Faute de cadre légal, les sondages sont mis en doute- On apprête à George Gallup, père fondateur des sondages d'opinion dans le monde son mot devenu assez célèbre. « Une armée entière de critiques ne saurait arrêter les sondages ». Cette armée des critiques dont Gallup en a parlé depuis 1949, ne cesse de s'accroître dans une logique de contestation des résultats des sondages d'opinion. Partout à travers le monde, et dès leurs naissances, les sondages d'opinions étaient largement contestés à travers le monde. La Tunisie ne déroge pas à la règle. Au lendemain des résultats des élections historiques du 23 octobre, les sondages d'opinion ont laissé un constat amer pour quelques partis politiques qui se croyaient favoris aux élections selon la quasi-totalité des résultats des sondages. Dès lors, on ne cesse de douter de l'utilité de ces sondages. On affirme même, auprès de certains politiciens, que les sondages d'opinions ne reflètent pas les tendances ainsi que les choix politiques durant la période post-électorale des tunisiens. On remet en cause ainsi les techniques et les méthodes (qualifiées comme traditionnelles), que la majorité des instituts spécialisés s'en servent pour établir leurs enquêtes. Face à ces critiques, la réponse de la profession a été un peu trop timide. On a préféré même garder silence. Mais, certains spécialistes en la matière, ne cessent d'évoquer que les résultats ne sont pas erronés et que les techniques des sondages sont pratiqués à l'échelle mondiale. On rappelle aussi, que les sondages d'opinion sont essentiellement des chiffres dont les commentaires et les analyses sont dans le but de se rapprocher de plus en plus de la réalité de l'opinion publique. On avance surtout que la polémique a été crée rien que la culture statistique n'est pas suffisamment diffusée en Tunisie, tant que le rapport du Tunisien avec le chiffre est encore empreint de doute suite à des années de dictature. D'autres spécialistes en sondages politiques pensent autrement. Hichem Guerfelli, directeur de la société de sondages d'opinion 3C, estime que « les sondages effectués durant les derniers mois ont à la limite été tous médiocres ». En effet, cartonnés autrefois, sur les mesures d'audiences et les études marketing, les cabinets d'études ainsi que les instituts des sondages ne sont pas si prêts pour procéder à des sondages d'opinions. Des sondages susceptibles de frôler la manipulation de l'opinion publique. Est-ce la cas ?
Des scénarios électoraux ?
Emmanuel Rivière en qualité de spécialiste international et surtout directeur du département stratégies d'opinion chez TNS SOFRES (leader français en études marketing et d'opinion), en a fait le constat, lors d'une rencontre avec les entreprises spécialisées dans les sondages d'opinion, sous l'initiative de l'Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (Atuge). Pour cet expert international, il est normal que les résultats des sondages ne soient pas parfaitement compatibles avec les résultats réels des élections. Il explique ainsi que « mesurer correctement un scénario électoral, n'est pas rien déjà, mais ce n'est pas de l'opinion. Le vote c'est un comportement et dans une démocratie, tout le monde sait qu'il va y avoir des élections avec un choix défini de candidats et donc certaines possibilités de comportements. On peut aller voter, comme on peut ne pas le faire, on peut aller voter, mais on donne un vote blanc ou nul, ou choisir un candidat, parmi une short liste ». Ainsi, Emmanuel Rivière et tant d'autres, « sondagistes » pensent que leur métier va être encore contesté, mais ils supposent que les perdants doivent se redresser pour travailler davantage et non dénigrer leur environnement. Pour eux, n'est pas encore un art de vivre beaucoup de contestations. Une chose est sûre, alors. Le pays se trouve face à un calendrier des échéances électorales importantes, qui vont certainement connaître une période d'effervescence politique. Les sondages d'opinions vont certainement jouer un rôle important. Côté profession on évoque ainsi la mise en place d'un cadre législatif ou un code d'éthique qui assure la bonne conduite des sondages d'opinion et qui boucle ce vide juridique afin de mieux organiser le marche. Pour eux, ce n'est pas encore un art de vivre beaucoup des contestations.