L'aventure de l'Espérance à Casa qui accaparait les esprits et la relâche naturelle que l'Aïd aidait à s'instaurer n'ont pas permis aux observateurs d'insister sur la particularité de la première journée du championnat. Pourtant, elle en valait la peine. Pour trois raisons : la forme affichée par presque tous les clubs, la correction relative des débats avec l'absence de toute violence et l'extraordinaire pléthore de buts enregistrés. Il est désormais, plus difficile qu'avant de prendre en compte aveuglement la hiérarchie supposée et encore moins l'importance du terrain. Entre vendredi et samedi on a eu d'ailleurs droit à toutes les couleurs : de la logique théorique comme à Sousse, où l'Etoile a confirmé la supériorité présumée, au contre coup qui a surpris dans son propre fief le CSSfaxien, en passant par une renaissance éclatante de la JSK et au coude à coude des deux représentants du sud-est. Sept rencontres menées allègrement au rythme d'une moyenne étonnante supérieure à trois buts. Cela donne à rêver si la sagesse ne nous incite à réserver notre optimisme afin de ne pas être déçus demain. La soif qu'avaient les clubs de jouer expliquera-t-elle, à elle seule cette euphorie inhabituelle en début de saison ? D'autres raisons semblent avoir concouru dans cette réussite d'entrée. La jeunesse sur laquelle a misé Mourad Okbi par exemple, ou l'ambition du CSHammam-Lif à relever le défi du manque des moyens. Même ceux qui étrenné la saison par un échec ont démontré à des degrés divers, que leur déconvenue n'est pas le fruit d'une faiblesse avérée. A l'ESBéni Khaled, il a manqué l'expérience et l'ESHammam-Sousse avait affaire à un voisin qui ne pouvait se permettre d'être distrait. Peut-être l'O.Béja a trop donné de soucis. Plus par son effondrement soudain que par un manque de valeur. Il était visible que la préparation à Béja n'a pas eu le même rythme à Kairouan ou à Gabès. Sur ce plan de la préparation, le CABizertin a peut être donné la meilleure preuve que durant ces derniers mois, on n'a pas lésiné sur l'entraînement. Ils sont actuellement cinq au sommet du classement, en attendant le huitième match. Mais que de chemins il reste à faire pour que le tri s'effectue et qu'on puisse vérifier, ceux qui ont impressionné dès la première journée peuvent tenir durant des mois. Pour vérifier aussi si des clubs comme le Stade Tunisien ou le CSSfaxien vont enfin rompre avec leur manie de cheminer avec des saccades comme par le passé. Le premier a souffert vendredi pour venir à bout de l'USMonastir et le CSS a réussi, comme souvent l'année dernière à se faire piéger chez lui. L'ASMarsa a su revenir devant Béni Khalled. Cela va sûrement lui servir à … l'avenir. Si l'ESZarzis et l'ASGabès ont fait preuve de beaucoup d'application le statut de derby que leur confrontation était obligée d'assumer nous fait hésiter à les juger avec plus de clairvoyance, sachant qu'à cette occasion l'amour propre défausse les données. Reste le Club Africain qui continue à ne pas se dévoiler complètement. Il déroute parfois en évoluant au-dessus de sa moyenne pour donner après, l'impression de lever le pied et toujours en défaut de réussite offensive en dépit de quelques joueurs de renom.