Etablissons, chère lectrice cher lecteur, ce fameux contrat entre l'émetteur que je me propose d'être et le récepteur, vous, que j'attends et sollicite. Jamais, en me disant philosophe, je ne me suis senti en imposer ou en tirer la moindre fierté ou gloire. Par définition et selon une étymologie bien connue, « philosophe » c'est celui qui aime la sagesse sans jamais l'atteindre. Deux penseurs dans ce sens m'en sont témoins : Le bon vieux Socrate du célèbre « tout ce que je sais c'est que je ne sais rien » et un Imam de l'Islam classique, Ahmad Ibn Hanbal qui a dit mieux : « Chaque fois que j'augmente mon savoir, j'augmente la certitude de mon ignorance … » Un maître de droit de notre université, un jour, sur les colonnes du quotidien arabe jumeau de celui-ci, a cru bon de me dénier complètement ce statut de philosophe. Il ne peut qu'avoir raison, si philosopher pour lui se reconnaît d'un statut, d'un legs familial ou d'une nomination administrative. Je n'ai rien à lui opposer que cette définition de la pensée due à l'enfant spirituel de Socrate, Platon fils d'Ariston : « Penser c'est lorsque l'âme dialogue avec elle-même….en silence » Cela se trouve dans cet excellent Dialogue platonicien intitulé « Le Ménon » où son esclave se montre capable de tirer de lui-même les règles et théorèmes qui mesurent et régissent le triangle. Bref, le vrai savoir est essentiellement une faim, jamais une fin. Ceci est mon contrat avec vous, chère lectrice et cher lecteur. A demain. Mariem sihem daassi amadyka