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« Pour une réelle séparation des pouvoirs exécutif, parlementaire et judiciaire » Trois questions à Jaber Khona, universitaire résidant à l'étranger et expert en affaires juridiques
Notre invité, aujourd'hui, est Jaber Khona, universitaire, résident à l'étranger et expert dans les affaires juridiques. Il nous parle des objectifs de la Révolution, des élections de la Constituante et de la nouvelle constitution. Le Temps : Comment jugez-vous la situation dans le pays après la Révolution ? Jaber Khona : La Révolution du 14 janvier 2011 est une révolution populaire unique dans son genre. Elle ne ressemble à aucune autre révolution. Dans toute révolution ou changement il y a un chef ou un guide : Ben Ali, en 1987, ou un militaire Kaddafi, en 1969 qui, après, fort de sa légitimité fera ce qu'il voudra. Dans ce cas, c'est « le chef qui veut » et instaure, de ce fait, un régime présidentiel et monarchique. C'est ce qui s'est passé en Tunisie et en Libye avant. Mais, la Révolution du 14 janvier est une révolution populaire sans guide et sans chef. Le peuple tunisien, a participé à cette révolution spontanément sans directives de personnes. Les jeunes se sont révoltés dans toutes les régions du pays. Ceux qui ne sont pas descendus dans les rues, comme les autres, ont appelé à la chute du régime : « Ben Ali dégage ». C'est le peuple qui le veut. Ce peuple veut l'instauration des libertés et de la démocratie. Ses objectifs sont-ils atteints ? Les élections du 23 octobre de l'Assemblée constituante ont été les premières élections libres, démocratiques et transparentes depuis l'indépendance en Tunisie. C'est un des objectifs de la Révolution qui a été atteint. Aujourd'hui, cette Constituante élue doit concrétiser dans la réalité les autres objectifs de la Révolution. Lesquels ? Cette Constituante doit élaborer une nouvelle Constitution qui instaure et c'est primordial un régime parlementaire. Elle doit aussi sauvegarder les libertés individuelles et le respect des droits de l'Homme et de même instaurer une réelle séparation des pouvoirs exécutif, parlementaire et judiciaire. Propos recueillis par Néjib SASSI