Jeudi, 10h00 du matin, le souk des poupées de sucre à Nabeul était pratiquement archicomble, lors de notre passage. On se bouscule pour se frayer un passage entre les commerces des épices, des fruits secs et des vendeurs de poupées .Des dizaines d'étalages exposent une série de sucreries et surtout des poupées et des chevaux en sucre, aux couleurs vives, qui essayent de retrouver leur gloire d'antan face à la concurrence des poupées en plastique. Depuis un mois, plusieurs nabeuliens optent pour ce créneau à l'occasion du ras El Am. C'est une tradition purement nabeulienne Ici, les usines et les commerçants qui produisent différentes sortes de confiserie . Ils confectionnent des poupées adorés par les enfants. Le cheval est offert aux garçons et la poupée aux filles. Une symbolique bien claire. Ras El Am est un moment propice pour perpétuer les traditions culinaires propres à ce jour et qui sont respectueusement observées. L'événement ne laisse personne indifférent. Les senteurs multiples sollicitent LES sens. Ici, c'est l'étal d'un petit marchand qui a méticuleusement installé ses cacahouètes et ses amandes. Là,les bonbons attendent preneurs ! Plus loin C'est la boutique des poupées. Il y a du choix, des couleurs ! Se décider pour un, demande du temps et de la réflexion!Comme chaque année à la veille du mois du ras, la majorité des produits proposés notamment les fruits secs doublent de prix mais nous sommes obligés de nous approvisionner », affirmera un père de famille, visiblement pas étonné par cette «subite» hausse des prix. Affairée à choisir quelques fruits, une sexagénaire qualifiera les prix exercés d'«excessifs ». «C'est trop cher ! Je n'achèterai que les poupées espérant de trouver chez un grossiste des fruits secs à prix abordables. Toujours «inaccessibles», les fruits continuent à afficher des prix trop élevés. Ras El Am consiste souvent l'opportunité pour beaucoup de commerçants pour se remplir plein les poches. Les consommateurs déplorent cet état de fait, précisant que le marché est devenu un lieu où les revenus des citoyens fondent comme neige au soleil.« Je n'arrive même pas à garantir les besoins nécessaires de ma famille sans emprunter de l'argent pour joindre les deux bouts », affirme un citoyen. Malgré cette hausse illicite des prix, les nabeuliens préparent à l'occasion de cette fête le couscous quiinaugure l'année nouvelle. « Ce couscous nous explique Mme Zohra Ben Brahem est préparé avec de la viande séchée au « quadid » de l'Aïd et les andouillettes sèches et épicées (ousbène chayeh). Cette viande séchée au quadid est faite avec l'épaule droite du mouton sacrifié le jour de l'Aïd El Kébir. Cette épaule séchée, poivrée et enduite de plusieurs autres épices, est mise à sécher en vue de cette prochaine préparation. Ce couscous sucré est présenté dans un « methred ». Les enfants, ajoute Mme Zohra, reçoivent un methred de fruits secs, de dattes, d'œufs durs, de bonbons, d'amandes, de morceaux de sucre et garni au centre par une statuette de sucre moulée et colorée représentant des animaux (coq, gazelle, lion), ou des personnages (poupée, cavalier). Ces traditions culinaires restent encore « vivantes » à Nabeul.Mais à quel prix !