous a semblé qu'il était presque voulu tant l'avantage d'un but ne représentait pas seulement trois points au classement mais une véritable option pour aller en finale. Ce but était donc trop précieux pour ne pas inciter les « sang et or » à adopter une autre manière de jouer, celle de procéder par contre-attaque. Ce qui explique sans doute l'entrée de Derbali pour permettre à Afful d'avancer. Il y avait des risques à prendre. Maâloul a su les accepter, même au prix d'un coup de chance sur ce tir soudanais sur le montant des buts de Ben Cherifia aux ultimes minutes de la partie. La mission du match aller a, en fin de compte, été accomplie. Il reste à préparer celle du retour à Tunis. On sait d'ores et déjà que sans être l'égal du Widad et d'Al Ahly, Al Hilal est susceptible de se retrouver quand il n' a plus de chance que dans une victoire à Tunis. A défaut de la multitude de supporters qui l'a soutenu chez lui, il sait que l'Espérance sera privée des siens elle aussi. Sur le plan technique, il sera peut-être important de penser à l'aile gauche soudanaise par laquelle sont venus tous les dangers. Enfin, si pour ce match aller, le calme et le sang froid en plus de caractère ont permis d'obtenir le succès, dans quinze jours ce sera au tour de l'autosuffisance à éliminer de la tête des joueurs de l'Espérance. Une autre approche à concevoir, une autre face du métier. M.ZOUBEIDI
Hamdi Meddeb : « La route du sacre est encore longue » Le président de l'Espérance ne cachait pas sa satisfaction après la victoire devant Al Hilal d'Oum Dorman. Légitime diriez- vous mais également sa préoccupation à peins voilée quant au court terme de l'équipe persuadé que les matches à venir sont aussi importants et que cette dernière n'a pas le droit de laisser passer ce pari engagé en ligue africaine des clubs champions. Nous l'avons sollicité plusieurs heures après le match pour nous donner son avis sur la prestation des « Sang et Or » devant les Hilaliens d'Oum Dorman. « Je suis non seulement satisfait mais rassuré, nous a-t-il confié sur le chemin du retour. Il n'est pas facile d'aller gagner à Oum Dorman dans des conditions pareilles à celles qui ont prévalu. Et là, je fais allusion à la forte chaleur et au soutien inconditionnel du public pour son équipe. Rassuré dans la mesure où l'équipe progresse au fil des matches. A preuve. Elle a toujours commencé par ouvrir le score à chacun de ses déplacements, à Alger, à Casablanca et au Caire. Elle a fait de même devant Al Hilal mais sans se faire rejoindre au score cette fois-ci, ce qui est très important quand l'équipe évolue lors de ses bases. Maintenant, le plus difficile reste à faire. Il faut d'abord éviter autant que possible le piège du match retour et faire en sorte d'oublier le résultat de l'aller. Une fois la qualification réalisée pour la finale, c'est une autre paire de manches qu'il nous faudra préparer avec toute la minutie requise. Pour le moment, gardons les pieds sur terre. » Recueillis par R.B.A
L'arbitre algérien Himoudi agressé par le président d'Al Hilal La désignation de l'arbitre Himoudi a déjà fait des vagues dans le camp d'Al Hilal juste après sa désignation pour diriger la demi-finale aller d' Oum Dorman. Pour la simple raison que la Tunisie et l'Algérie sont deux pays voisins, facteur qui ne manquera pas d'influencer sur sa prestation, n'a-t-on pas fini d'insidter. La réaction ne s'est pas faite attendre. Elle est venue du président d'Al Hilal qui a agressé délibérément Himoudi au moment où il se dirigeait vers les vestiaires pendant la pause lui reprochant par la même occasion et à voix haute son parti pris, à tort du reste pour l'Espérance. Les applaudissements des supporters d'Al Hilal envers les joueurs « sang et or » au coup de sifflet final sont venus infirmer son comportement. C'est ce qui explique le retard accusé dans la reprise de la rencontre. Car il a fallu tout le savoir faire du commissaire du match pour convaincre le même Himoudi à reprendre le sifflet, l'arbitre algérien refusant de refouler la pelouse par peur pour son intégrité physique. Le président de l'équipe soudanaise a déjà fait savoir qu'il quitte son poste de premier responsable conscient que son geste va coûter cher à l'équipe et une manière d'atténuer un tant soit peu les sanctions qui vont tomber. L'entraîneur Michou sur le départ ? Les réactions de mécontentement n'ont pas manqué, côté public, après la défaite d'Al Hilal de dimanche dernier. Lequel public a demandé et le départ de l'entraîneur et même celui du président du club qui a parié sur Michou pour aller…gagner la ligue africaine. Aussi devons-nous nous attendre à d'importants changements dans le staff administratif comme dans celui technique de l'équipe soudanaise. R. B. A
Nabil Maâloul : « Toute l'équipe a été exemplaire » .« Personne ne doit se croire ou faire croire qu'il est au-dessus de l'Espérance » Nabil est un entraîneur comblé, personne ne nous contredira. En son for intérieur, l'entraîneur de l'Espérance est persuadé qu'il est en train de gagner son pari ou plutôt un défi, celui d'aller au bout des objectifs qu'il s'est fixés avec le président du club: un titre en Tunisie mais également et surtout la ligue africaine des clubs champions. Un rêve qui est sur le point de se réaliser après la réalisation du doublé dans la compétition nationale et le parcours de l'équipe en ligue africaine avec une finale qui pointe à l'horizon. Pour le moment, Nabil Maâloul refuse d'en dire davantage se limitant à penser à la demi-finale retour contre Al Hilal dans quinze jours à Tunis. *Le Temps : Tout compte fait, nous avons l'impression que l'Espérance a adopté face à Al Hilal un dispositif identique à celui adopté quinze jours plus tôt devant les Ahlaouis du Caire ? * Maâloul : A vrai dire pas tout à fait. D'accord au Caire, l'Espérance a aligné trois pivots qui ont joué sur la même ligne, dimanche à Khartoum, Souissi a évolué légèrement avancé dans la mesure où il a surtout été question du placement des joueurs et du rôle dévolu à chacun en fonction des spécificités des joueurs adverses à surveiller. Je pense que ce dispositif a réussi. * Parier sur Souissi qui manquait de compétition au haut niveau constituait-il un choix mûrement réfléchi ? Absolument. Souissi est pétri de qualités, c'est un joueur sérieux qui s'investit totalement dans les entraînements et qui veut réussir. Il a répondu à la confiance placée en lui, j'estime qu'il a réalisé une prestation exemplaire. * Le score de 1 à 0 ne reflète en aucune manière la physionomie d'une rencontre au cours de laquelle l'Espérance a créé pas moins de cinq opportunités de marquer aussi nettes les unes que les autres ? Ne soyons pas gourmands. L'Espérance a réalisé un grand match, elle a gagné et en déplacement, c'est là à mon avis l'essentiel. Je n'ai pas le droit de tenir un autre langage à des joueurs qui ont été sans reproche aucun. * Même pour Yannick Njang qui a loupé pas moins de trois opportunités de marquer ? Je n'ai rien à reprocher à Yannick lequel a réalisé un très bon match. Il ne suffit pas seulement de marquer dans un match, tout joueur est appelé à apporter sa contribution pour la victoire finale. Yannick a fait un match tactique exemplaire rien que par son positionnement sur les balles arrêtées sans oublier qu'il a été à l'origine du seul but du match marqué par Msakni, un but qui libéré et mis en confiance toute l'équipe. * Dans moins de quinze jours, la demi-finale retour à Tunis. Est-ce à dire que la finale pointe à l'horizon ? Il s'agit d'un faux calcul. Une qualification pour la finale se joue sur deux matches. L'Espérance a remporté la première manche, il lui reste à confirmer ce résultat. Je continue à penser que le match retour sera plus difficile à négocier pour deux raisons : Al Hilal évoluera à quitte ou double d'un côté, l'Espérance a souvent mieux réussi ses prestations en déplacement qu'à Tunis d'un autre côté. Maintenant, il ne faut surtout pas concéder de but, toujours est-il que je reste confiant pour la suite de la compétition. * Pour terminer, y a-t-il un problème Oussama Darragi à l'Espérance ? Qu'est-ce qui vous fait dire cela ? Je n'ai jamais eu le moindre désaccord avec les joueurs, nous sommes tous au service de ce grand club. Personne ne doit se croire ou faire croire qu'il est au-dessus de l'Espérance quel que soit le rôle qu'il remplit. J'espère avoir été clair. * Comment expliquer-vous alors qu'il n'était pas parmi ses co-équipiers lors de la séance d'échauffement d'avant match ? Oussama souffrait de douleurs au tendon, il est resté aux vestiaires pour être pris en charge par un de nos kinés. Vous avez bien remarqué qu'il était parmi ses camarades lors de l'échauffement en seconde mi-temps. Je vais vous faire un scoop : Darragi sera aligné d'entrée lors du match retour. Interview recueillie Par Rafik BEN ARFA